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poisson, la partie supérieure du corps était celle d'un homme, la partie inférieure
se terminait en queue de poisson. Dans l'autre, pour nous servir des expressions
de Layard la tête du poisson formait une mitre, au-dessus de celle de l'homme,
tandis que sa queue écailleuse en forme d'éventail, retombait par derrière comme
un manteau et montrait les pieds et les membres d'un homme
Layard donne
dans son dernier ouvrage une description de cette forme que nous montrons ici
au lecteur
.
Si on examine cette mitre et qu'on la compare à
celle du pape comme elle est donnée dans les
Heures d'Elliott
on ne peut douter un
moment que ce ne soit là, et là seulement,
l'origine de la mitre pontificale. Les mâchoires
ouvertes du poisson qui surmonte la tête de
l'homme de Ninive, sont la contrepartie
évidente des cornes de la mitre du pape. Il en
était ainsi en Orient, environ cinq cents ans
avant l'ère chrétienne.
Il paraît aussi qu'il en fut de même en Égypte ; car Wilkinson, parlant d'un
poisson de l'espèce du Silurus, dit qu'un des génies du Panthéon égyptien
apparaît sous une forme humaine, avec une tête de poisson
Dans l'Occident,
plus tard, nous le savons d'une manière certaine, les païens avaient détaché du
corps du poisson la mitre en forme de tête de poisson, et s'en servaient pour orner
la tête de leur grand dieu médiateur ; car on représente ce dieu sur plusieurs
pièces païennes de Malte, avec les attributs bien connus d'Osiris, et il n'a rien du
poisson que la mitre sur la tête
; celle-ci est presque de la même forme
que la mitre du pape ou d'un évêque romain de nos jours.
Fig. 48