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aucune attention spéciale de la part de ceux qui le voyaient. Rien, absolument
rien, ne nous montre que cette fameuse légende :
"tu vaincras par ceci"
, se
rapporte à cette barre en croix ; mais nous avons la preuve la plus certaine que
cette légende se rapporte au X.
Or, ce qui prouve bien que ce X ne représentait pas le signe de la croix mais la
première lettre du nom de Christ, c'est que le P grec, qui équivaut à notre R, y est
inscrit au milieu formant avec elle C. H. R. Tout le monde peut s'en convaincre
en examinant les gravures des Horae Apocalypticae de M. Elliot
L'étendard
de Constantin était donc précisément le nom de Christ. Le conseil venait-il du
ciel ou de la terre, était-il donné par la sagesse humaine ou par la sagesse divine,
en supposant que Constantin était sincère dans sa profession du christianisme,
cette inscription ne signifiait pas autre chose qu'une traduction littérale du
sentiment du Psalmiste :
"Au nom de l'Éternel nous déploierons nos bannières."
Arborer ce nom sur les étendards de la Rome impériale était une chose
absolument nouvelle ; et la vue de ce nom devait sans aucun doute donner une
ardeur peu commune aux soldats chrétiens de l'armée de Constantin qui allaient
combattre et vaincre au pont de Milvius. Dans les remarques précédentes j'ai
supposé que Constantin avait agi de bonne foi comme un chrétien. Sa bonne foi
cependant a été mise en doute
et je ne puis m'empêcher de soupçonner que
ce X n'ait été employé dans deux sens, l'un chrétien, l'autre païen. Il est certain
que le X était en Égypte le symbole du dieu Ham, et comme tel était exposé sur
la poitrine de sa statue
Quelle que soit la supposition qu'on accepte à propos
de la bonne foi de Constantin, la preuve divine qu'on invoque pour adorer le
signe de la croix ne repose sur aucun fondement. Quant au X, il est hors de doute
que les chrétiens qui ne connaissaient rien des machinations et des trames
secrètes, le prenaient, comme le dit Lactance, pour l'équivalent de Christ. À cet
égard donc il n'avait pas beaucoup d'attrait pour les païens qui même en adorant
Horus, avaient toujours été accoutumés à employer le Tau mystique ou croix
comme le signe de vie, ou le charme magique qui assurait tous les biens et
préservait de tous les maux. Aussi quand les multitudes païennes envahirent
l'Église au moment de la version de Constantin, elles apportèrent dans l'Église
comme les demi-païens d'Égypte leur vieux symbole favori ! Il en résulta que
bientôt, à mesure que l'apostasie s'accentuait, le X qui en lui-même n'était pas le
symbole contre nature de Christ le véritable Messie, et qui déjà avait été regardé
comme tel, fut entièrement mis de côté, et le Tau, signe de la croix, le signe
incontestable de Tammuz, le faux Messie, lui fut partout substitué. Ainsi, par le
signe de la croix, Christ a été crucifié une seconde fois, par ceux qui se disent ses