Page 139 - LES DEUX BABYLONES

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L'arbre de Noël
L'arbre de Noël, si connu aujourd'hui parmi nous, était aussi connu dans la Rome
et dans l'Égypte païennes.
En Égypte c'était le palmier, à Rome
le sapin
; le palmier dénotait le
Messie païen, Baal-Tkmar, le sapin
se rapportait à lui sous son caractère
de Baal-Berith. La mère d'Adonis,
le dieu soleil, la divinité médiatrice
avait été, disait-on, changée en
arbre, et dans cet état elle avait
enfanté son fils
Si la mère était
un arbre, le fils doit avoir été
reconnu comme l'homme-branche.
Et c'est ce qui explique pourquoi on
mettait au feu la bûche de Yule la
veille de Noël, et pourquoi le
lendemain on trouvait l'arbre de Noël. En qualité de Zero-ashta, la semence de la
femme, qui signifie aussi Ignigena, ou né du feu, il doit entrer dans le feu
pendant la nuit de la Mère, afin de pouvoir naître le lendemain, comme branche
de Dieu, ou l'arbre qui donne aux hommes tous les dons célestes. Mais pourquoi,
demandera-t-on, entre-t-il dans le feu sous le symbole d'une bûche ? Pour le
comprendre, il faut se rappeler que le divin enfant né au solstice d'hiver était
comme une nouvelle incarnation du grand dieu (après que ce dieu eut été mis en
pièces) afin de venger sa mort sur ses meurtriers
Or, le grand dieu, brisé au
milieu de son pouvoir et de sa gloire, était représente sous la forme d'un gros
arbre, dépouillé de ses branches, et coupé presque à hauteur de terre
Mais le
grand serpent, symbole d'Esculape qui rend la vie
s'enroule autour du tronc
sans vie, et voici
qu'à ses côtés surgit un jeune arbre, un arbre d'une
espèce entièrement différente, qui ne doit jamais être abattu par aucune puissance
ennemie, un palmier, symbole bien connu de la victoire.
Fig. 27 – D'après MAURICE,
Antiquités Hindoues vol. VI, p. 368-1796
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