Page 27 - Hyper-Calvinisme
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L'une des caractéristiques spécifiques du calvinisme réside dans
la sotériologie ou doctrine du salut. Celle-ci souligne l'incapacité
des hommes à obtenir le salut. Dieu est le seul à être l'initiateur
de toutes les étapes du salut, de la formation de la foi à toutes
les décisions qui conduisent à suivre le Christ. Le calvinisme
insiste donc particulièrement sur l'importance de la grâce divine
dans le salut, et sur les fruits de cette grâce tant dans la vie du
croyant que dans la société chrétienne. Cette doctrine fut
solennellement formulée et codifiée lors du synode de Dordrecht
(1618-1619) où fut rejetée une autre doctrine connue sous le
nom d'arminianisme, doctrine du libre-choix avec laquelle on
tenta de corrompre le calvinisme mais qui fut rejetée et
condamnée comme une des hérésies les plus dangereuses.

Le calvinisme est parfois identifié à l'augustinisme car sa
conception du salut, qui occupe une place centrale dans le
calvinisme, est celle soutenue par saint Augustin dans le débat
qui l'opposait au moine breton Pélage. À la différence du libre-
arbitre défendu par le pasteur hérétique américain Charles Finney
et d'autres personnalités entrées en dissidence, le calvinisme met
fortement l'accent, non seulement sur la bonté perpétuelle de la
création originelle, mais aussi sur la ruine totale des réalisations
humaines et la frustration de l'ensemble de la création,
engendrée par le péché. Par conséquent, il considère le salut
comme une nouvelle œuvre de création effectuée par Dieu, plutôt

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