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S'imagine-t-on que cette doctrine, d'après
laquelle Christ est le pain de la vie, soit
contenue seulement dans le Nouveau-
Testament ? Il n'y a jamais eu, il ne pouvait
jamais y avoir de vie spirituelle dans une âme,
depuis la création, au moins depuis l'expulsion
d'Éden, qui ne fut nourrie et entretenue par une
continuelle nourriture au moyen du Fils de
Dieu,
"en qui il a plu au Père de faire habiter
toute plénitude"
, afin que
"par sa plénitude, nous recevions grâce sur
grâce"
.
Paul nous dit que la manne que les Israélites mangeaient dans le désert était pour
eux un type et un vivant symbole du pain de vie
:
"Ils
mangèrent tous la même viande spirituelle"
, c'est-à-dire la viande qui non
seulement devait soutenir leur vie matérielle, mais les amener à celui qui était la
vie de leurs âmes. Or, Clément d'Alexandrie, auquel nous devons beaucoup pour
toutes les découvertes faites en Égypte dans les temps modernes, nous affirme
expressément que, sous leurs caractères cachés, les énigmes des Égyptiens
étaient très ressemblantes à celles des Juifs
Il est clairement établi que les
païens initiés croyaient que le blé accordé au monde par Gérés n'était pas le blé
de cette terre, mais le divin Fils, par lequel seul on peut jouir de la vie spirituelle
et éternelle. Les druides étaient des adorateurs fidèles de Gérés et comme tels ils
étaient célébrés dans leurs poèmes mystiques, comme porteurs des épis de blé
Voici comment les druides décrivent leur grande divinité, sous la forme du
blé :
"Ce dieu était représenté comme s'étant tout d'abord attiré pour une raison
ou pour une autre l'inimitié de Gérés et comme fuyant épouvanté devant elle.
Dans sa frayeur, il prit la forme d'un oiseau et s'éleva dans les airs. Cet élément
ne lui offrit pas de refuge, car la dame sous la forme d'un épervier allait
l'atteindre et le saisir dans ses griffes. Frissonnant d'épouvanté il aperçut un
monceau de blé dans une aire, il s'y laissa aller au milieu et prit la forme d'un
grain. Ceridwen, (c'est-à-dire la Gérés d'Angleterre), prit la forme d'une poule à
la crête noire, descendit dans le tas de blé, y gratta, le découvrit et l'avala.
D'après l'histoire elle le porta pendant neuf mois et, lorsqu'elle le mit au monde,
elle trouva que c'était un si bel enfant qu'elle ne put se résoudre à le mettre à
mort
"
Ici, il est évident que le grain de blé est identique à ce bel enfant ; il
Fig. 37 – L'épi de blé est à
côté de Cérès, qui d'ordinaire
le tient à la main. Le dieu de
l'autre côté est le même que
cet épi (voir
.