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encore plus pur ; et posant la main sur le cou de l'âme bénie, elle la conduit au
paradis. Mais si les mauvaises actions l'emportent, l'âme rencontre un spectre
hideux qui lui hurle ces paroles : Je suis ton mauvais génie. J'étais impur à
l'origine ; mais tes actions m'ont rendu encore plus impur ; grâce à toi nous
demeurerons misérables jusqu'à la résurrection. L'âme coupable est alors
entraînée dans l'enfer où Ahriman siège pour lui reprocher ses crimes
"
Voilà la doctrine du Parsisme. Il en est de même en Chine. Voici ce qu'écrit
l'évêque Hurd, relatant les descriptions chinoises des régions infernales et des
figures qu'on y trouve :
"L'une d'elles représente toujours un pécheur sur les
plateaux d'une balance, ses péchés dans l'un, ses vertus dans l'autre."
Nous
trouvons des descriptions semblables, ajoute-t-il, dans la mythologie grecque
Voici comment Sir J. F. Davis décrit la pratique de ce principe telle qu'elle se fait
en Chine :
"Dans un ouvrage remarquable sur la morale, appelé «Examen des
mérites et des démérites», il est ordonné à l'homme de tenir chaque jour un
registre actif et passif de toutes ses actions, et à la fin de l'année d'en faire le
total. Si la balance est en sa faveur elle sert à établir une provision de mérites
pour l'année suivante. Si elle est contre lui, il faut qu'il liquide à l'avenir par de
bonnes actions. On donne des listes diverses et des tables comparatives des
bonnes et des mauvaises actions dans les différentes actions de la vie ; la
bienveillance est fortement recommandée envers l'homme d'abord, ensuite
envers les animaux. Causer la mort d'une personne est évalué du côté du
démérite par le chiffre cent ; tandis qu'un simple acte d'assistance charitable
n'est évalué que par le chiffre un, de l'autre côté. Sauver la vie d'une personne,
compte, dans cet ouvrage, autant que l'acte contraire, et il est dit que cet acte
méritoire prolongera la vie d'une personne de douze années
"
Tandis qu'un pareil moyen de justification est d'un côté entièrement
démoralisateur, de l'autre, il ne pourrait jamais donner à une conscience éclairée
un sentiment de paix intérieure ou d'assurance sur ce qui lui est réservé dans le
monde éternel. Quel homme pourrait jamais dire, quelque bon qu'il puisse se
croire, si la somme de ses bonnes actions contrebalancerait ou non la somme des
péchés et des transgressions que sa conscience peut lui reprocher ? Comme tout
cela est différent du plan scripturaire, du plan divin de la justification
"par la foi,