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dont nous nous servons d'ordinaire pour secouer nos arbres fruitiers
"
Cela se fait aujourd'hui dans le Thibet, où les Lamas ou Theros portent, ainsi que
le déclare le jésuite Luc, une crosse, comme emblème de leur fonction. C'est
encore ce qui se fait même au Japon, si loin de nous ; voici, en effet, la
description des idoles du grand temple de Miaco, le dieu principal :
"Leurs têtes
sont ornées de rayons de gloire : quelques-unes ont à la main des crocs de
berger pour montrer qu'elles sont les gardiennes de l'humanité contre toutes les
machinations des mauvais esprits
"
La crosse que porte le pape, comme
emblème de son office de grand berger du troupeau, n'est donc ni plus ni moins
que le bâton recourbé de l'augure ou le bâton magique des prêtres de Nemrod.
Or, que disent de tout ceci les adorateurs de la succession apostolique ? Que
pensent-ils maintenant de leurs ordres tant vantés qu'ils font venir de Pierre de
Rome ? Ils ont raison, vraiment, d'en être fiers ! Que diraient donc les anciens
prêtres païens qui ont disparu de ce monde alors que les martyrs luttaient encore
contre leurs dieux et qui plutôt que de se tourner vers eux,
"n'aimèrent pas leur
vie plus que la mort"
, que diraient-ils s'ils pouvaient voir l'apostasie de la soi-
disant Église de la chrétienté d'Europe ? Que dirait Belshazzar lui-même, s'il lui
était permis de revoir
"la clarté de la lune"
, d'entrer à Saint-Pierre de Rome, et
de voir le pape dans ses attributs pontificaux, dans toute sa pompe et sa gloire ?
Certainement il dirait qu'il est entré dans l'un de ses propres temples, autrefois si
célèbres, et que toutes choses continuent comme elles étaient à Babylone, cette
nuit mémorable où il vit avec stupéfaction cette inscription si terrible :
"Mané,
mané, tekel, upharsin !"
.
C'est seulement au II siècle avant l'ère chrétienne que le culte de Cybèle sous
ce nom fut introduit à Rome, mais la mère déesse sous le nom de Cardea,
avec le pouvoir de la clef, était adorée en même temps que Janus, depuis
bien longtemps. Ovide,
Fastes
, vol. III, v. 102, p. 346.
ibid
. liv. I, vol. III, v. 95-99, p. 18.
TOOKE,
Le Panthéon
, Cybèle, p. 153.
Pour avoir la preuve que cette prétention fut élevée la première fois en 431,
lire ELLlOTT,
Horoe
, vol. III, p. 139. En 429, il y fut fait une première
allusion, mais en 431, cette prétention fut ouvertement et clairement
formulée.
GIESELER, vol. I, p. 206-208.