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la régénération par le baptême aux adorateurs de la Madone Chaldéenne, non
seulement par le séjour temporaire du Messie au milieu d'eux, mais par l'efficace
de l'Esprit qui venait ainsi s'y mêler. Nous avons la preuve que la vertu
purificative des eaux, qui dans l'opinion païenne avaient le pouvoir de purifier
l'âme de la corruption et de la régénérer, venait en partie de ce que le dieu
médiateur, le dieu du soleil et le dieu du feu, passait dans ces eaux, pendant son
humiliation et son séjour au milieu d'elles ; la papauté a gardé cette coutume
jusqu'à aujourd'hui, coutume qui vient de cette persuasion. Quant à ce qui
concerne le paganisme, les extraits suivants de Potter et d'Athenasus sont assez
éloquents. Chaque personne, dit Potter, qui venait aux sacrifices solennels (des
grecs) était purifiée par l'eau.
À cet effet, on plaçait ordinairement, à l'entrée des temples, un vaisseau plein
d'eau sacrée
Comment cette eau était-elle sanctifiée ? On la consacrait, dit
Athenasus, en y plongeant une torche enflammée qu'on prenait sur l'autel
La torche enflammée était le symbole spécial du dieu du feu et, par la lumière de
cette torche, si indispensable pour consacrer l'eau sainte, nous pouvons aisément
voir d'où venait en grande partie la vertu purificative de l'eau de la mer aux
vagues retentissantes qui disait-on, était si efficace pour purifier de la faute et de
la souillure du péché
grâce au dieu soleil qui se réfugia dans ses eaux.
Or, l'église Romaine emploie encore la même méthode pour consacrer l'eau du
baptême. Le témoignage peu suspect de l'évêque Hay ne laisse aucun doute sur
ce sujet. Elle est bénie (l'eau gardée dans les fonts baptismaux) la veille de
Pentecôte, parce que c'est le Saint-Esprit qui donne aux eaux du baptême le
pouvoir et l'efficace pour sanctifier nos âmes, et parce que le baptême de Christ
se fait par le Saint-Esprit et par le feu
. En bénissant les eaux on
met dans le vase une torche allumée
Il est donc évident que l'eau baptismale
de Rome capable de régénérer est consacrée exactement comme l'était l'eau du
paganisme qui régénérait et purifiait. À quoi sert-il à l'évêque Hay de dire, avec
l'intention de sanctifier la superstition, et de rendre possible l'aspotasie, que ce
rite est destiné à représenter le feu de l'amour divin, qui se communique à l'âme
par le baptême, et la lumière du bon exemple que devraient donner tous ceux qui
sont baptisés
? Voilà l'explication qu'on donne de cette pratique ; mais un
fait domine encore, le voici : tandis que la doctrine romaine sur le baptême est
purement païenne dans les cérémonies du baptême papal, on pratique encore
aujourd'hui l'un des rites essentiels de l'ancien culte du feu, exactement comme le
pratiquaient les adorateurs de Bacchus, le messie babylonien. De même que