Page 268 - LES DEUX BABYLONES

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Chapitre 5
Rites et cérémonies
Article 4
Le Rosaire et le culte du Sacré-Coeur
Tout le monde sait que l'usage du rosaire est particulier au Catholicisme Romain,
et que les dévots de Rome disent machinalement leurs prières sur leurs chapelets.
Le chapelet, cependant, n'est pas d'invention papale. Il remonte à la plus haute
antiquité, et on le trouve chez presque toutes les nations païennes. Les anciens
Mexicains faisaient usage du rosaire comme d'un instrument sacré
Les
Brahmanes de l'Hindoustan s'en servent très souvent, et les livres sacrés des
Hindous en parlent sans cesse. Ainsi en racontant la mort de Sati, femme de Siva,
on met en scène le rosaire :
"En apprenant ce malheur, Siva désespéré,
s'évanouit, mais ayant repris ses sens, il se rendit en toute hâte sur les bords de
la rivière céleste, où il vit étendu le corps de sa bien-aimée Sati, revêtue de
blanc, tenant à la main un rosaire, et rayonnante de splendeur, brillante comme
l'or pol
"
Dans le Thibet, il est aussi en usage depuis un temps immémorial parmi les
innombrables peuplades de l'Orient qui se rattachent à la foi bouddhiste. Le
passage suivant de Sir John F. Davis, montrera comment on l'emploie en Chine :
"D'après la religion tartare des Lamas, le rosaire de 108 grains est devenu une
partie du vêtement cérémonial propre aux neuf grades des fonctions officielles. Il
consiste en un collier de pierres et de corail, presque aussi gros qu'un oeuf de
pigeon, et descend sur la poitrine ; il contient des grains différents, selon la
qualité de celui qui le porte. Il y a un petit rosaire de 18 grains, moins grand,
avec lequel les bonzes comptent leurs prières et leurs soupirs exactement comme