Page 196 - LES DEUX BABYLONES

Version HTML de base

196
que nos maîtres ont reçue en secret sans aucune autorité et qu'ils observent
encore
"
Ce savant théologien de Louvain maintient naturellement que cette
doctrine secrète et cachée dont il parle, était la parole non écrite, transmise par le
canal de l'infaillibilité, depuis les apôtres du Christ jusqu'à son propre temps.
Mais d'après ce que nous avons déjà vu, le lecteur aura une opinion différente sur
la source de cette doctrine secrète et cachée. Le Père Newman admet pour l'eau
sacrée (c'est-à-dire l'eau imprégnée de sel puis consacrée) et plusieurs autres
choses qui étaient, comme il le dit lui-même, les instruments et les accessoires du
culte du démon, que tous ces usages avaient leur origine païenne et qu'ils avaient
été sanctifiés par leur introduction dans l'Église
Quelle excuse, quel palliatif
peut-il donc offrir pour une adoption si extraordinaire ? Le voici : c'est que
l'Église avait confiance dans le pouvoir du christianisme pour résister à
l'infection du mal, et pour faire servir cette doctrine à la cause de l'Évangile. Quel
droit avait l'Église à entretenir une pareille confiance ? Quelle union pouvait-il y
avoir entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre Christ et Bélial ? Que
l'histoire de l'Église témoigne de la vanité, que dis-je, de l'impiété d'une
semblable espérance ! Que la suite de nos recherches verse sa lumière sur ce
sujet !
L'usage de la salive
Au point où nous en sommes maintenant, je ne parlerai que d'un seul rite du
baptême. C'est l'usage de la salive ; si nous examinons les mots eux-mêmes du
rituel romain relatifs à cette cérémonie, nous verrons clairement que cet usage
doit venir des mystères. Voici le récit de l'emploi qu'on en fait d'après l'évêque
Hay
: le prêtre récite un autre exorcisme et à la fin touche avec un peu de
salive l'oreille et les narines de celui qu'il baptise, en disant :
"Epphata, c'est-à-
dire ouvre-toi à une douce odeur ; Puisses-tu fuir, ô démon, car le jugement de
Dieu est proche."
Or, le lecteur demandera tout de suite : quel rapport possible,
concevable, peut-il y avoir entre la salive et une douce odeur ? Si on rapproche
soigneusement la doctrine des mystères chaldéens de cette déclaration, on verra
que ce n'est point par hasard, quelqu'absolus et dépourvus de sens que ces termes
puissent paraître, que la salive et une douce odeur ont été rapprochées. Nous
avons déjà vu à quel point le paganisme connaissait les attributs et l'oeuvre du
Messie promis, quoique toute cette connaissance de ces grands sujets servît à
corrompre les esprits et à les garder dans la servitude. Il nous faut maintenant
remarquer que s'ils connaissaient l'existence du Saint-Esprit, de même ils