35
dans chaque sein naturel
"
Comment aurait-on jamais pu appliquer un pareil
langage au
"suprême Brahma, le Dieu Très-Haut, l'Être divin, au-dessus de tous
les autres dieux ; sans généalogie, le Seigneur tout-puissant, Dieu des dieux, le
Seigneur universel
sinon à cause de cette analogie entre Rahm
"les
entrailles"
, et Rahm
"le miséricordieux"
? Nous voyons donc que Brahm est
exactement le même que
"Er-Rhaman
le Tout miséricordieux, titre
appliqué par les Turcs au Très-Haut, et que les Hindous, malgré leur profonde
dégradation religieuse, avaient autrefois reconnu que le Très-Saint, le Très-Haut
est aussi le Dieu de miséricorde, en d'autres termes, qu'il est un Dieu juste et
Sauveur
En développant cette interprétation du nom de Brahm, nous
voyons que leur croyance religieuse concernant la création coïncidait exactement
avec le récit de l'origine de toutes choses tel qu'il se trouve dans la Genèse. On
sait que les Brahmanes, afin de se faire valoir comme une caste sacerdotale à
moitié divine, devant laquelle toutes les autres devaient se prosterner, ont
longtemps prétendu que, tandis que les autres castes venaient des bras, du corps,
des pieds de Brahma (le représentant visible et la manifestation de l'invisible
Brahm avec lequel il s'identifiait) eux seuls étaient issus de la bouche du Dieu
Créateur. Or, nous trouvons dans leurs livres sacrés des déclarations qui prouvent
que jadis on enseignait une doctrine toute différente. Ainsi, dans l'un des Védas,
il est dit expressément, à propos de Brahma :
"toutes choses sont créées par sa
bouche
. Dans ce passage on a essayé d'obscurcir le sujet : mais si on le
rapproche du sens du nom de Brahm que nous avons déjà donné, qui peut douter
du sens précis de cette citation, bien qu'elle soit opposée aux orgueilleuses et
exclusives prétentions des Brahmanes ? Elle veut dire évidemment que celui qui
depuis la chute s'était révélé à l'homme comme étant le Miséricordieux
et le
Dieu qui fait grâce
était en même temps connu comme le
Tout-puissant qui au commencement
"parla, et la chose fut faite, commanda, et
toutes choses comparurent, et qui fit toutes choses par sa parole puissante"
. –
Après ce que nous venons de dire, tout lecteur qui consulte les
"Recherches
Asiatiques"
, vol. VII, p. 293, peut voir que c'est en grande partie par suite d'une
falsification criminelle du titre divin de Seul Dieu vivant et vrai, titre qui aurait
dû être si cher aux pécheurs, que surgirent toutes les abominations morales qui
rendent si odieux au regard de la pureté les symboles païens des temples Hindous