188
des rites mystérieux du paganisme, sont exclus des Champs-Élysées, le paradis
des païens, et n'ont chez leurs compagnons les plus rapprochés de meilleure
compagnie que celle des suicidés :
"Près d'eux, tristes et abattus, sont les mortels
qui sans avoir commis de crimes se sont donné la mort de leur propre main, et
qui, désertant le jour, ont rejeté leurs âmes loin de leurs corps
"
Voilà pour le manque de baptême. Quant à son efficacité positive, lorsqu'on l'a
obtenu, la doctrine papale est aussi anti-scripturaire. Il y a des protestants
déclarés qui croient à la doctrine de la régénération baptismale ; mais la Parole
de Dieu n'en dit rien. Voici la déclaration de l'Écriture sur le baptême : il ne
donne pas une naissance nouvelle, mais c'est un moyen désigné pour signifier et
sceller cette nouvelle naissance là où elle existe déjà. À cet égard le baptême
repose sur le même fondement que la circoncision. Or qu'est-ce que la Parole de
Dieu nous dit de l'efficace de la circoncision ? Elle dit, parlant d'Abraham :
"Il
reçut le signe de la circoncision comme sceau de la justification par la foi bien
qu'il fût encore incirconcis."
. La circoncision ne devait donc
pas faire d'Abraham un juste : il était juste déjà avant d'avoir été circoncis. Mais
elle devait le déclarer juste afin de lui mieux démontrer sa justice. Si Abraham
n'avait pas été juste avant sa circoncision, sa circoncision n'aurait pas été un
sceau et n'aurait pu confirmer ce qui n'existait pas. Il en est de même du baptême,
c'est un sceau de la justification par la foi que l'homme possède avant d'être
baptisé. Car il est dit :
"Celui qui croit et qui est baptisé sera sauvé."
. Là où la foi existe, si elle est sincère, c'est la preuve d'un coeur nouveau,
d'une nature régénérée, et c'est seulement sur la profession de cette foi et de la
régénération, s'il s'agit d'un adulte, qu'il est admis au baptême. Même s'il s'agit
d'enfants incapables de faire profession de foi ou de sainteté, l'administration du
baptême n'a pas pour but de les régénérer, ou de les sanctifier, mais de les
déclarer saints, c'est-à-dire propres à être consacrés, même dans l'enfance, au
service du Christ, comme toute la nation d'Israël, à cause de sa parenté avec
Abraham, suivant la chair, était sanctifiée pour le Seigneur. S'ils n'étaient pas
saints dans ce sens figuré, ils n'étaient pas propres pour le baptême qui est le
sceau d'un état de sainteté. Mais la Bible les déclare saints, à cause de leur
descendance de parents croyants et cela même lorsqu'un seul des parents est