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Chapitre 5
Rites et cérémonies
Article 5
Les lampes et les cierges
Un autre trait caractéristique du culte romain, c'est l'emploi des lampes et des
cierges. Si la Madone et l'enfant sont mis dans une niche, il leur faut une lampe
qui brûle devant eux ; pour célébrer une messe, même en plein jour, il faut
allumer des cierges sur l'autel ; de même une grande procession est incomplète
s'il n'y a pas de cierges allumés pour en embellir le pompeux spectacle. L'usage
de ces lampes et de ces cierges vient de la même origine que tout le reste de la
superstition papale. La même raison qui fit représenter le coeur par du feu
lorsqu'il devint un emblème du Fils incarné, fit naître l'usage des lampes et des
cierges allumés dans le culte de ce Fils ; car suivant les rites établis par
Zoroastre, c'est ainsi qu'on adorait le dieu Soleil. Quand chaque Égyptien, à un
jour fixé, était tenu d'allumer une lampe en plein air sur sa porte, c'était un
hommage rendu au soleil qui avait caché sa gloire en revêtant une forme
humaine
Quand aujourd'hui les Yezidis du Kourdistan célèbrent chaque
année leur fête des lampes allumées, c'est aussi en l'honneur du Sheik Shems, ou
du soleil
Or, ce qui se faisait sur une grande échelle dans des occasions
importantes, se faisait également dans le culte individuel : chacun allumait des
lampes et des cierges devant son dieu favori. À Babylone, cette coutume était
fort répandue, si l'on en croit le livre de Baruch.
"Les Babyloniens, dit-il,
allument devant leurs dieux des lampes innombrables, bien plus qu'ils ne le font
pour eux-mêmes, quoique les dieux ne puissent en voir une seule, et qu'ils soient
aussi insensibles que les poutres de leur maison
"