Page 127 - LES DEUX BABYLONES

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(BUNSEN, vol. I, p. 540). Ce qui devient en Chaldéen Mt, d'où l'égyptien
Maut, mère. Erh ou Er, comme en anglais (ou en sanscrit) signifie
"celle qui
fait"
. Mater ou Mère signifie donc
"celle qui met au monde"
. On ne peut
faire l'objection que l'épithète Aima est souvent donnée à Vénus, qui n'était
certainement pas une vierge. D'après le témoignage oculaire d'Augustin, les
rites de Vesta, appelée emphatiquement la déesse vierge de Rome, sous le
nom de Terra, étaient exactement ceux de Vénus, déesse de l'impureté et de
la licence (Aug.
De Civitate Dei
, liv. II, ch. 26). Augustin dit ailleurs que
Vesta était appelée par quelques-uns
"Vénus"
(
ibid
. liv. IV, ch. 10).
Même dans la mythologie Scandinave, Aima Mater ou la Vierge Mère, avait
été originairement connue de ce peuple. Un de ses dieux s'appelait Heimdal ;
ses sens étaient si développés qu'il pouvait entendre pousser l'herbe sur le sol
ou la laine sur le dos des brebis. Lorsqu'il sonnait la trompette, on l'entendait
dans tous les pays ; on l'appelait :
"le fils des neuf Vierges"
(MALLET, p.
95). Or, il y a évidemment là une énigme, explicable en revenant au langage
primitif de la religion d'Odin. En Chaldéen, le fils des neuf vierges se dit
Ben-Almet-Teshaah de prononciation identique à Ben-Almet-Ishaa,
"le fils
de la Vierge du Salut"
. Ce fils était partout connu comme la semence qui
sauve, Zera-hosha, (en Zind, çra-osha) et sa mère vierge prétendait donc être
la vierge du salut. Même dans les cieux la Providence divine a forcé ses
ennemis à écrire un témoignage de la grande vérité scripturaire proclamée
par le prophète hébreu à savoir
"qu'une vierge enfanterait un fils dont le nom
serait Emmanuel"
. La constellation de la Vierge, comme l'admettent les plus
savants astronomes, était dédiée à Gérés, (Dr. John HILL, dans Urania, M.
A. JAMESON,
Atlas Céleste
; voir LANDSEER,
Recherches Sabéennes
, p.
201), c'est-à-dire la grande déesse de Babylone : Gérés, en effet, était adorée
avec un enfant sur son sein (SOPHOCLE,
Antigone
) comme la déesse
Babylonienne. La Vierge primitivement la Vénus Assyrienne, mère de
Bacchus ou Tammuz était donc la Vierge Mère. La prophétie d'Ésaïe
fut apportée à Babylone par les Juifs exilés, d'où le nouveau titre
donné à la déesse Babylonienne.
Recherches Asiatiques
, vol. X, p. 27.
Voir Sir J. F. DAVIS,
La Chine
, vol. II, p. 58, et LAFITAN : les récits faits
par les missionnaires du pape, dit-il, montrent que les livres sacrés des
chinois parlent non seulement d'une Mère sainte, mais d'une Vierge Mère
(vol. I, p. 235, Notes). Voir aussi SALVERTÉ,
Des Sciences occultes
,