Page 40 - CORRUPTION DE LA NATURE HUMAINE
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péché  par  les générations précédentes,  même  dans les
               vies de personnes converties.  Où se trouvait la victoire

               dans leurs vies ? Voilà, la question que je me suis posé
               lors  de  mes  premières  lectures  de  leurs  écrits.  Depuis,
               j’ai compris que leur prise de conscience du péché, aussi
               aigüe  soit-elle,  ne  va  pas  au-delà  de  leur  prise  de

               conscience de la grâce et de la miséricorde de Dieu dans
               le  pardon  de  ce  péché.  Considérez  par  exemple
               Jonathan Edwards, autant connu pour sa vie sainte que

               pour  sa  grande  érudition.  Edwards  affirme  avoir  un
               «sens infiniment plus grand de «sa» propre méchanceté
               et désobéissance de «son» cœur qu’il n’avait jamais eu
               avant «sa» conversion»  - un signe de santé  spirituelle,

               selon  son  avis  !  Son  descendant  et  biographe,  Serano
               Dwight, a ressenti le besoin d’expliquer la pensée de son
               grand-père.  Ce  n’était  pas  qu’Edwards  avait  plus  de

               méchanceté,  écrit  Dwight,  mais  qu’il  en  avait  un  sens
               plus grand. Il a ensuite précisé son observation par une
               analogie:  «Supposons  qu’un  homme  aveugle  ait  un
               jardin  couvert  de  mauvaises  herbes  répugnantes  et

               toxiques.  Elles  sont  présentes  dans  son  jardin,  mais  il
               n’en  est  pas  conscient.  Maintenant,  supposez  que  ce
               jardin  est,  pour  l’essentiel,  nettoyé  des  mauvaises
               herbes. De nombreuses plantes et fleurs, belles et utiles

               les ont remplacées. L’homme recouvre ensuite la vue. Il
               y  a  moins  de  mauvaises  herbes,  mais  il  en  est


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