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Appendice
Note D, p. 51
Ala Mahozim
Le nom de Ala Mahozim ne se trouve jamais à ma connaissance, dans aucun
auteur profane de l'antiquité et dans l'Écriture elle-même, il ne se trouve que dans
une prophétie. Si l'on considère que le but de la prophétie est toujours
d'envelopper l'événement d'une certaine obscurité, tout en donnant assez de
lumière pour la direction pratique des fidèles, il ne faut pas s'étonner qu'un terme
inusité soit employé pour désigner la divinité en question. Mais bien que ce nom
précis ne se rencontre pas, nous avons un synonyme qu'on peut assigner à
Nemrod. Dans Sanchoniaton (p. 24-25), il est dit qu'Astarté,
"voyageant dans le
monde habitable, trouva une étoile qui tombait dans les airs ; elle la ramassa et
la consacra dans l'Île sainte de Tyr"
. Or, qu'est-ce que cette histoire de la chute
d'une étoile, sinon une autre version de la chute de Mulciber (p. 350) ou de
Nemrod tombant de sa propre élévation ? Car, ainsi que nous l'avons vu déjà,
Macrobe montre (
Saturn.
, liv. I, ch. 21, p. 70) que l'histoire d'Adonis le regretté
(sujet favori des Phéniciens), venait à l'origine de l'Assyrie. Il y avait, dans l'Île
sainte de Tyr, un grand dieu appelé Melkart, (KITTO,
Comment, illust.
, vol. II, p.
300). Mais ce nom apporté de Tyr à Carthage, et de là à Malte (colonie de
Carthage), où on le trouve aujourd'hui sur un monument, jette une vive lumière
sur ce sujet. Le nom de Melkart, croient quelques-uns, vient de Melech-Kart, roi
de la terre (WILKINSON, vol. V, p. 18), mais la manière dont ce nom est gravé à
Malte, montre que c'était réellement Melech-Kart, roi de la cité fortifiée
(WILKINSON,
errata
, début du vol. V). Kir, le même que le Gallois Caer, qui se
trouve dans Caernarvon, signifie
"la muraille qui entoure"
ou
"une cité
complètement entourée de murs"
; et Kart était la forme féminine du même mot,
comme on peut le voir dans les différentes formes du nom de Carthage qui est
quelquefois Carchedon, quelquefois Carthada ou Carthago. Dans le livre des