Page 54 - Sorcières et Sorciers chrétiens
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dont il serait un as dans le règlement. Au début, les cultes se
tiendront en plein air, puis dans une espèce de 4 murs en bois jusqu’à
ce que les caisses se remplissent pour la construction d’un temple.
Et à propos de caisses, de nombreuses quêtes sont organisées durant
les cultes rien que pour ruiner les pauvres fidèles égarés. Des veillées
de prières surgissent dès que le «boss» a besoin de sous et à ces
veillées-là, il est sans pitié pour les fidèles qui repartent toujours les
mains vides. Mais il y a un préalable à tout ça. En Afrique, on aime les
miracles. Les gens s’excitent dès qu’ils entendent parler d’un « homme
de Dieu » qui fait des choses qui sortent de l’ordinaire, et cela à cause
qu'ils sont un peuple extrêmement superstitieux. Ainsi, pour que le
ministère du businessman marche, pour que ses fidèles lui donnent
tout ce qu’il veut sans raisonner ni réfléchir, il faut qu’il fasse des
merveilles. Alors ce dernier, avant de concevoir son église cherche un
don ou pouvoir et l’obtient auprès des mystiques, et là entre en jeux la
mouvance pentecôtiste et charismatique avec ses faux signes et
miracles.
Entre deux œuvres occultes, des mystiques ont eu le temps de livrer,
sur la place publique, leurs deals avec des pseudos hommes de Dieu
comme Christian Becquet. C’est un vrai pacte diabolique qui est
scellé, entre les deux parties, sur la base du profit. Le faux serviteur
de Dieu demande au mystique le pouvoir qu’il souhaite avoir pour
opérer dans son église. Le marabout demande une somme élevée pour
le boulot et comme, généralement, son client n’a pas cette somme, les
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