Page 332 - LES DEUX BABYLONES

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s'accorde à reconnaître que les Romains ont emprunté surtout aux Toscans
c'est-à-dire aux habitants de l'Étrurie, leur connaissance des augures, qui
occupaient une place si importante dans toutes leurs entreprises publiques, et tout
d'abord les indigènes de ce pays avaient seuls le droit d'exercer l'office
d'Aruspex, qui concernait tous les rites essentiellement compris dans le sacrifice
Des guerres et des disputes s'élevèrent entre les Romains et les Étrusques ;
mais cependant les plus distingués d'entre les jeunes nobles de Rome furent
envoyés en Étrurie pour être instruits dans la science sacrée qui y florissait
Aussi grâce à l'influence des hommes dont l'esprit était façonné pour ceux qui
demeuraient encore attachés à l'ancien culte des idoles, les Romains furent
ramenés en grande partie à cette idolâtrie qu'ils avaient autrefois répudiée et
rejetée. Bien que Numa cependant, en érigeant son système religieux, se laissât
guider par le sentiment qui dominait alors et défendit le culte des images,
toutefois par suite de l'alliance existant entre Rome et l'Étrurie pour les choses
sacrées, tout fut mis en oeuvre pour faire disparaître entièrement cette défense.
Le collège de pontifes dont il posa les fondements
devint avec le temps un
collège essentiellement étrusque et le souverain pontife, qui présidait ce collège
et contrôlait tous les rites religieux publics ou privés du peuple romain dans tous
les points essentiels, devint en esprit et en réalité un pontife étrusque.
Cependant le souverain pontife de Rome, même lorsque l'idolâtrie eut été
absorbée dans le système romain, n'était qu'un rejeton du grand système
babylonien primitif. C'était un adorateur dévoué du dieu babylonien, mais ce
n'était pas le représentant légitime de ce dieu. Le véritable pontife babylonien
avait son siège hors des limites de l'empire romain. Ce siège, après la mort de
Balthazzar et l'expulsion de Babylone du clergé chaldéen par les rois Mèdes et
Perses, était à Pergame, où fut plus tard l'une des sept églises d'Asie
Ce fut
donc là que se maintint, pendant des siècles, le siège de Satan
. C'était, sous la protection des rois déifiés de Pergame
sa demeure
préférée. Là fut célébré le culte d'Esculape sous la forme d'un serpent, avec des
orgies et des excès incroyables, tandis qu'ailleurs il y avait dans ces orgies une
certaine mesure. Tout d'abord le pontife romain n'avait aucun rapport avec
Pergame et sa hiérarchie, mais avec le temps, le pontificat de Rome et celui de
Pergame furent identifiés. Pergame elle-même devint une partie et une
dépendance de l'empire romain, lorsqu'Attale, le dernier de ses rois, laissa en
mourant, dans son testament, toutes ses possessions au peuple romain, 133 av. J.-
C.
Quelque temps après, le royaume de Pergame s'étant fondu dans les
provinces romaines, personne n'aurait osé, ouvertement et de propos délibéré,