Page 144 - Le Vatican l'argent et le pouvoir
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Finances 'blanches
Entretemps l'idée de la 'super-banque catholique' a continué à
animer les esprits en Italie. La tendance qui prévaut aujourd'hui
est à la concentration des instituts financiers et au jeu à la haus-
se en bourse sur promesse d'élargissement et de restructuration:
autant de mouvements coordonnés par des hommes de confiance
du Vatican comme Carlo Pesenti ou le cardinal Siri, l'archevêque
de Gênes qui a su se rendre tellement indispensable qu'à 79 ans,
il n'a pas encore à ce jour été mis à la retraite (il est d'autre part
l'un des promoteurs avec le cardinal Ratzinger du retour du latin
dans la messe). Prêtant son concours à divers groupes de pres-
sion (en particulier, la bourgeoisie des entrepreneurs) il a déve-
loppé dans les institutions économiques et politiques de sa ville
un pouvoir de fait et une clientèle solide. A tel point que sa cure
est devenue une sorte d'office de placement auquel n'échappe
aucune nomination et aucune attribution de subvention officielle,
et est bien fréquentée par cette élite financière unie par de pro-
fonds liens qui, au-delà du goût pour l'argent, se sent investie
d'une mission (produire de la richesse pour la plus grande gloire
du Saint-Siège) et pratique la loi du silence.
Mais reste que les dettes contractées directement ou indirecte-
ment par le IOR demeurent en bonne partie impayées. Calvi
s'était engagé à assumer la faillite de Sindona, mais en est mort.
Et monseigneur Marcinkus, que fait-il ?
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