Page 208 - LES DEUX BABYLONES

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prononcé. Wilkinson nous dit qu'on représentait souvent Anubis avec ses
plateaux ; et que dans certains cas il y a quelques différences de détail. Mais
d'après ses déclarations il est évident que le principe est le même. Voici le récit
qu'il fait d'une de ces scènes du jugement avant l'admission des morts dans le
paradis :
"Cerbère est présent comme gardien des portes près desquelles
apparaissent les balances de la justice. Anubis, qui dirige le pesage, ayant placé
dans un plateau un vase représentant les bonnes actions du défunt et dans l'autre
la figure ou l'emblème de la vérité, examine ses titres à l'admission. S'il est
trouvé trop léger, Osiris, le juge des morts, inclinant son sceptre, en signe de
condamnation, prononce le jugement et condamne son âme à retourner sur la
terre sous la forme d'un porc ou de quelqu'autre animal immonde. Mais si, au
moment où le total de ses actions est proclamé par Thoth (qui se tient là pour
marquer les résultats des différents pesages d'Anubis), si ses vertus sont
tellement supérieures qu'elles lui méritent l'entrée au séjour des bienheureux,
Horus, prenant dans sa main la tablette de Thoth, l'amène devant Osiris, qui,
dans son palais, entouré d'Isis et de Nepthys, siège sur son trône au milieu des
eaux, où s'élève le lotus, portant sur ses feuilles déployées les quatre génies
d'Amenti
"
C'est évidemment de la même manière que Babylone a symbolisé
la justification par les oeuvres. Aussi le mot écrit par l'Éternel sur la muraille, le
jour où il annonça la destinée de Belshazzar, avait-il une profonde signification :
"Ttekel, tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé trop léger."
.
Dans le système des Parsis, qui a fait de grands emprunts au système chaldéen
nous trouvons largement développé le principe du pesage des bonnes et des
mauvaises actions.
"Pendant trois jours après la décomposition, dit Vaux
(« Ninive et Persépolis ») dans son récit des doctrines des Parsis sur les morts,
l'âme, dit-on, voltige autour de sa demeure d'argile, dans l'espoir de se réunir à
elle ; le quatrième jour, l'ange Seroch apparaît et la conduit au pont de
Chinevad. Sur ce pont, qui, dit-on, réunit le ciel et la terre, se tient l'ange de la
justice, chargé de peser les actions des hommes ; lorsque les bonnes actions
l'emportent, l'âme rencontre sur le pont une apparition éclatante, qui lui dit : Je
suis ton bon génie ; j'étais pur à l'origine, mais tes bonnes actions m'ont rendu