Page 33 - LES DEUX BABYLONES

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nous avons à surmonter des difficultés considérables ; car de même qu'en
géologie, il est tout à fait impossible d'atteindre les couches profondes qui
s'étendent sous la surface de la terre, ainsi il ne faut pas croire que dans aucun
pays nous puissions trouver un exposé complet et harmonique du système qui y
est établi. Mais cependant comme le géologue, en examinant ici l'intérieur d'une
fissure, là une éminence, ailleurs les différents aspects de la surface elle-même,
peut déterminer, avec une merveilleuse certitude, l'ordre et les contenus généraux
des différentes couches de toute la terre, il en est ainsi pour la question des
mystères Chaldéens. Ce qui manque dans un pays est fourni par un autre, et ce
qui apparaît dans plusieurs directions, détermine nécessairement le caractère de
bien des faits qui ne se montrent pas directement au grand jour. Étant donc admis
l'unité et le caractère Babylonien des anciens Mystères de l'Égypte, de la Grèce,
de la Phénicie, et de Rome, prenons ces deux traits pour la clef qui doit nous
guider dans nos recherches, et comparons point par point la doctrine et la
pratique des deux Babylones, celle de l'Ancien et celle du Nouveau Testament.
Nous remarquerons, en premier lieu, l'identité des objets de culte de Babylone et
de Rome. Les anciens Babyloniens, exactement comme les Romains modernes,
croyaient formellement à l'unité de la Divinité ; et tout en adorant une infinité de
divinités secondaires, qui, disait-on, possédaient une certaine influence sur les
destinées humaines, ils reconnaissaient distinctement l'existence d'un seul
Créateur infini, et tout-puissant, élevé au dessus de tout
La plupart des
nations faisaient de même.
"Dans les âges reculés de l'humanité, dit Wilkinson
dans les « Anciens Égyptiens », on semble avoir cru généralement à une divinité
unique et toute-puissante qui a créé toutes choses ; la tradition apprit aux
hommes les mêmes notions sur ce sujet, notions qui plus tard ont été adoptées
par toutes les nations civilisées
"
"La religion Gothique, dit Mallet,
enseignait l'existence d'un Dieu suprême, maître de l'univers auquel, disait-on,
tout obéissait, tout était soumis"
(Tacite de Morib. Germ.). L'ancienne
mythologie de l'Islande l'appelle
"l'auteur de tout ce qui existe, l'Être éternel,
vivant et terrible, celui qui scrute les choses cachées, l'Être qui ne change
jamais"
. Elle attribue à cette divinité
"un pouvoir infini, une connaissance
illimitée, une justice incorruptible
. C'était là aussi, nous en avons des