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Dans les temps modernes, Rome semble avoir joué de malheur avec son siège de
Pierre ; car même après qu'on eut condamné et mis de côté celui qui portait les
douze travaux d'Hercule, comme s'il n'avait pu résister à la lumière que la
Réformation avait jetée sur les ténèbres du Saint-Siège, celui que l'on choisit
pour le remplacer fut destiné à révéler avec plus de ridicule les impostures
effrontées de la papauté. Le premier siège était emprunté aux païens ; le second
paraît avoir été volé aux Musulmans ; lorsque les soldats français, sous les ordres
du général Bonaparte, s'emparèrent de Rome en 1795, ils trouvèrent sur le dos de
ce siège, écrite en arabe, cette sentence bien connue du Coran :
"la-illah el-allah,
Mohamed rasoul allah
"
Le pape n'a pas seulement un siège pour s'y asseoir,
il a aussi un siège pour se faire porter en grande pompe et avec éclat sur les
épaules de ses fidèles quand il va faire une visite à Saint-Pierre ou à quelque
autre église de Rome. Voici comment un témoin oculaire décrit le spectacle du
jour du Seigneur, dans le quartier général de l'idolâtrie papale :
"On entendait
dehors les roulements du tambour. Les fusils des soldats résonnaient sur le pavé
de la maison de Dieu, tandis que sur l'ordre des officiers, ils les déposaient à
terre, épaulaient, et présentaient armes. Quelle différence avec le vrai sabbat !
Quelle différence avec le vrai christianisme ! Quelle différence avec les
dispositions nécessaires pour recevoir un ministre du doux et humble Jésus !
Bientôt, s'avançant lentement entre deux rangs de soldats armés, apparut une
longue procession d'ecclésiastiques, d'évêques, de chanoines, de cardinaux
précédant le pontife romain assis sur un siège doré, et couvert de vêtements
resplendissants comme le soleil. Douze hommes le portaient vêtus de cramoisi
précédés immédiatement de plusieurs personnes chargées d'une croix, de sa
mitre, de sa triple couronne, et des autres insignes de ses fonctions. Il
s'approchait, sur les épaules des fidèles, au milieu de la foule en extase, la tête
ombragée ou recouverte de deux immenses éventails faits de plumes de paon et
portés par deux serviteurs
"
Voilà ce qui se pratique encore à Rome
aujourd'hui, avec cette différence cependant que souvent, outre l'éventail qui
l'abrite et qui est exactement le van mystique de Bacchus, son siège d'apparat est
aussi recouvert d'un dais. Or, reportez-vous à 3000 ans en arrière, et lisez la visite
du souverain pontife égyptien au temple de son dieu :
"Quand on atteignit les
limites du temple, dit Wilkinson, les gardes et les serviteurs royaux choisis pour