Page 198 - LES DEUX BABYLONES

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Mais, dira-t-on, qu'y a-t-il de commun entre la
salive et la douce odeur ? Je réponds : le mot
Rekh, qui signifie le Saint-Esprit, et qui était
clairement représenté par la salive, était
intimement lié à Rikh qui veut dire un parfum
odorant ou une douce odeur.
Ainsi, la connaissance des mystères donne le sens
et l'explication sérieuse de la parole cabalistique
adressée par le prêtre romain qui baptise à celui
qu'il va baptiser, lorsqu'il lui frotte le nez et les
oreilles, parole qui, autrement, n'aurait aucun
sens :
"Epphata, ouvre-toi à une douce odeur."
Tandis que c'était là la vérité primitive cachée sous
la salive, cependant tout l'esprit du paganisme était
si opposé à la spiritualité de la religion des
patriarches et s'efforçait de la rendre si mutile et
d'en détourner entièrement les hommes, tout en
prétendant lui rendre hommage, que parmi la foule
en général l'emploi magique de la salive devint le
symbole de la plus grossière superstition.
Théocrite montre à quels rites avilissants il était
mêlé en Sicile et en Grèce
et Perse flétrit
ainsi le peuple de Rome de son époque, qui se
confiait en ces rites pour écarter l'influence du
mauvais oeil :
Nos superstitions ont commencé avec notre vie ;
La superstitieuse aïeule, ou le plus proche parent,
Prend dans son berceau l'enfant nouveau-né
Et commence par le purifier avec la salive ;
– Le lecteur se
rappellera que Jupiter, en
Jupiter jeune ou Jupiter
l'enfant, était adoré dans
les bras de sa mère la
Fortune, comme Vénus
était adorée dans les bras
de la déesse Babylonienne
ou Horus, dans les bras
d'Isis. De plus, Cupidon
qui, comme fils de Jupiter,
est Vejovis, c'est-à-dire le
jeune
Jupiter,
est
représenté non seulement
avec la coupe de vin de
Bacchus, mais avec une
guirlande de lierre autour
de lui, comme marque
distinctive de la même
divinité.