Page 333 - LES DEUX BABYLONES

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prétendre à la dignité inhérente au vieux titre des rois de Pergame. Les pouvoirs
originaux des pontifes romains eux-mêmes, paraissent avoir diminué à cette
époque
; mais lorsque Jules César qui déjà avait été élu pontife suprême
devint aussi, comme empereur, le chef civil suprême des Romains, dès lors,
comme il était la tête de l'état romain et la tête de la religion romaine, il fut
investi de tous les pouvoirs et de toutes les fonctions du véritable et légitime
pontife babylonien, et il se trouva dans une position où il pouvait revendiquer
tous ces pouvoirs. C'est alors qu'il paraît avoir prétendu à la dignité divine
d'Attale et au royaume que ce roi avait légué aux Romains, comme y ayant
naturellement droit ; car sa devise bien connue
"Venus Genitrix"
qui signifiait
que Vénus était la mère de la race de Julius, semble avoir tendu à faire de lui le
fils de la grande déesse ; car c'est ainsi qu'on considérait Attale, à la tête de
taureau
Alors à de certaines occasions, dans l'exercice de son grand office
pontifical, il se montrait solennellement dans tout l'éclat de son costume
babylonien, comme aurait pu le faire Balthazzar lui-même avec une robe écarlate
portant la crosse de Nemrod, la mitre de Dagon et les clefs de Janus et de
Cybèle
Ainsi allaient les choses, nous l'avons vu, même sous les soi-disant
empereurs chrétiens qui, comme pour sauvegarder leur conscience, nommèrent
un païen pour les remplacer dans l'accomplissement des fonctions pontificales les
plus ouvertement idolâtres (ce remplaçant néanmoins agissait en leur nom et par
leur autorité) jusque sous le règne de Gratien qui, ainsi que le montre Gibbon,
refusa le premier de revêtir un appareil pontifical idolâtre ou d'agir comme
Pontifex
D'après tout cela, il est donc évident que lorsque la pagaye fut
aboli dans l'empire romain, lorsque l'office de Pontifex Maximus fut supprimé et
que tous les dignitaires du paganisme furent renversés de leur trône qu'ils avaient
encore en quelque sorte la permission de garder, ce ne fut pas simplement la
chute du dragon de feu de Rome, mais la chute du dragon de feu de Babylone !
C'était le nouvel accomplissement, dans un sens symbolique, à l'égard du
véritable et légitime successeur de Nemrod, de ce qui lui était arrivé à lui-même,
lorsque la profondeur de sa chute fit pousser cette exclamation :
"Comment es-tu
tombé des cieux, ô Lucifer, fils de l'aurore ?"
.
J'omets à dessein l'étude de la Bête qui monte de l'abîme
, et je renvoie le lecteur à la
République rouge
.
PAUSANIAS, liv. II,
Corinthiaca
, ch. 28, p. 175.
JOHANN. CLERICUS, tome II, p. 199, et VAUX, p. 8.