Page 140 - LES DEUX BABYLONES

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L'arbre de Noël, comme on l'a déjà vu, était ordinairement à Rome un arbre
différent, c'était le sapin ; mais le palmier rappelait la même idée que le sapin de
Noël ; car il symbolisait mystérieusement le dieu né de nouveau, Baal-Berith, le
Seigneur de l'alliance
et ainsi témoignait de la perpétuité et de la nature de
son pouvoir, maintenant qu'après avoir succombé sous ses ennemis, il s'était
élevé en triomphe au-dessus d'eux. Aussi le 25 décembre, jour qu'on observait à
Rome comme le jour où le dieu victorieux était réapparu sur la terre, était-il
considéré comme
"natalis invicti solis"
, le jour de naissance du soleil invaincu
Or, la bûche de Yule est le tronc mort de Nemrod, déifié comme dieu-
soleil, mais renversé par ses ennemis ; l'arbre de Noël est Nemrod redivivus, le
dieu mis à mort rendu de nouveau à la vie. À la lumière jetée par ce fait sur les
coutumes qui persistent encore en Angleterre, et dont l'origine s'est perdue au
milieu d'une antiquité reculée, que le lecteur considère la singulière pratique
encore en usage dans le sud la veille de Noël, celle de s'embrasser sous la
branche de gui. La branche de gui, dans la superstition druidique, qui nous
l'avons vu, venait de Babylone, était une représentation du Messie, l'homme-
branche. Le gui passait pour une branche divine
une branche qui venait du
ciel et poussait sur un arbre qui sortait de la terre. Ainsi en greffant la branche
céleste sur un arbre terrestre, le ciel et la terre que le péché avait séparés, étaient
réunis, et ainsi la branche de gui devint le gage de la réconciliation de Dieu avec
l'homme ; le baiser en effet, est le gage bien connu du pardon et de la
réconciliation. D'où pouvait venir une pareille idée ? Ne serait-ce pas des versets
du psaume 85 :
"La grâce et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se
sont entrebaisées ; la vérité jaillira de la terre (à cause de la venue du Sauveur
promis) et la justice regardera du haut des cieux ?"
.
C'est possible ; mais il est certain que ce psaume fut écrit bientôt après la
captivité de Babylone, et comme des foules de Juifs, après cet événement,
demeuraient à Babylone sous la direction d'hommes inspirés, comme Daniel, il
doit leur avoir été communiqué comme partie de la Parole divine aussi bien qu'à
leurs frères de Palestine.