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purgatoire était aussi enseigné aux païens ; mais il semble que là il n'y eût aucun
espoir d'échapper à aucune de ses peines.
Voici comment Virgile s'exprime, dans sa description de ces diverses tortures :
"Enfermées dans les ténèbres de leur obscure prison, les âmes ne regardent plus
les cieux ; et même lorsqu'au dernier jour la vie s'est retirée, les malheureux ne
peuvent se dégager entièrement des maux et des souillures du corps ; car dans
cette longue union avec la matière, les vices en s'invétérant, ont laissé des traces
presque ineffaçables : elles subissent donc des châtiments, et expient dans les
supplices leurs anciennes fautes ; les unes, suspendues dans les airs, sont le jouet
des vents, les autres lavent dans un vaste gouffre les taches infectes de leurs
crimes, ou s'épurent par le feu. Chacun de nous est soumis au châtiment réservé
à ses mânes. Ensuite nous sommes envoyés dans le vaste Élysée dont les riantes
campagnes n'ont que peu d'habitants ; là ils sont heureux, et après la succession
des âges, après mille années révolues, le temps efface les souillures des âmes et
ne leur laisse que les simples éléments du feu et la pure essence éthéré
"
En Égypte on enseignait la même doctrine du purgatoire. Mais dès qu'elle eut
une fois pénétré dans l'esprit populaire, la porte fut ouverte à toute espèce
d'extorsions sacerdotales. Les prières pour les morts ont toujours marché de pair
avec le purgatoire ; mais aucune prière ne peut être entièrement efficace sans
l'intervention des prêtres ; et aucune fonction du prêtre ne peut être accomplie
sans un salaire spécial. Aussi voyons-nous dans tous les pays le clergé païen
dévorer les maisons des veuves, et faire trafic des sentiments affectueux des
parents désolés, dont la grande préoccupation est le bonheur éternel de leurs
morts bien-aimés. De tous les côtés s'élève un témoignage unanime sur le
caractère odieux et les dépenses de ces dévotions posthumes. Une de ces
oppressions sous lesquelles gémissent les malheureux catholiques de l'Irlande, ce
sont les dévotions périodiques spéciales, pour lesquelles ils sont tenus de payer
lorsque la mort a enlevé un des habitants de leur maison. Non seulement il y a
des services funèbres et des frais de funérailles pour le repos de celui qui est
parti, au moment de l'ensevelissement, mais le prêtre visite plusieurs fois la