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confessionnal ou de la tombe de Saint-Pierre était pendant la nuit, d'un effet
saisissant. Elle est couverte de lampes innombrables qui simulent une gerbe de
feu. L'Église entière était encombrée d'une immense foule de toutes les classes et
de tous les pays, depuis le roi jusqu'au plus vil mendiant, tous fixant les yeux sur
le même objet. Au bout de quelques minutes, le pape et tous ses cardinaux
descendirent dans la cathédrale, et les Suisses leur ayant réservé des places, le
pontife aux vêtements blancs s'agenouilla dans une adoration silencieuse devant
la croix de feu. Une longue file de cardinaux s'agenouilla derrière lui, et leurs
robes magnifiques, avec les bedeaux qui escortaient le cortège, formaient un
contraste frappant avec l'humilité de leur attitud
"
Où trouvera-t-on un acte
plus clair et moins équivoque du culte du feu ? Maintenant rapprochez ceci du
fait suivant extrait du même ouvrage et voyez combien l'un sert à éclairer l'autre :
"Avec le Jeudi Saint commencent nos misères (c'est-à-dire, à cause de la foule).
Ce jour-là, jour funeste, nous allâmes avant neuf heures à la chapelle Sixtine.
Voici une procession menée par les ordres inférieurs du clergé, suivie par les
cardinaux en vêtements superbes, portant dans leurs mains de longs cierges de
cire, et terminée par le pape lui-même, qui marchait sous un dais cramoisi, la
tête découverte, et portant l'hostie dans une boîte. Cette hostie, qui était, comme
vous savez, la vraie chair et le vrai sang de Jésus-Christ, fut portée de la
chapelle Sixtine à la chapelle Pauline, à travers la halle qui les sépare, et là elle
fut déposée dans le sépulcre préparé pour la recevoir sur l'autel. Jamais je n'ai
pu comprendre pourquoi le Christ était enterré avant d'être mort, car la
crucifixion n'ayant eu lieu que le vendredi il semble bizarre de l'enterrer le jeudi.
Cependant son corps est mis au sépulcre, dans toutes les églises de Rome où
cette cérémonie se pratique, dans l'après-midi du jeudi et il y demeure jusqu'au
samedi, à midi
d'où, pour des raisons qu'ils connaissent sans doute, il est
censé sortir ce jour-là, au milieu du fracas du canon, des sonneries de
trompettes, du tintement des cloches qui ont été soigneusement attachées depuis
l'aurore du Jeudi Saint, de peur que le diable n'y entrât."
Le culte de la croix de
feu explique sur-le-champ l'anomalie si embarrassante que Christ soit enterré le
jeudi, et qu'il ressuscite le samedi. Si la fête de la semaine sainte est réellement,
comme les rites le montrent, l'une des anciennes fêtes de Saturne, le dieu du feu
des Babyloniens, qui, bien qu'étant un dieu infernal, était cependant Phoronée, le
grand libérateur, il est bien naturel que le dieu de l'idolâtrie papale, bien que
portant le nom de Christ, ressuscite le jour qui lui est propre, Dies Saturni, ou le
jour de Saturne
La veille de ce jour, on chante le miserere avec un tel
pathos, que bien peu peuvent l'entendre sans être remués et beaucoup
s'évanouissent par suite de leurs émotions. Quoi d'étonnant si c'est là le vieux