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chrétienne il y avait à Rome un Pierre qui occupait la plus haute place dans la
prêtrise païenne. Le prêtre qui expliquait les mystères aux initiés était
quelquefois appelé d'un nom grec,
"le Hiérophante"
, mais dans le chaldéen
primitif, le vrai langage des mystères, son nom prononcé sans les points voyelles,
était Pierre, c'est-à-dire l'interprète
Rien n'était plus naturel que ce prêtre,
interprète et révélateur de la doctrine ésotérique des mystères, portât les clefs des
deux divinités dont il dévoilait les desseins secrets
C'est ainsi que nous pouvons voir comment les clefs de Janus et de Cybèle furent
plus tard regardées comme étant les clefs de Pierre l'interprète des mystères. Bien
plus, nous avons la preuve la plus décisive que dans les contrées séparées l'une
de l'autre et éloignées de Rome, ces clefs étaient connues des païens initiés non
seulement comme étant celles de Pierre, mais comme étant celles d'un Pierre
identifié avec Rome. Dans les mystères d'Eleusis à Athènes, quand les candidats
à l'initiation étaient instruits dans la doctrine secrète du paganisme, on leur lisait
l'explication de cette doctrine dans un livre appelé par les écrivains
"le livre
Pétroma"
; ce qui veut dire, nous affirme-t-on,
"un livre formé de pierre
.
Mais c'est évidemment là un jeu de mots, selon l'esprit ordinaire du paganisme,
dans le but d'amuser le vulgaire. La nature de ce fait et l'histoire des mystères
montrent que ce livre ne pouvait être que le livre
"Peter-Roma"
, c'est-à-dire,
"le
livre du grand interprète"
, en d'autres termes, d'Hermès Trismégiste,
"le grand
interprète des dieux"
. En Égypte, où les Athéniens ont puisé leur religion, les
livres d'Hermès étaient considérés comme la fontaine divine de toute vraie
connaissance 313 des mystères
Aussi considérait-on dans ce pays Hermès
sous ce caractère de grand interprète, ou Peter-Roma
À Athènes, Hermès
comme on le sait, occupait exactement la même place
; il doit donc, dans le
langage sacré, avoir été connu sous le même titre. Le prêtre qui expliquait les
mystères au nom d'Hermès doit donc avoir porté non seulement les clefs de
Pierre, mais les clefs de Peter-Roma. C'est ici que le fameux nom de livre de la
pierre, commence à se montrer sous un jour nouveau ; bien plus, à verser une
nouvelle lumière sur l'un des passages les plus obscurs et les plus embarrassants
de l'histoire de la papauté. Certains historiens se sont demandé avec étonnement
comment il se fait que le nom de Pierre ait été associé à celui de Rome depuis le