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avaient donc été des représentants de ce dieu, en d'autres termes, des prêtres
et prêtresses de Baal ou Bel Or, les Cyclopes étaient bien connus comme
cannibales : referre ritus cyclopum, c'est-à-dire faire revivre la coutume de
manger de la chair humaine (OVIDE,
Métam
., XV, 93, vol. Il, p. 132).
Les guerres des géants contre le ciel, mentionnées dans les écrivains de
l'antiquité, avaient primitivement trait à cette guerre contre les saints ; car les
hommes ne peuvent faire la guerre à Dieu qu'en attaquant le peuple de Dieu.
Un écrivain de l'antiquité, Eupolemus, cité par Eusèbe (
Praeparatio
Evangeli
., vol. II, liv. I, ch. 17, p. 19) déclare que les constructeurs de la tour
de Babel étaient des géants ; cela revient à la conclusion à laquelle nous
sommes arrivés : en effet les puissants de Nemrod étaient les géants de
l'antiquité
. Épiphane raconte (vol. I, liv. I, p. 7) que Nemrod
était un chef parmi ces géants et que sous lui la conspiration et la sédition
étaient fréquentes. Par suite de cette circonstance même, les fidèles doivent
avoir beaucoup souffert, comme étant tout à fait opposés à ses desseins
ambitieux et sacrilèges. Que le règne de Nemrod se soit terminé par quelque
catastrophe terrible, c'est une conclusion en faveur de laquelle les preuves
abondent. Voici un passage de Syncellus qui confirme la conclusion quant à
la nature de la catastrophe ; parlant de la construction de la tour, Syncellus
dit (
Chronographia
, vol. I, p. 77) :
"Mais Nemrod voulait obstinément
demeurer là (quand presque tous les ouvriers étaient dispersés) ; on ne
pouvait l'arracher de la tour où il avait encore le commandement d'une
troupe assez importante. Là-dessus, paraît-il, la tour battue par des vents
impétueux, fut ébranlée, et par un juste jugement, Dieu la mit en pièces."
Quoique ce détail puisse être vrai, puisque la tour demeura encore debout
pendant plusieurs siècles, une grande part de tradition déclare que cette tour
fut renversée par le vent, ce qui nous fait penser que cette histoire, si on la
comprend bien, avait une réelle signification. Prenez-la d'une manière
figurée, et si vous vous rappelez que vent signifie aussi l'Esprit de Dieu, il
devient fort probable que le sens est : ce dessein hardi et ambitieux par
lequel, dans le langage scripturaire, il cherchait à monter jusqu'aux cieux et à
établir sa demeure parmi les étoiles, fut renversé par l'Esprit de Dieu et c'est
dans cette chute qu'il trouva la mort.
OVIDE,
Métam
, liv. V, fab. V. v. 321.
Col. KENNEDY,
Mythologie Hindoue
, p. 336.
COLEMAN, p. 87.