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trèfle était un symbole sacré. La feuille était évidemment un symbole d'une
grande importance chez les anciens Persans ; ainsi nous lisons dans Hérodote, à
propos de la description des rites des anciens mages :
"Si un Persan veut offrir un
sacrifice à un dieu, il mène l'animal à un endroit sacré. Alors, partageant la
victime en morceaux, il fait bouillir la chair et la dépose sur les herbes les plus
tendres, et surtout sur le trèfle. Cela fait, un mage (sans mage on ne peut faire
aucun sacrifice) chante un hymne sacré
"
En Grèce, le trèfle ou luzerne,
sous une forme ou une autre, occupait aussi une place importante ; le bâton de
Mercure, en effet, le conducteur des âmes, à qui on attribuait tant de puissance,
s'appelait
"Triptelos"
, ou le bâton aux trois feuilles
Chez les Druides de la
Grande-Bretagne, la feuille du trèfle blanc était en grande estime ; c'était
l'emblème de leur triple dieu
et elle venait de la même origine Babylonienne
que le reste de leur religion. Le Mélilot, ou couronne de trèfle qui enveloppait la
tête d'Osiris, était donc la couronne de la Trinité (la couronne placée sur sa tête
comme représentant l'Éternel), la couronne de toute la terre, d'accord avec la voix
divine qui dit à sa naissance :
"le Seigneur de la terre est né"
. Or, comme cette
guirlande de Mélilot, cette couronne de la domination universelle, tomba de sa
tête avant sa mort, quand il se releva pour vivre de nouveau, la couronne dut lui
être remise sur la tête et son pouvoir universel solennellement déclaré. Voilà
donc l'origine de ce couronnement solennel des statues du grand dieu, et aussi du
dépôt du chapelet sur son autel, comme un trophée de son pouvoir reconquis.
Mais si le grand dieu fut couronné, il fallait aussi que la grande déesse reçût le
même honneur. Aussi, quand Bacchus emmena dans le ciel sa femme Ariadne, il
lui mit, dit-on, une couronne sur la tête
en signe de la haute dignité qui lui
était conférée, et le souvenir du couronnement de la femme du dieu Babylonien
est rappelé par la figure bien connue de la sphère appelée Ariadnasa corona
ou
C'est là, incontestablement, la vraie source de la
cérémonie papale du couronnement de la Vierge.
Si la couronne de Mélilot occupait une place si importante dans le mythe
d'Osiris, si on posait un chapelet sur son autel, et que sa tombe fut couronnée de
fleurs
c'est là l'origine de cette coutume si générale dans le paganisme,
d'orner les autels des dieux de chapelets et de fleurs de toutes sortes
C'est aussi pour une autre raison qu'on décorait ainsi les autels. Lorsque
"dans ce
beau champ de l'Enna, Proserpine cueillant des fleurs, elle-même, fleur plus
belle encore, fut cueillie par le terrible Pluton"
, toutes les fleurs qu'elle avait
ramassées se perdirent, et, non seulement elle pleura en songeant à la perte