Page 34 - LES DEUX BABYLONES

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preuves, la foi des anciens Hindous. Bien que le moderne Brahmanisme
reconnaisse des millions de dieux, les livres sacrés des Hindous montrent
qu'autrefois il n'en était nullement ainsi. Le major Moor dit, en parlant de
Brahma, le Dieu suprême des Hindous :
"Aucune image ne peut le représenter,
lui dont la gloire est si grande. Il éclaire tout, réjouit tout, de lui viennent toutes
choses ! C'est lui qui fait vivre les êtres vivants, c'est à lui que toutes choses
reviennent."
(Veda
Dans les décrets de Manou il est ainsi caractérisé :
"Celui que l'esprit seul peut percevoir : dont l'essence échappe aux organes
sensibles, qui est invisible, qui exista de toute éternité : l'âme de tous les êtres,
qu'aucune créature ne peut concevoir
"
Dans ces passages, il y a quelques
traces de panthéisme, mais le langage même témoigne qu'il y a eu parmi les
Hindous une période où la foi était beaucoup plus pure.
Non seulement les Hindous célébraient hautement les perfections naturelles de
Dieu, mais il est certain qu'ils connaissaient parfaitement son caractère
miséricordieux, tel qu'il se manifeste dans ses relations avec un monde coupable
et perdu. C'est ce qui apparaît clairement dans le nom même de Brahm qu'ils ont
donné au Dieu unique, éternel et infini. On s'est livré à bien des spéculations peu
satisfaisantes sur le sens de ce nom ; mais si l'on considère avec soin les
différentes citations relatives à Brahm, il devient évident que ce nom n'est autre
chose que l'Hébreu Rahm avec le digamma préfixe, très usité dans les mots
sanscrits dérivés de l'Hébreu ou du Chaldéen. Rahm en hébreu signifie
"le
miséricordieux ou le compatissant
. Mais Rahm signifie aussi le ventre
ou les entrailles, comme siège de la compassion.
Or on parle de Brahm, le seul Dieu souverain, dans un langage tel qu'on ne peut
l'expliquer à moins de supposer que Brahm avait la même signification que le
mot Hébreu Rahm. Ainsi, nous voyons que le dieu Crishna, dans l'un des livres
sacrés des Hindous, affirmant sa dignité souveraine, sa divinité et son identité
avec le Dieu suprême, se sert des expressions suivantes :
"Le grand Brahm est
mon sein, dans lequel je place mon foetus ; c'est de lui que procèdent toutes
choses. Le grand Brahm est le sein de toutes les formes diverses qui sont conçues