374
On nous montre le sacré coeur de Marie percé d'une épée, parce que, dit l'église
apostate, son angoisse, au moment de la crucifixion, a été une expiation aussi
vraie que la mort de son fils. Nous lisons, en effet, ces paroles blasphématoires
dans l'office de dévotion adopté par la confrérie du Sacré-coeur :
"Va donc, dévot
adorateur, va au coeur de Jésus, mais que ton chemin passe par le coeur de
Marie ; l'épée de douleur, qui lui perça l'âme, t'ouvre un passage ; entre par la
blessure que l'amour a faite
"
Nous entendons aussi un défenseur de la foi nouvelle comme M. Genoude en
France, dire que Marie a réparé la faute d'Ève comme notre Seigneur a réparé la
faute d'Adam
et un autre, le professeur Oswald de Paderborn affirme que
Marie n'était qu'une créature humaine comme nous, qu'elle est la Femme, comme
Christ est l'Homme, que Marie est présente avec lui dans l'Eucharistie, et qu'il est
incontestable, que suivant la doctrine de l'Église sur l'Eucharistie, cette présence
de Marie dans l'Eucharistie est véritable et réelle, et non seulement idéale et
figurative
; de plus, nous lisons dans le décret papal de l'Immaculée
Conception, que la même Madone, blessée par l'épée, se releva d'entre les morts,
fut en haut et devint la reine du ciel. S'il en est vraiment ainsi, qui peut se refuser
à voir dans cette communion apostate ce qui correspond exactement à la
confection et à l'élévation au milieu de la chrétienté, d'une
"image de la bête qui
avait été blessée par une épée et qui cependant vivait encore"
?
.
En consultant la parole inspirée, on verra que cela a dû se faire par quelque acte
public et général de la chrétienté apostate :
"Disant à ceux qui habitent sur la
terre, qu'ils devraient se faire une image de la bête, et ils la firent."
. Or, il y a un fait important à observer, c'est que cela ne s'est jamais fait,
et que cela n'a pu se faire qu'en 1854 ; et la raison évidente, c'est que jusque-là
jamais la Madone de Rome n'a été reconnue comme combinant tous les
caractères qui appartenaient à l'image babylonienne de la bête.
Jusqu'alors, on n'admettait pas, même à Rome, bien que ce mauvais levain eût
longtemps et puissamment fermenté, que Marie fût vraiment immaculée ; aussi
ne pouvait-elle être encore la contrepartie exacte de l'image Babylonienne.
Cependant ce qui ne s'était fait jusque-là se fit en décembre 1854. À cette
époque, des évêques de tous les points de la chrétienté et des représentants de
tous les bouts de la terre se rencontrèrent à Rome, et ce fut seulement avec quatre
voix d'opposition qu'il fut décrété que Marie, la mère de Dieu, qui était morte,