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Chapitre 4
Doctrine et discipline
Article 3
Le sacrifice de la messe
Si la régénération par le baptême, point de départ des croyances romaines, et la
justification par les oeuvres, sont toutes les deux d'origine chaldéenne, le
principe contenu dans le sacrifice non sanglant de la messe ne l'est pas moins.
Tacite
nous apprend qu'il n'était pas permis d'offrir du sang sur les autels de
la Vénus de Paphos. On immolait des victimes pour les consultations de
l'Aruspice, afin de tirer des présages pour l'avenir, d'après l'inspection des
entrailles de ces victimes ; mais les autels de la déesse de Paphos devaient être
gardés purs de tout sang. Tacite montre que l'Aruspice du temple de la Vénus de
Paphos fut amené de Cilicie parce qu'il connaissait les cérémonies de cette
déesse ; c'était le moyen de les faire accomplir convenablement suivant la
volonté supposée de Vénus, car les Ciliciens avaient une connaissance
particulière de ces cérémonies.
"Tarse"
, capitale de la Cilicie, fut bâtie par
Sennachérib, roi d'Assyrie, sur le modèle de Babylone
Les religions des deux
villes correspondent naturellement, et lorsque nous trouvons à Chypre (dont le
prêtre venait de Cilicie) des sacrifices non sanglants, c'est, dans ces
circonstances, une forte présomption que le sacrifice non sanglant y parvint par
la Cilicie depuis Babylone. Cette présomption est grandement confirmée quand
nous lisons dans Hérodote que cette coutume extraordinaire et abominable de
Babylone, la prostitution des vierges en l'honneur de Mylitta, était observée aussi
à Chypre, en l'honneur de Vénus
Mais le témoignage de Pausanias change
cette présomption en certitude.
"Tout près de là, dit cet historien, parlant du
temple de Vénus à Athènes, se montre le temple de la Vénus céleste, qui fut
d'abord adorée par les Assyriens, puis par les Paphiens de Chypre, et enfin par