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aisément combien les suites auraient été funestes à la cause de la vérité dans
l'empire d'Occident, si cet état de choses eût suivi son cours naturel. Mais le
puissant chef de l'Église intervint. La révolte des Goths et le sac de Rome par
Alaric, en 410, imprimèrent à l'empire Romain cette secousse nécessaire qui se
termina vers 476, par la destruction complète et l'anéantissement de la puissance
impériale. Bien que par suite de la tactique déjà inaugurée, l'évêque de Rome fut
formellement reconnu par un édit impérial de 445 comme le chef de toutes les
Églises de l'Occident, tous les évêques ayant reçu l'ordre
"de garder et d'observer
comme une loi tout ce qu'il lui plaisait d'ordonner ou de décréter
.
Néanmoins, les convulsions de l'empire, et bientôt l'extinction de la puissance
impériale elle-même, annulèrent, dans une large mesure les effets désastreux de
cet édit.
"La terre ouvrant sa bouche"
, en d'autres termes, la destruction de
l'empire Romain et sa transformation en tant de souverainetés indépendantes,
furent un bienfait pour la vraie religion, et empêchèrent le fleuve d'erreur et de
corruption qui avait une source à Rome de couler aussi rapidement et aussi loin
qu'il l'aurait fait sans elles. Lorsque tant de volontés différentes se furent
substituées à la volonté unique de l'empereur, sur lequel s'appuyait le souverain
pontife, l'influence de ce dernier fut profondément neutralisée.
"Dans ces
circonstances, dit Gieseler, parlant de l'influence de Rome dans les différents
royaumes que forma l'empire en se divisant, dans ces circonstances, les papes ne
pouvaient s'interposer directement dans les questions ecclésiastiques, et leurs
rapports avec l'église établie du pays dépendaient en entier du plaisir royal
"
La papauté surmonta enfin les effets du tremblement de terre, et les
royaumes d'Occident furent entraînés dans ce fleuve d'erreur qui sortit de la
gueule du dragon. Mais la chute du pouvoir impérial, qui développait si
ardemment le despotisme spirituel de Rome, donna à la véritable église
d'Occident une longue période de liberté relative qu'elle n'aurait point obtenue
sans cela. Sans les Goths et les Vandales sans les convulsions politiques qui
accompagnèrent leur invasion, les époques ténébreuses seraient venues plus tôt,
et les ténèbres auraient été plus épaisses.
Ces peuplades furent suscitées pour punir une communion apostate, mais non
pour persécuter les Saints du Très Haut, bien que ceux-ci puissent avoir souffert