Page 217 - LES DEUX BABYLONES

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les premiers âges de la chrétienté, ces flagellations étaient considérées comme
purement et entièrement païennes. Athenagoras, l'un des premiers chrétiens
apologètes, livre les païens au ridicule pour avoir cru qu'on peut par de pareils
moyens expier le péché, ou se rendre Dieu propice
Mais aujourd'hui, dans les hauts rangs de l'église papale, on regarde ces pratiques
comme de grands moyens d'attirer les faveurs de Dieu. Le Jeudi Saint, à Rome et
à Madrid, et dans d'autres sièges importants de l'idolâtrie romaine, les foules
s'assemblent pour contempler les actes de ces saints flagellants, qui se flagellent
jusqu'à ce que le sang coule à flots de toutes les parties de leur corps
Ils
prétendent agir en l'honneur du Christ, au jour de fête mis spécialement à part
pour la commémoration de sa mort, exactement comme les adorateurs d'Osiris le
faisaient le jour où ils se lamentaient sur sa perte
Mais pour peu qu'on ait de
connaissances chrétiennes, pourra-t-on croire que le Sauveur glorifié considère
ces rites comme lui faisant honneur, alors qu'ils versent le mépris sur son
expiation parfaite, et qu'ils représentent la vertu de son sang si précieux comme
ayant besoin d'être augmentée par celui qui coule du dos de ces pécheurs
misérables et égarés ? Une pareille offrande convenait parfaitement au culte de
Moloch ; mais celui qui la fait est absolument impropre au service du Christ.
Ce n'est pas seulement sur un point ; mais c'est sur plusieurs que les cérémonies
de la Semaine Sainte (comme on l'appelle à Rome) nous remettent en mémoire le
grand dieu Babylonien. Plus nous examinons ces rites, plus nous sommes frappés
de la ressemblance merveilleuse qu'il y a entre eux et ceux qu'on observait en
Égypte à la fête des lampes et d'autres cérémonies des adorateurs du feu dans
diverses contrées. En Égypte la grande illumination se faisait près du sépulcre
d'Osiris, à Saïs
À Rome lors de la semaine sainte, il y a un sépulcre de
Christ avec une illumination brillante de cierges allumés
En Crête où l'on
exposait le tombeau de Jupiter, cette tombe était un objet de culte pour les
Cretois
À Rome, si les dévots n'adorent pas ce soi-disant sépulcre de Christ,
ils adorent ce qu'il contenait
De même qu'il y a des raisons de croire que la fête païenne des lampes allumées
était observée en souvenir de l'ancien culte du feu, de même il y a, à Rome,
pendant la semaine de Pâques, une cérémonie qui est indubitablement un acte
d'adoration du feu, car on y voit une croix de feu qui est un grand objet de culte.
Voici comment cette cérémonie nous est dépeinte par l'auteur de
"Rome au XIXe
siècle"
:
"Cette éblouissante croix de feu suspendue dans le dôme au-dessus du