Page 231 - LES DEUX BABYLONES

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pascal, une condition si formelle de jeûne doit sembler inexplicable. Mais
considérez cette précaution concernant le sacrifice non sanglant de la messe à la
lumière des mystères d'Eleusis, et tout cela s'explique aussitôt ; car la première
question qu'on posait à ceux qui voulaient être initiés était celle-ci : êtes-vous en
état de jeûne
? Et s'ils ne répondaient pas affirmativement on ne pouvait les
initier. Sans doute dans certaines circonstances le jeûne chrétien est un devoir,
mais tandis que ni la lettre ni l'esprit de l'institution divine n'imposent une règle
aussi sévère que celle dont nous parlons, la formalité des mystères babyloniens
nous en montre clairement l'origine. Quoique le dieu enfanté par Isis ou Gérés
qui leur était offert sous le symbole d'une hostie ou d'un gâteau mince et rond,
représentant le pain de vie, fût en réalité le soleil terrible, redoutable et brûlant, le
terrible Moloch, néanmoins dans cette offrande, toute cette terreur était voilée, et
tout ce qu'il y avait en lui de repoussant était rejeté dans l'ombre. C'est sous ce
symbole consacré qu'il est offert à son indulgente mère qui, par sa miséricorde,
adoucit ses jugements, et qui dispose de toutes les bénédictions spirituelles ; béni
par sa mère, il est donné de nouveau pour être célébré comme étant le soutien de
la vie, la nourriture et l'âme de ses adorateurs. C'est ainsi que la mère était la
divinité favorite. C'est ainsi et pour les mêmes raisons, que la madone de Rome
éclipse entièrement son fils comme étant la mère de grâce et de miséricorde.
Les lettres "J. H. S." sur l'hostie
Quant au caractère païen du sacrifice non sanglant de la messe, nous l'avons déjà
suffisamment établi. Mais il y a encore à considérer un point qui montre encore
mieux l'oeuvre du mystère d'iniquité. Il y a sur l'hostie des lettres qu'il vaut la
peine de lire. Ces lettres sont J. H. S. Que veulent dire ces lettres mystiques ?
Pour un chrétien, ces lettres signifient Jésus Salvator, Jésus Sauveur des
hommes. Mais qu'un adorateur romain d'Isis (car du temps des empereurs il y
avait à Rome des adorateurs innombrables d'Isis) jette les yeux sur ces lettres,
comment les expliquera-t-il ? Il le fera naturellement d'après son propre système
d'idolâtrie, système maintenant bien connu, et lira Isis, Horus, Seb, c'est-à-dire :
la mère, l'enfant et le père des dieux, en d'autres termes, la Trinité Égyptienne.
Le lecteur s'imaginera-t-il que ce double sens soit accidentel ? Certainement non.
Le même esprit qui transforma la fête du païen Oannes et en fit la fête du
chrétien Joannes, conservant en même temps tout son ancien paganisme, a
habilement tracé les initiales J. H. S. pour payer un semblant de tribut au