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bélier
. Dans l'Étrurie, il semble qu'on l'ait représenté d'une manière à
peu près semblable ; car nous trouvons dans ce pays un enfant divin et
merveilleux portant des cornes de bélier
.
Le nom de Nebo, nom distinctif de ce dieu,
signifie le prophète, et comme tel il donnait des
oracles, pratiquait la divination, prétendait avoir
des pouvoirs merveilleux et était adepte en
magie. C'était un grand faiseur de miracles, il
répondait exactement aux termes de la
prophétie où il est dit :
"Il fait de grandes
merveilles, il fait même descendre le feu du ciel
sur la terre à la vue des hommes."
. Or, le Tages étrusque était
précisément connu sous ce caractère ; c'est lui,
en effet, qui, dit-on, enseigna aux Romains la
divination et toute la superstition et les
merveilleuses jongleries qui s'y rattachent
On nous parle aujourd'hui des statues qui
pleurent, de Madones qui froncent le sourcil, et
d'autres prodiges innombrables, qui ont lieu à
chaque instant dans l'Église romaine, ce qui
prouve, dit-on, la vérité de telle ou telle doctrine de la papauté : il en était
absolument de même dans le système de Babylone. Il n'y a pas une forme de
fraude pieuse ou de sainte imposture pratiquée de jours sur les bords du Tibre,
qui n'ait son pendant sur les bords de l'Euphrate, ou dans les systèmes qui en sont
dérivés. Il est bien facile de le prouver : la statue de la Vierge répand-elle des
pleurs ? Les statues païennes en versaient tout autant ! Écoutez comment Lucain
parle de ces idoles au coeur sensible ; décrivant les prodiges qui survinrent
pendant les guerres civiles, il dit :
Les pleurs répandus par les dieux protecteurs de notre patrie,
Et la sueur qui coulait des Lares, disaient les malheurs de la cité
Virgile parle aussi du même prodige :
Dans les temples l'ivoire se couvre de larmes et l'airain de sueu
Fig. 56 – La figure ci-dessus,
et beaucoup d'autres détails
qui m'ont servi à confirmer
ma démonstration, m'ont été
fournis par mon voisin et ami,
le Rév. Peebles de Colliston.