Page 224 - LES DEUX BABYLONES

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les Phéniciens qui habitaient Ascalon en Palestine. Mais les Cythéréens
vénéraient cette déesse parce qu'ils avaient appris les rites sacrés par le moyen
des Phéniciens
"
Ainsi la Vénus d'Assyrie c'est-à-dire la grande déesse de
Babylone et la Vénus de Chypre, étaient une seule et même déesse, et les autels
non sanglants de la déesse de Paphos montrent le caractère du culte particulier à
la déesse de Babylone dont elle était dérivée.
À cet égard, la reine déesse de Chaldée différait de son fils qu'on adorait dans ses
bras. Il était, nous l'avons vu, représenté comme heureux de voir le sang répandu.
Mais elle, comme mère de la grâce et de la miséricorde, comme céleste colombe,
comme espoir du monde
était opposée au sang et était représentée avec un
caractère doux et pacifique. Aussi à Babylone elle portait le nom de Mylitta
la Médiatrice
Celui qui lit la Bible, et sait qu'elle déclare expressément que
de même qu'il y a un seul Dieu, il y a aussi un seul médiateur entre Dieu et
l'homme
, doit se demander comment il pût jamais venir à
l'esprit d'un homme de décerner à Marie, comme le fait l'église romaine, le
caractère de médiatrice. Mais le caractère de Mylitta donné à la déesse
babylonienne l'explique facilement. Pour justifier ce caractère de médiatrice, elle
fut appelée Aphrodite, c'est-à-dire celle qui dompte la colère
celle qui par ses
charmes pouvait calmer la colère de Jupiter, et apaiser les esprits les plus furieux
des dieux ou des mortels. À Athènes on l'appelait Amarusia
c'est-à-dire la
mère qui reçoit avec faveur
À Rome on l'appelait la bonne déesse, bona
dea ; les mystères de cette déesse étaient célébrés par des femmes, avec un secret
particulier. Dans l'Inde la déesse Lakshmi, la mère de l'univers, la compagne de
Vichnou est aussi représentée comme ayant le caractère le plus gracieux et le
plus propice et ce caractère est désigné de la même manière que pour la déesse
de Babylone. Dans les fêtes de Lakshmi, dit Coleman, on n'offre aucun sacrifice
sanguinaire
En Chine, les grands dieux dont dépendent les destinées finales
de l'humanité sont pour les esprits du peuple comme des objets de terreur ; mais
la déesse Kuanyin, la déesse de miséricorde
qui d'après les Chinois de
Canton offre de l'analogie avec la vierge de Rome, est décrite comme regardant
les coupables avec un oeil compatissant et s'interposant pour sauver même les
âmes des malheureux, des tourments auxquels ils ont été condamnés dans le