Page 301 - LES DEUX BABYLONES

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représenter toute l'armée entrèrent dans les cours. Des compagnies de soldats
jouèrent les airs favoris de la nation, et les nombreux étendards des différents
régiments, dont les bannières flottaient au vent, l'éclat brillant des armes,
l'immense concours de la foule et l'imposante majesté des hautes tours du
propylée, ornées de drapeaux colorés flottant au-dessus des corniches, tout cela
offrait un spectacle dont l'éclat, nous pouvons le dire, a été rarement égalé dans
quelque pays que ce soit. Le trait le plus frappant de cette pompeuse cérémonie
c'était le cortège brillant du monarque, qui était porté sur son siège d'apparat
par les principaux officiers de l'État sous un riche dais ou marchait à pied, à
l'ombre d'un riche éventail de plumes flottantes
"
Nous donnons en gravure
, d'après Wilkinson, la portion centrale d'un des tableaux qu'il consacre à
cette procession égyptienne, afin que le lecteur puisse voir de ses propres yeux à
quel point la cérémonie païenne s'accorde avec la cérémonie papale. Voilà pour
l'origine du siège et des clefs de saint Pierre.
La mitre papale
Janus, dont le pape a pris la clef avec celle de sa
femme ou Cybèle, était aussi Dagon. Janus, le
dieu à deux têtes qui avait vécu dans deux
mondes, était une divinité Babylonienne
comme incarnation de Noé. Dagon, le dieu
poisson, représentait cette divinité comme une
manifestation du même patriarche qui avait
vécu si longtemps sur les eaux du déluge. Si le
pape porte la clef de Janus, il porte aussi la
mitre de Dagon. Les excavations de Ninive ont
mis ce fait en dehors de toute contestation. La mitre papale est entièrement
différente de la mitre d'Aaron et des grands prêtres juifs. Cette mitre était un
turban. La mitre à deux cornes portée par le pape quand il s'assoit sur le grand
autel à Rome et qu'il reçoit l'adoration des cardinaux, est la même mitre que
portait Dagon, le dieu-poisson des Philistins et des Babyloniens. On représentait
autrefois Dagon de deux manières. Dans l'une, il était moitié homme, moitié
Fig. 47