Page 418 - LES DEUX BABYLONES

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Proverbes, nous voyons une légère variété dela forme féminine de Kart, qui
semble évidemment usitée dans le sens de boulevard ou fortification. Ainsi nous
lisons :
"la fortune est pour le riche une ville forte (Karit)"
,
c'est-à-dire son rempart ou sa défense. Melk-Kart donc, roi de la cité fortifiée,
entraîne la même idée que Ala Mahozim.
Dans les
"Inscriptions de Gruter"
, citées par Bryant, nous voyons aussi un titre
donné à Mars, le dieu romain de la guerre, qui coïncide exactement pour le sens
avec celui de Melkart. Nous avons vu ailleurs des raisons abondantes pour
conclure que l'original de Mars était Nemrod
. Le titre auquel je
fais allusion confirme cette conclusion et se trouve dans l'inscription romaine
suivante (BRYANT, vol. II, p. 454), découverte en Espagne, sur un ancien
temple :
Malacae Hispaniae
MARTI CIRADINO
Templum communi voto
Erectum
Ce titre montre que le temple était dédié à Mars Kir-Aden, le seigneur de Kir ou
de la cité fortifiée. Le C romain comme on sait, est dur comme K, et Adon, le
Seigneur, est aussi Aden. Or, avec cette clef pour nous guider, nous pouvons tout
de suite débrouiller ce qui a jusqu'ici embarrassé si fort les mythologues à propos
du nom de Mars Quiriunus qui, pensait-on, était distinct de Mars Gradivus. Le K
dans Kir est ce qu'on appelle en Hébreu ou en Chaldéen Koph, lettre différente
du Kaph, et se prononce fréquemment comme Q. Quirinus, donc, veut dire
"qui
appartient à la cité fortifiée"
, et se rapporte à la sécurité qui était donnée aux
cités par des enceintes de murs. Gradivus, d'un autre côté, vient de Grah, bataille,
et divus, dieu, forme différente de Deus, qui, on l'a déjà montré, est une
expression chaldéenne : il signifie donc
"le dieu de la bataille"
. Ces deux titres
correspondent exactement aux deux caractères de Nemrod, qui était le grand
constructeur de cités et le grand guerrier, et ces deux caractères distinctifs étaient
mis en évidence par les deux noms que nous avons indiqués : c'est ce qui nous
est clairement prouvé par Fuss (
Antiquités
, ch. 4, p. 348).
"Les Romains, dit-il,
adoraient deux idoles de ce genre (c'est-à-dire des dieux sous le nom de Mars),
l'une qu'ils appelaient Quirinus, le gardien de la ville et son protecteur, l'autre