Page 210 - LES DEUX BABYLONES

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par la foi seule, sans les oeuvres de la loi"
, sans aucun égard pour les mérites de
l'homme, simplement et seulement
"par la justice de Christ qui est sur tous ceux
et pour tous ceux qui croient"
, qui délivre dès maintenant et pour toujours de
toute condamnation, ceux qui acceptent le Sauveur que Dieu leur offre et qui par
la foi s'unissent à lui d'une manière vivante ! Ce n'est point la volonté de notre
Père Céleste que ses enfants soient toujours sur cette terre dans le doute et les
ténèbres sur ce qui touche le point capital de leur salut éternel. Un saint parfait
peut lui-même être pour un temps abattu dans ses nombreuses tentations, mais ce
n'est pas l'état naturel, normal, d'un chrétien véritable, qui connaît la plénitude et
la libéralité des bénédictions de l'Évangile de paix. Dieu a donné à tout son
peuple des raisons sérieuses de dire avec Jean :
"Nous avons connu et nous avons
cru l'amour que Dieu a pour nous"
ou avec Paul :
"Je suis assuré
que ni la vie, ni la mort, ni les anges, ni les principautés, ni les puissances, ni les
choses présentes, ni les choses à venir, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune
autre créature, ne pourra nous séparer de l'amour que Dieu nous a témoigné en
Jésus-Christ"
. Mais aucun homme ne peut tenir ce
langage,
"s'il cherche à établir sa propre justice"
, s'il cherche de
n'importe quelle manière
"à être justifié par ses oeuvres"
. Une telle assurance,
une telle paix ne peut venir que d'une confiance dans la grâce libre et gratuite de
Dieu, donnée au Christ et avec le Christ qui est le don ineffable de l'amour du
Père. C'est elle qui rendait l'esprit de Luther, comme il le déclarait lui-même
"aussi libre qu'une fleur des champs
lorsque seul et sans escorte, il se
rendit à la Diète de Worms, pour affronter tous les prélats et tous les potentats
réunis afin de condamner sa doctrine. C'est elle qui dans tous les âges poussait
les martyrs à affronter avec un sublime héroïsme, non seulement la prison, mais
aussi la mort. C'est elle qui affranchit l'âme, rétablit la vraie dignité de l'homme,
et sape à leur base toutes les prétentions hautaines du clergé. C'est elle seule qui
peut produire une vie d'obéissance affectueuse, cordiale, fidèle, à la loi et aux
commandements de Dieu ; c'est elle seule, lorsque la nature vient à manquer, et
que le roi des épouvantements s'approche, qui peut donner aux pauvres et
coupables enfants des hommes, la force de dire dans le sentiment profond de leur
indignité :
"Ô mort, où est ton aiguillon ? Ô sépulcre, où est ta victoire ? Grâces
soient rendues à Dieu qui nous a donné la victoire par Jésus-Christ, notre
Seigneur"
.