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explique le nombre des sépulcres d'Osiris en Égypte, c'est que partout où elle
trouvait un des membres de son mari, elle l'ensevelissait sur le lieu même ;
d'autres cependant supposent que cela s'explique par suite d'un artifice de la
reine, qui offrit à chacune de ces villes une image de son mari, afin que si
Typhon venait à vaincre Horus dans le prochain combat, il ne pût trouver le
véritable tombeau. Isis réussit à retrouver tout ces membres différents, à
l'exception d'un seul qui avait été dévoré par les Lépidotes, les Phagres et les
Oxyrinques ; c'est pour cela que ces poissons sont en horreur chez les Égyptiens.
Pour se dédommager, elle consacra le Phallus, et institua une fête en son
honneur
"
Cela ne montre pas seulement la vraie origine du culte des
reliques ; cela montre aussi que la multiplication des reliques peut prétendre à la
plus vénérable antiquité. Si donc Rome peut se vanter d'avoir seize ou vingt
vêtements sacrés, sept ou huit bras de saint Matthieu, deux ou trois têtes de saint
Pierre, ce n'est pas plus que l'Égypte ne pouvait faire pour les reliques d'Osiris.
L'Égypte était couverte de tombeaux du dieu martyr ; et plus d'une jambe, plus
d'un bras, plus d'un crâne déclarés authentiques, étaient exposés dans les
cimetières rivaux à l'adoration des fidèles.
C'est ce que nous apprend Wilkinson, d'après un passage de Plutarque
"Le
temple de ce dieu à Abydos, dit-il, était aussi particulièrement honoré, et ce lieu
était si sacré pour les Égyptiens, que des personnes demeurant à quelque
distance demandèrent et obtinrent, non sans peine, la permission de posséder un
sépulcre en dedans de la Nécropole, afin qu'après leur mort elles pussent
reposer dans une terre sanctifiée par la tombe de la grande et mystérieuse
divinité
"
Si les endroits où on avait enseveli les reliques d'Osiris étaient
réputés particulièrement saints, il est facile de voir combien cela provoquait
naturellement des pèlerinages qui étaient si fréquents parmi les païens. Le lecteur
sait quel mérite Rome attache à ces pèlerinages aux tombeaux des saints et
comment, au Moyen Âge, l'une des manières préférées de se purifier du péché
était d'entreprendre un pèlerinage à la chapelle de Saint-Jacques de Compostelle
en Espagne, ou au Saint-Sépulcre à Jérusalem
Or, il n'y a pas dans l'Écriture
la moindre trace de quoi que ce soit qui ressemble à un pèlerinage à la tombe
d'un saint, d'un martyr, d'un prophète ou d'un apôtre. La manière même dont le