Page 225 - LES DEUX BABYLONES

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monde des esprit
Aussi les Chinois l'entourent-ils d'une faveur particulière.
Ce caractère de la déesse mère a évidemment rayonné de Chaldée dans toutes les
directions.
Or, nous voyons maintenant comment il se fait que Rome représente Christ,
l'agneau de Dieu, doux et humble de coeur, qui ne brisait jamais le roseau
froissé, qui n'éteignait point le lumignon encore fumant, qui avait pour chaque
pénitent des paroles du plus doux encouragement, qui pleurait sur Jérusalem, qui
priait pour ses bourreaux, comme un juge dur et inexorable, devant qui le
pécheur pourrait ramper dans la poussière sans jamais être sûr que ses prières
soient entendues
tandis que Marie nous est présentée avec l'éclat le plus
irrésistible et le plus séduisant, comme l'espoir du coupable, comme le grand
refuge des pécheurs. C'est ainsi que le premier, dit-on, s'est réservé pour lui-
même la justice et le jugement, tandis qu'il a remis à sa mère l'exercice de toute
miséricorde
Les ouvrages religieux de Rome les plus en vue sont envahis
par ce même principe, exaltant la compassion et la douceur de la mère aux
dépens du caractère aimant de son fils. Ainsi saint Alphonse de Liguori dit à ses
lecteurs que le pécheur qui s'aventure à venir directement à Christ doit craindre
son courroux ; mais s'il emploie seulement la médiation de la Vierge avec son
Fils, elle n'a qu'à montrer à son Fils les mamelles qui l'ont allaité
et sa
colère sera immédiatement apaisée. Mais où a-t-on pu trouver dans la Parole de
Dieu une semblable idée ? Certainement ce n'est pas dans la réponse de Jésus à
cette femme qui s'écria : –
"Heureux le sein qui l'a porté et les mamelles qui l'ont
allaité."
– Jésus répondit et lui dit :
"Bienheureux plutôt sont ceux qui écoutent la
parole de Dieu et qui la mettent en pratique !"
. Il n'y a pas à en
douter, cette réponse fut inspirée par la prévoyance du Sauveur, pour réprimer
dans sa formation toute idée semblable à celle qu'exprimé Liguori ! Et cependant
cette idée qu'on ne trouve pas dans l'Écriture, que l'Écriture répudie
expressément, était largement répandue chez les nations païennes. Ainsi, nous
trouvons une représentation exactement parallèle dans la mythologie Hindoue au
sujet du dieu Siva et de sa femme Kali, lorsque Dieu apparut comme un petit
enfant. Siva, dit le Lingua Puran, apparut comme un enfant dans un cimetière
entouré d'esprits, et en le voyant, Kali sa femme le prit dans ses bras, et le