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L'EXPIATION LIMITÉE DES PÉCHÉS

 

par Jean leDuc

 

Je prie pour eux; je ne prie point pour le monde,

mais je prie pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi. (Jean 17:9)

 

LA MORT DE CHRIST ET LA RÉDEMPTION DE L'HOMME

 

LA RANÇON ET LE RACHAT DANS L'EXPIATION

 

CRUCIFIÉ ET RESSUSCITÉ AVEC CHRIST

 

LE CONTRAIRE DE L'EXPIATION EST LA PERDITION

 


 

Jean 17:1-13

1 Jésus dit ces choses; puis levant les yeux au ciel, il dit: Mon Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie;

2 Comme tu lui as donné puissance sur toute chair, afin qu'il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés.

3 (Et c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent, toi qui es le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que tu as envoyé.)

4 Je t'ai glorifié sur la terre; j'ai achevé l'ouvrage que tu m'avais donné à faire.

5 Et maintenant, glorifie-moi, toi mon Père, auprès de toi-même, de la gloire que j'ai eue vers toi, avant que le monde fût fait.

6 J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du monde; ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont gardé ta parole.

7 Ils ont connu maintenant que tout ce que tu m'as donné vient de toi.

8 Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données, et ils les ont reçues; et ils ont reconnu véritablement que je suis venu de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé.

9 Je prie pour eux; je ne prie point pour le monde, mais je prie pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi.

10 Et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux.

11 Et maintenant je ne suis plus au monde, mais eux sont au monde, et je vais à toi. Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous.

12 Pendant que j'ai été avec eux dans le monde, je les ai gardés en ton nom. J'ai gardé ceux que tu m'as donnés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon le fils de perdition, afin que l'Écriture fût accomplie.

13 Et maintenant je vais à toi, et je dis ces choses, étant encore dans le monde, afin qu'ils aient ma joie accomplie en eux.

 

LA MORT DE CHRIST ET LA RÉDEMPTION DE L'HOMME

Dans les derniers chapitres de l'Évangile selon Jean, Jésus prépare ses disciples pour sa mort et les conséquences qui vont en suivre, incluant le fait qu'il sera arraché de leur présence. Il parle de son départ en leur disant: «Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je m'en vais vous préparer le lieu. Et quand je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé le lieu, je reviendrai, et vous prendrai avec moi, afin qu'où je serai, vous y soyez aussi.» (Jean 14:2,3).

 

Dans le quinzième chapitre il cherche à encourager ses disciples en leur expliquant qu'ils ne seront jamais vraiment séparé de lui, car il compare la relation entre lui et ses disciples à celle qui existe entre «le cep et les sarments» (Jean 15:5), c'est à dire entre la vigne et les branches qui lui sont attachées et de laquelle elles tirent la vie. Comme il le souligne aussi dans le dernier passage de l'Évangile selon Matthieu: «JE SUIS avec vous tous les jours jusqu'à l'achèvement du siècle. Amen!» (Mat. 28:20). Le seizième chapitre de l'Évangile selon Jean contient quelques paroles additionnelles d'encouragement qui résument l'expression la plus vivifiante de l'Écriture: «... prenez courage, j'ai vaincu le monde.» (Jean 16:33). Toutefois dans le dix-septième chapitre qui suit, Jésus cesse de parler avec ses disciples et s'adresse maintenant au Père qui est en lui et dont il est la forme visible. La prière qu'il offre dans cette occasion remarquable dans laquelle l'ombre de sa mort sur la croix pèse sur lui, est souvent nommée comme étant «la prière sacerdotale par excellence». Plusieurs érudits bibliques affirment que cette prière devrait être reconnue comme «la Prière du Seigneur» à la place de celle du «Notre Père». Ceci est la prière dans le sens le plus vrai du mot. Elle fut née dans son âme et aucun ne peut douter qu'il verse ici son âme au Père lorsqu'il en exprime les mots.

 

Il est très important de remarquer les paroles du Seigneur Jésus dans cette prière: «Je prie pour eux; je ne prie point pour le monde, mais [je prie] pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi. Et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi, et je suis glorifié en eux.» (Jean 17:9,10). Le moins qu'on puisse dire de cette prière est que Jésus trace une claire ligne de démarcation dans la race humaine qui sépare certains hommes d'avec le restant des hommes, et cela est indéniable. Il existe incontestablement un groupe de personnes pour lequel Jésus prie le Père. Nommez le «l'Assemblée des élus, l'Église du Premier-né, la maison de la foi, les rachetés du Seigneur, les gens de la foi, les disciples de la souveraineté de Dieu» ou quelques autres termes scripturaires que vous préférez. Jésus lui-même choisi d'appeler ce groupe: «ceux que tu m'as donnés». En plus, il sépare distinctement ce groupe du restant de l'humanité. Nommez ce second groupe «les réprouvés, les enfants du diable, la postérité du serpent, les esclaves du péché, la maison de Satan, les perdus, les injustes, les fils de la perdition, les disciples du libre-choix» ou quelque autre nom que vous désirez. Jésus lui-même choisi de l'appeler «le monde», lorsqu'il dit: «je ne prie point pour le monde, mais [je prie] pour ceux que tu m'as donnés.

 

Les noms par lesquels ont peut choisir d'appeler ces deux groupes distincts n'ont finalement aucune importance. Une chose est claire, dans la totalité de la race humaine Christ voyait clairement deux groupes distinctement séparés l'un de l'autre. Un autre fait est évident, il était profondément préoccupé par l'un de ces groupes. Pour leur bénéfice il versa son âme en prière au Père. En ce qui concerne l'autre groupe, il n'indique aucun intérêt envers eux. Il disait clairement: «je ne prie point pour le monde, mais [je prie] pour ceux que tu m'as donnés. Ce fait important nous porte à considérer plus attentivement la mort expiatoire de Christ sur la croix, la nature essentielle de sa mort, ainsi que l'objectif principal de sa mort. Ceci porte à nous demander: «Est-il possible que le Messie Divin, les genoux pliés et le cœur déchiré, puisse déclarer un jour «je ne prie point pour le monde» et que le jour suivant il donne sa vie sur la croix pour le même groupe de personnes qu'il a refusé de prier pour? Cela ne serait-il pas contraire à l'essence même de sa prière?

 

Votre réaction sera peut être celle des gens communs qui n'ont jamais considéré ce sujet sérieusement. Vous demanderiez peut être: «Mais Christ n'est-il pas mort pour toute l'humanité, n'a-t-il pas donné sa vie pour tous les hommes?» Mais plutôt que de chercher une réponse dans le rationalisme ou raisonnement des hommes, tournez-vous vers la seule source d'autorité, la Parole de Dieu, écoutez les mots précis de l'Écriture.

 

Regardez premièrement l'Évangile selon Matthieu. La scène est celle de l'ange Gabriel qui parle avec Joseph. L'enfant Jésus n'est pas encore né et Gabriel instruit et avise Joseph concernant le jour de sa naissance de la vierge Marie. Voici les paroles de l'ange à Joseph: «Et elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de JÉSUS (YEHOVAH le Sauveur); car c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés.» (Mat. 1:21). Remarquez la précision des mots: «c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés Ceci est la première indication dans le Nouveau Testament qui nous dévoile les limites de l'œuvre expiatoire que Christ entreprendra sur la croix. L'apôtre Paul écrivit: «Cette parole est certaine et digne de toute confiance; c'est que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs...» (1 Tim. 1:15). Ceci est tellement vrai, mais en comparant ce que Paul dit avec les paroles de l'ange Gabriel, nous voyons clairement que l'objectif de la mort de Christ n'était pas pour sauver «tous les pécheurs», ce qui voudrait dire le monde entier, mais seulement «son peuple». Le même principe se retrouve dans l'Évangile selon Jean: «JE SUIS le Bon Berger, et je connais mes brebis, et je suis connu d'elles, Comme mon Père me connaît, et que je connais mon Père; et je donne ma vie pour mes brebis.» (Jean 10:14,15). Aucun ne peut contester cette vérité scripturaire que Jésus a donné sa vie pour son peuple, ses brebis, et non pour tous les hommes.

 

Que Luc et Paul étaient très conscient de ce fait est évident dans le livre des Actes. Luc était l'auteur de ce livre et les paroles de Paul sont enregistrées par lui dans le vingtième chapitre: «Prenez donc garde à vous-mêmes, et à tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour paître l'Église de Dieu, qu'il a acquise par son propre sang.» (Actes 20:28). Deux faits sont évident dans ce passage. Premièrement le troupeau mentionné dans l'Évangile selon Jean et dans plusieurs autres est l'Église des élus, et selon la signification littérale du mot «Église» ou «appelé hors de», il s'agit de l'appel efficace de tous ceux qui sont convoqués à la grâce du salut, ou plus précisément de ceux qui sont appelés à renaître d'après le décret d'élection. Ceci exclu automatiquement le groupe de ceux qui ne sont pas appelés à la grâce du salut. Deuxièmement il s'agit de l'Église que Christ a racheté en versant son sang, ce qui nous indique davantage que Christ est Dieu qui a donné sa vie pour nous et qui l'a reprise lui-même (Jean 10:17,18). Aussi nous voyons la même chose dans l'Épître aux Romains: «Alors celui qui confesses de la bouche que JÉSUS EST YEHOVAH, et qui croit dans son cœur que comme Dieu il a ressuscité des morts, il seras sauvé. Car du cœur, une personne croit pour déclarer la justice [déjà obtenue], et en le confessant de la bouche elle professe le salut [déjà reçu].» (Rom. 10:9,10). Cette nouvelle traduction rend pleinement justice au contexte que nous regardons. Christ qui est Dieu, est mort et ressuscité pour le salut de ses élus «ceux qui confessent de la bouche», nous indiquant encore une forte distinction d'avec le groupe de «ceux qui ne confessent pas».

 

Ce fait est corroboré davantage dans l'Épître aux Éphésiens où nous lisons: «maris, aimez vos femmes, comme Christ a aussi aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle... Pour la faire paraître devant lui une Église glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais étant sainte et irrépréhensible.» (Éph. 5:25,27). Il y a plusieurs autres passages similaires dans le Nouveau Testament, mais ceux-ci suffisent pour indiquer le fait essentiel que le Fils de Dieu donna sa vie sur la croix, et qu'il le fit avec l'objectif précis d'amener la rédemption à un certain groupe spécifique de personnes qui avaient été choisies, et non à tous les hommes du monde entier. Dans certains passages ils sont nommés «l'Église», les convoqués à renaître, dans d'autres passages ils sont nommés «le troupeau», et dans d'autres «son peuple»; mais Christ les nomme «les miens» ou encore «mes brebis». Quoique soit le nom par lequel ils sont désignés, ils sont ceux pour lesquels Christ donna sa vie sur la croix. Même le célèbre passage de Marc 10:45 souvent utilisé par les Arminiens Évangéliques ou disciples du libre-choix indique ce fait: «Car le Fils de l'homme lui-même est venu, non pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie pour la rançon de plusieurs A noter que le mot «plusieurs» ne signifie pas «tous» mais «un certain nombre» souvent peu élevé. Quoique soit le nombre de personnes dans le groupe choisi, il est clair qu'il n'a pas donné sa vie pour toutes la race humaine, c'est à dire tous les hommes. Le sacrifice de Christ est «une expiation», c'est à dire «une peine subie en signe de réparation pour des fautes commises, la réparation d'une faute par une peine jugée compensatoire faite à Dieu pour un ou des péchés commis dans le but d'apaiser la colère divine». En d'autres mots, la mort de Christ sur la croix est un dédommagement pour ses élus, un tort subi à leur place, une compensation attachée au sacrifice pénible et méritoire qui les libéra d'un jugement certain.

 

LA RANÇON ET LE RACHAT DANS L'EXPIATION

Il importe maintenant de parler de rançon et de rachat, car plusieurs personnes ont de la difficulté à comprendre la signification de ces principes. Rançon et rachat sont comme les deux côtés d'une seule pièce d'argent. Expliquons de cette façon. Un groupe de terroristes tiennent en hottage la femme d'un homme très important et demandent un prix ou somme d'argent pour qu'elle soit libéré. Ce prix demandé est «la rançon» et le prix qui doit être rencontré ou payé par cet homme pour libérer sa femme est «le rachat». Toute la race humaine est sous la condamnation du péché et destinée à l'enfer éternel. Mais Dieu, avant la fondation du monde, en a choisi quelques-uns pour être sauvés, c'est à dire «ceux qui sont à lui et qu'il donna à Christ». Lors de la chute de l'homme dans le Jardin d'Éden, le péché engendra la mort dans la race humaine qui depuis se répand sur tous. La justice de Dieu exigeait la mort du pécheur, c'est à dire la destruction de la race humaine au complet «puisque tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu.» (Rom. 3:22). Toutefois Dieu demandait un prix à payer pour ses élus qui étaient esclave du péché avec le reste du monde. La rançon demandée était la mort d'un être pur et sans péché pour racheter ses élus. Mais vu que toutes la race humaine portait en elle la corruption et la condamnation du péché, il ne s'y trouvait personne pour répondre à l'exigence que Dieu demandait. Dieu s'incarna donc lui-même dans un corps de chair pour rencontrer la sévérité de la règle obligatoire qu'il avait imposé dans la rançon demandé, et s'offrit en sacrifice sur la croix pour payer le prix du rachat afin de libérer ses élus. Ainsi l'apôtre Pierre put écrire: «Sachant que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre que vous aviez héritée de vos pères, non par des choses périssables, comme l'argent et l'or, Mais par le sang précieux de Christ, comme d'un Agneau sans défaut et sans tache, Qui fut prédestiné avant la fondation du monde, et manifesté dans ces derniers temps à cause de vous, Qui, par lui, croyez en Dieu, qui s’est lui-même ressuscité des morts, et s’est lui-même glorifié, afin que votre foi et votre espérance fussent en Dieu.» (1 Pierre 1:18-21). En plus ces passages nous indiquent aussi que c'est «par Christ que nous croyons» et non pas à cause que nous choisissons de croire. Le début de cette Épître de Pierre nous indique clairement que ceux qui ont été rachetés, c'est à dire ceux pour qui Christ paya la rançon, sont les élus et non de tous les hommes: «Élus selon la prédétermination de Dieu le Père, par la distinction de l'Esprit...» (1 Pierre 1:2).

 

Pourquoi donc mettre tellement d'emphase sur l'œuvre expiatoire de Christ? Pour la meilleure des raisons. On peut honorer pleinement le nom de Dieu et donner l'expression totale de sa gloire, que si nous comprenons clairement ce fait essentiel qui concerne la mort de Christ sur la croix. Puisque la croix est le centre même du christianisme, celui ou celle qui n'aurait aucun intérêt de comprendre ce sujet à fond ne pourrait être considéré comme chrétien.

 

Les disciples de la Souveraineté de Dieu ou Calvinistes, parlent de la mort de Christ comme étant «l'expiation limitée» ou encore «le rachat limité». Lorsque nous parlons de la mort de Christ comme une expiation pour le péché, cela signifie que la mort de Christ sur la croix paya pleinement le prix demandé pour le péché. En d'autres mots, il paya pour le péché d'un certain nombre de personnes et non pour tous les péchés de tous les hommes. Qu'en est-il donc du passage qui dit: «Car c'est lui qui est la propitiation pour nos pêchés; et non-seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux de tout le monde.» (1 Jean 2:2)? Puisqu'il n'y a aucune contradiction dans les Saintes-Écritures et que la grande majorité des passages sur ce sujet supportent tous «le rachat limité», il est évident que ce passage ne peut dire autrement. Évidemment nous faisons face à un problème de traduction du à deux facteurs principaux: 1- la grande majorité des traducteurs ne sont pas réellement chrétiens et tous soutiennent l'hérésie de l'Arminianisme, choses qui affectent leurs traductions; 2- le fait que la langue française et les idées ont évoluées, plusieurs mots ne détenant plus les mêmes valeurs qu'autrefois. Le Grec original de ce passage donne tout un autre aperçu et peut se traduire plus précisément par: «C'est lui qui est la satisfaction de la réparation pour nos péchés, dont la mortalité se rapporte non seulement à nous, mais aussi au monde entier.» En d'autres mots, Christ a payé pour ses élus la satisfaction de la rançon par rapport au péché qui engendre la mort sur nous et sur le monde entier (Rom. 5:12). Le mot «nôtre» est «hemeteros» dans le Grec et provient de «thnetos» qui signifie «mortalité, ce qui est destructeur ou périssable, ce qui est temporel ou terrestre». Aussi nous voyons que le mot monde est une traduction de «KOSMOS» et celui-ci détient deux aspects: spirituel et matériel. L'aspect spirituel est celui le plus utilisé dans les Écritures, surtout dans le Nouveau Testament où il signifie littéralement «disposition, agencement, attitude, allure, comportement, contenance, tendance». Il désigne généralement les réactions de l'esprit de rébellion en l'homme, une disposition générale et commune à tous, les conditions du cœur qui s'opposent à Dieu. Dans son aspect matériel, il signifie «arrangement, ornement, ordre» et fut utilisé par les anciens pour désigner l'ordre dans l'univers comme sur la terre, ou pour faire une comparaison entre le ciel et la terre. Le terme «KOSMOS» n'est généralement pas utilisé pour désigner «tous les habitants de la terre» ou la race humaine, pour cela c'est le mot «OIKOUMENÊ» qui est généralement employé. Ainsi lorsqu'il s'agit de «tout le monde», il s'agit en effet de «toute cette disposition», de cet «arrangement» dans lequel Christ est «la satisfaction de la réparation pour nos péchés».

 

Les mêmes problèmes surgissent avec plusieurs autres passages: «Car cela est bon et agréable aux yeux de Dieu notre Sauveur, Qui veut que tous les hommes soient sauvés, et qu'ils parviennent à la connaissance de la vérité» (1 Tim. 2:3,4). Or dans le Grec, le mot «hommes» dans ce passage est «anthropos» et il signifie proprement «tous les types ou genres d'hommes». Il s'applique à une catégorie ou une classification dans une collectivité qui se fonde sur les distinctions individuelles «pauvre, riche, vieux, jeune, etc» et ne doit pas être confondu avec la race entière de l'humanité. En d'autres mots ce passage déclare que Dieu «désire que toutes sortes d’hommes soient sauvés» d'entre la race humaine. Ainsi dit l'apôtre Paul: «Il n'y a plus ni Juif ni Grec; il n'y a plus ni esclave ni libre; il n'y a plus ni homme ni femme; car vous êtes tous un en Jésus-Christ.» (Gal. 3:28).

 

Un autre passage qui porte une traduction tendancieuse est celui de Tite 2:11: «Car la grâce de Dieu, pour le salut de tous les hommes, a été manifestée...» Or le Grec original dit précisément: «Car la grâce de Dieu qui apporte le salut, a été manifestée à tous genres d'hommes...» En plus, le contexte immédiat de ce passage indique clairement qu'il s'agit d'un «peuple particulier» que le Seigneur se forme et non de tous les hommes: «Qui s'est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité et de nous purifier, et de se former un peuple particulier» (Tite 2:14). Le même principe tendancieux se retrouve dans 2 Pierre 3:9: «Le Seigneur ne retarde point l'exécution de sa promesse, comme quelques-uns croient qu'il y ait du retard; mais il use de patience envers nous, ne voulant point qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance.» Les paroles «ne voulant point qu'aucun périsse» sont dans le Grec original: «ne voulant point que certains [d'entre les hommes] périssent...», indiquant encore une claire distinction entre deux groupes particuliers dans la race humaine, les élus et les réprouvés.

 

Toutes ces choses nous indiquent que Christ n'a jamais prit sur lui tous les péchés du monde, quoique son sacrifice était pleinement satisfaisant pour tous, mais sa mission était de racheté ses élus seulement et non tous les hommes, autrement tous les hommes seraient sauvés. Christ est venu sauver son peuple seulement et personne d'autre: «c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés.». Aussi que Christ est venu sauver ceux qui choisissent de croire en lui et qu'il choisirait de les sauver sur la base de leur choix, ce qui donnerait la possibilité à tous les hommes d'être sauvés si seulement ils veulent croire, est une des hérésie les plus dangereuses et antichrétienne en existence. Tous les textes de la Bible que nous avons vu jusqu'à présent indiquent clairement le contraire. Pour les Arminiens Évangéliques, le croyant choisi Dieu et Dieu choisi le croyant sur la base de son choix. Il n'y a pas de pire perversion spirituelle que cela, ceux qui détiennent une telle doctrine sont tous des réprouvés destinés à la perdition éternelle. La Parole de Dieu dit clairement le contraire des disciples du libre-choix: «tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle, crurent.» (Actes 13:48); «Mais à tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné le droit d'être faits enfants de Dieu, savoir, à ceux qui croient en son nom; Qui ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais qui sont nés de Dieu.» (Jean 1:12,13); «Cela ne vient donc point ni de celui qui veut, ni de celui qui court; mais de Dieu qui fait miséricorde.» (Rom. 9:16); «Regardant à Jésus, l'auteur et l'accomplissement de notre foi» (Héb. 12:2).

 

Les Canons de Dordrecht donnent l'explication de cette doctrine essentielle dans la section «La mort de Jésus-Christ et la Rédemption des hommes», Art. VIII: «Car tel a été le très libre conseil et la très favorable volonté et intention de Dieu le Père, que l'efficacité vivifiante et salutaire de la mort très précieuse de son Fils s'étendit à tous les élus, pour leur donner à eux seuls la foi justifiante, et par elle les amener infailliblement au salut. Autrement dit, Dieu a voulu que Jésus-Christ, par le sang de la croix (par lequel il a confirmé la nouvelle alliance), rachetât efficacement du milieu de tout peuple, de toute nation et de toute langue, tous ceux, et ceux-là seulement, qui de toute éternité ont été élus au salut, et lui ont été donnés par le Père; qu'il leur donnât la foi, qu'il leur a, aussi bien que tous les autres dons du Saint-Esprit, acquise par sa mort; les purifiât par son sang de tout péché et originel et actuel, commis tant après qu'avant la foi; les conservât fidèlement jusqu'à la fin, et finalement les fît comparaître devant lui, glorieux, sans aucune tache ni souillure.».

 

CRUCIFIÉ ET RESSUSCITÉ AVEC CHRIST

Maintenant, les Calvinistes, les pères de la Foi Réformée, donnèrent à cette doctrine le nom de «Expiation Limitée». Mais il ne faut pas comprendre par cela que cette doctrine fut créée par eux ou qu'elle proviendrait de Calvin et de quelques autres théologiens. Ils trouvèrent cette vérité essentielle dans la Parole de Dieu où elle est clairement décrite dès le début du Nouveau Testament. L'ange Gabriel fut le premier à la mentionner, Matthieu en avait la compréhension et la déclara, Luc la cite dans son Évangile, et Paul l'exprime à maintes reprises. Nous n'honorerons jamais notre Dieu, le Seigneur Jésus-Christ et l'Esprit de sa Sainte Présence, sans maintenir gracieusement cet enseignement vital de la Parole de Dieu.

 

S'il y aurait une seule âme à travers toutes les âges pour laquelle Christ mourut sur la croix qui ne fut pas sauvée, cela signifierait que la mort de Christ a manquée son but en ce qui concerne l'homme. Puisqu'il y a des millions de personnes dans toutes les générations qui ne sont pas sauvées, beaucoup plus qui ne sont pas réconciliées à Dieu qu'il y en a qui le sont, cela signifierai que la mort de Christ fut plus un échec qu'une réussite. Dire que le sacrifice de Christ sur la croix serait une faillite, serait un déshonneur terrible à l'œuvre de rédemption. Or les Écritures déclarent que la mort de Christ fut un sacrifice parfait (Héb. 2:9,10; 5:8,9; 9:9-14). Christ a rencontré pleinement le but qu'il s'est proposé. Il ne manqua pas d'accomplir son objectif, même pour une seule âme. Il détermina de sauver les siens qui avaient été élus avant la fondation du monde (Éph. 1:4-11) et paya le prix pour leurs péchés, et c'est exactement ce qu'il fit sur la croix. Puisque Christ a payé le prix pour nos péchés sur la croix, alors la culpabilité pour nos péchés est complètement effacée, la condamnation de Dieu est retirée, la colère de Dieu a été enlevée de sur nous.

 

L'apôtre Paul déclare que chaque âme qui est intégrée dans la mort de Christ, était en lui lorsqu'il fut sur la croix. Ceci est du au fait que nous avons été choisi en lui avant même la fondation du monde (Éph. 1:4), et lorsqu'il a été crucifié nous l'avons été avec lui: «Je suis crucifié avec Christ, et si je vis, ce n'est plus moi, mais c'est Christ qui vit en moi; et si je vis encore dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé, et qui s'est donné lui-même pour moi.» (Gal. 2:20). C'est là exactement le sens du baptême en sa mort: «Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous marchions, nous aussi, dans une vie nouvelle.» (Rom. 6:4). Il ne s'agit pas ici d'un baptême d'eau symbolique comme l'enseignent un grand nombre de réprouvés, mais de la réalité d'un engagement ou plus précisément d'une intégration ou assimilation en Christ sur la croix, issue d'une décision divine arbitraire prise avant la fondation du monde. Les parole de Paul «Je suis crucifié avec Christ» sont une affirmation que chaque chrétien réel doit exprimer, car Paul déclare que tous ceux qui ont été rachetés sont dans «une vie nouvelle» dans laquelle ils marchent par la foi ou l'assurance de cette vérité essentielle à leur salut.

 

Figurativement parlant, nous devons réaliser que nous étions nous-mêmes en Christ lorsqu'ils le crucifièrent sur la croix, nous étions là en lui et avec lui subissant le même châtiment. Lorsqu'ils le flagellèrent atrocement et enfoncèrent une couronne d'épines dans son crâne, nous étions là en lui et avec lui. Lorsqu'ils plantèrent les clous dans ses mains et ses pieds, nous étions là en lui et avec lui. Lorsqu'ils plongèrent la lance dans son côté, nous étions là en lui et avec lui. Lorsqu'il versa son sang pour nous racheté de nos péchés, nous étions là en lui et avec lui. Lorsqu'ils enlevèrent son corps de sur la croix et le mirent dans un tombeau, nous étions là en lui et avec lui. A cela Christ fut prédestiné avant la fondation du monde et nous en lui et avec lui. Être crucifié avec Christ et ressuscité en une nouvelle vie, est la nature essentielle de la nouvelle naissance ou «régénération dès l'origine» qui a été prédéterminée dans le décret d'élection. Ceci, en vérité, est la nouvelle naissance enseignée par Jésus à Nicodème (Jean 3:3-8). Il s'agit d'un état d'être divin prédéterminé et activé dans le sacrifice de la croix, et non d'un but à atteindre par la foi et la repentance. La régénération elle-même est l'élément essentiel qui engendre la foi et la repentance et non l'inverse. Il n'y a aucune possibilité de régénération sans la mort de Christ sur la croix et nous en lui et avec lui. Seulement ceux qui ont été crucifiés avec Christ d'après le décret d'élection peuvent ressuscités en une vie nouvelle. Aucun ne peut être sauvé sans cela. Ceci est le seul espoir de salut que nous avons. A moins d'avoir été crucifié avec Christ, nous sommes perdus pour l'éternité. Aucun ne peut naître de nouveau sans avoir été crucifié avec Christ et ressuscité avec lui en une vie nouvelle.

 

De la même façon, si nous sommes crucifiés avec Christ, la pénalité de la mort pour nos péchés a été pleinement payée pour nous par Christ qui est notre substitut. Il est encore vrai que «le salaire du péché est la mort» (Rom. 6:23), mais notre mort a déjà eu lieu en lui, c'est un fait accomplit dans lequel nous devons marcher par la foi, ayant la pleine assurance que nous sommes maintenant dans une nouvelle vie. Nous mettons ce fait incontournable devant vous. Il est impossible pour celui qui est en Christ sur la croix de ne pas être sauvé. Il est entièrement impossible pour une personne d'avoir ses péchés affixés sur la croix et de ne pas avoir la dette pleinement payée. Il est impossible pour une personne qui est crucifiée avec Christ et ressuscitée en lui puisse être perdue, même s'il arriverait qu'elle retombe dans le péché temporairement car la puissance du péché a été détruite et il n'existe plus aucune condamnation pour le péché. Le corps c'est vrai en subit les conséquences, mais l'esprit en a été libéré: «Mais si Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché, mais l'esprit est vivant à cause de la justice.» (Rom. 8:10).

 

Ceci signifie que le sacrifice de Christ ne fut en aucune façon un échec mais une réussite. Chaque personne pour qui Christ est mort sera sauvée. Tous ceux pour qui Christ est mort se retrouverons au dernier jour dans l'Église ou convocation de la grâce qu'il a acquise en versant son propre sang, tous se retrouverons dans l'assemblée des élus, l'Église du Premier né, la Jérusalem céleste (Héb. 12:22,23). Chaque âme pour qui Christ est mort se tiendra justifiée devant le trône de Dieu au dernier jour.

 

LE CONTRAIRE DE L'EXPIATION EST LA PERDITION

Le contraire de l'expiation limitée implique que la grande majorité de la race humaine n'est pas en Christ et que ces personnes récolteront le salaire de leurs péchés qui est la perdition éternelle selon le décret de réprobation, et cela est autant certain que le salut des élus et ne manquera pas de se réaliser. S'il est vrai que plusieurs furent en Christ sur la croix, il est autant vrai que le reste ne le fut pas. Quelques-uns rétorquerons en disant: «Mais ceci est terrible, car cela signifie que Christ n'est pas mort pour tous les hommes et que plusieurs ont été décrétés à la condamnation éternelle. Cela signifie qu'ils furent perdus avant même la fondation du monde.» Ils ont pleinement raison sans être complètement conscient de tous les détails qui échappent à leurs imaginations affolées. Une telle doctrine sème la crainte et l'indignation dans le cœur de tous les réprouvés qui s'imaginent que Christ leur doit le salut. Or l'apôtre Paul décrit la doctrine de la réprobation dans sa deuxième épître aux Corinthiens: «Examinez-vous vous-mêmes, pour voir si vous êtes dans la foi; éprouvez-vous vous-mêmes; ne reconnaissez-vous point vous-mêmes que Jésus-Christ est en vous? à moins que, peut-être, vous ne soyez réprouvés.» (2 Cor. 13:5). Ici se retrouvent les alternatifs: soit que Christ est en vous et que vous êtes en Christ, ou que vous êtes des réprouvés. C'est aussi clair et aussi simple que cela.

 

Les Canons de Dordrecht déclarent: «Quant à-ce que Dieu donne en son temps la foi à certains et ne la donne point aux autres, cela procède de son décret éternel. Car le Seigneur fait ces choses "connues de toute éternité" (Ac 15:18); et: Il opère toutes choses selon le conseil de sa volonté. (Ep 1:11) Selon ce décret, Dieu amollit par grâce le cœur des élus, quelque durs qu'il soient, et les fléchit à croire; mais, par un juste jugement, il laisse ceux qui ne sont point élus dans leur méchanceté et leur dureté. C'est ici que se découvre principalement le profonde, miséricordieuse et pareillement juste distinction entre des hommes qui étaient également perdus; ou encore le décret de l'élection et de la réprobation révélé dans la Parole de Dieu; décret que les pervers, les impurs et les mal assurés tordent pour leurs perdition, mais qui donne une consolation indicible aux âmes saintes et religieuses.» (La prédestination, l'élection et la réprobation. Art. VI).

 

Comme nous voyons, l'élection et la réprobation sont comme les deux côtés d'une pièce de monnaie, ils sont les contreparties l'une de l'autre, on ne peut avoir l'un sans l'autre. On ne peut accepter l'un sans l'autre comme font les imposteurs, car les deux sont inséparables dans la logique du plan de Dieu. En même temps on ne peut manquer de considérer plusieurs propositions qui démontrent que la condamnation de Dieu sur les réprouvés est entièrement et complètement juste.

 

Premièrement, quoique Dieu a prédéterminé la chute et le péché dès le début des temps pour réaliser son décret de rédemption envers ses élus, il ne pousse pas l'homme à pécher même s'il en a établit les règles. Tout comme la loi est la puissance du péché (1 Cor. 15:56), la loi demeure juste et bonne quoiqu'elle stimule le péché afin de manifester la faiblesse de l'égarement dans la nature humaine qui se veut indépendante et maîtresse de son destin (Rom. 7:7-23). Le premier commandement de Dieu à l'homme «quant à l'arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n'en mangeras point; car au jour où tu en mangeras, certainement tu mourras.» (Gen. 2:17), a simplement irrité l'esprit de la nature humaine et aiguiser la faiblesse de la créature à raisonner le pourquoi du commandement, ce qui engendra une décision libre de se révolter contre Dieu car il se croyait en mesure de répondre à ses propres besoins. Il est clair d'après les Écritures que Dieu hait le péché, il est une abomination aux yeux du Seigneur, une puanteur aux narines de Dieu. Cela se voit surtout dans le fait que le mot péché signifie littéralement «manquer le but» et que Dieu ne manque jamais son but. Le péché est un égarement, une aberration et une déviation de la part de l'homme à l'égard de sa responsabilité envers Dieu. Que l'homme a dévié de sa voie, ne signifie aucunement que Dieu aurait manqué son but, car il a prévu toutes choses dans son dessein éternel pour le salut de ceux qu'il a choisi d'avance en Christ avant la fondation du monde, ce qui implique par nécessité la réprobation à la perdition de ceux qui n'ont pas été choisis pour le salut, car ils ont été créés spécifiquement pour un tel but (Prov. 16:4; Rom. 9:22). Ce sont des paroles dures qui ne plaisent point aux imposteurs et aux réprouvés, mais la vérité n'a jamais été agréable à ces gens. Ce fait est confirmé par les disciples de Jésus: «Cette parole est dure, qui peut l'écouter?» (Jean 6:60).

 

Deuxièmement, Dieu permet dans sa volonté souveraine que ceux qui n'ont pas été choisis pour le salut demeurent dans leurs péchés et soient perdus. Non pas à cause que Dieu se réjouit de la perdition de ces âmes, car il dit lui-même par la bouche de son prophète Ézéchiel: «Je suis vivant! dit le Seigneur, l'Éternel, je ne prends point plaisir à la mort du méchant...» (Éz. 33:11), il préfèrerait autrement mais cela n'était pas son plan pour l'accomplissement de son décret de rédemption pour le salut seul de ses élus. Qui de nous ne préfèrerait pas agir d'une telle façon dans une circonstance donnée, et nous ne le faisons pas car cela entraverait la réalisation d'un but qu'on s'est proposé. Si nous agissons de la sorte envers nous-mêmes, encore plus Dieu agit-il de la sorte pour l'accomplissement de ses desseins éternels.

 

Troisièmement, ceux qui sont perdus le sont non à cause d'un endurcissement dans le cœur de Dieu, mais plutôt d'un endurcissement dans le cœur de l'homme. L'apôtre Paul décrit cela clairement dans son épître aux Romains: «Et, comme ils n'ont pas approuvés que Dieu soit retenu dans leur connaissance, Dieu les a livrés à un raisonnement réprouvé...» (Rom. 1:28). En d'autres mots, ils l'ont voulu, ils l'ont eut, ils voulaient leur indépendance et être responsable et c'est exactement ce qu'ils ont obtenus depuis la chute en Éden. Dieu ne fait que les laisser aux désirs de leur nature humaine dépravée qui cherchent constamment à se justifier par ses choix d'indépendance, ce qui les portent inévitablement à leur perdition éternelle. En cela ils ne font qu'accomplir le décret de réprobation que Dieu a prédéterminé dans sa prévoyance éternelle.

 

D'après les Canons de Dordrecht: «Et si beaucoup de ceux qui sont appelés par le ministère de l'Évangile ne viennent pas à Dieu, ni ne se convertissent, la faute n'en est ni dans l'Évangile, ni en Dieu qui, par l'Évangile, les appelle et même leur confère divers dons, mais en ceux-là mêmes qui sont appelés. De ceux-ci, les uns, par leur nonchalance, ne reçoivent point la parole de vie; d'autres la reçoivent pourtant, mais non au plus profond de leur cœur, et c'est pourquoi, après la joie momentanée d'une foi temporelle, ils se retirent; d'autres encore, par les épines des sollicitudes et des voluptés de ce monde, étouffent la semence de la parole, et ne portent aucun fruit, comme notre Sauveur l'enseigne dans la parabole de la semence (Mt 13).» (La corruption de l'homme et sa conversion à Dieu, Art. IX).

 

Quatrièmement, que ceux qui s'opposent à cette vérité essentielle des Écritures entendent les paroles même de Christ: «Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de ce qui est à moi?» (Mat. 20:15). Écoutez aussi les paroles inspirées de l'apôtre Paul: «Mais plutôt, ô homme, qui es-tu, toi qui contestes avec Dieu?» (Rom. 9:20).

 

Finalement, il va toujours en avoir qui vont demander: «Pourquoi Dieu ne sauve-t-il pas tous les hommes?» Mais ceci n'est pas la question qui devrait être demandée. La question terrible et en même temps merveilleuse est «Pourquoi Dieu en sauve-t-il quelques-uns?» Ceci est la question qui devrait faire trembler nos âmes, car Dieu n'est pas obligé d'en sauvé aucun.

 

Comme les Canons de Dordrecht indiquent: «Du fait que tous les hommes ont péché en Adam, et se sont rendus coupables de la malédiction et de la mort éternelle, Dieu n'eût fait tort à personne s'il eût voulu laisser tout le genre humain dans le péché et la malédiction, et le condamner à cause du péché, suivant ces paroles de l'Apôtre: Tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu... Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu (Rm 3:19, 23). Et: Car le salaire du péché, c'est la mort (Rm 6:23).» (La prédestination, l'élection et la réprobation, Art. I).

 

Si Dieu nous aurait condamné tous à l'enfer, cela aurait été le mieux que nous méritons. N'importe la grandeur de la condamnation que Dieu impose sur une personne quelconque, c'est la meilleure chose qu'elle puisse mériter. Ainsi la question à se poser qui devrait émerveiller nos âmes est «Pourquoi Dieu m'a-t-il sauvé?» Alors nous glorifierions Dieu encore plus, non seulement en ce monde mais aussi en celui à venir, car nous saurions que c'est seulement par l'action de sa grâce souveraine et de sa miséricorde que le Fils de Dieu a donné sa vie sur la croix pour ses élus. Nous glorifierions Dieu davantage en sachant que Christ a été suspendu sur la croix non pour n'importe qui, mais spécifiquement pour chacun de ceux qu'il a choisi d'avance avant la fondation du monde, pour ceux qui sont tous de vrais enfants de Dieu.

 

Si nous aurions été permis de l'observer en ce jour, comme il faisait son chemin vers le Calvaire, et de le voir avec les yeux de la foi, nous aurions vu que même lorsqu'il porta sa croix sur ses épaules il tenait dans sa main le «Livre de Vie de l'Agneau». Même lorsqu'ils plantèrent les clous dans ses mains, il tenait encore ce livre dans lequel est écrit les noms de tous ceux qui appartiennent à Dieu. Quoique nous parlons figurativement, l'essence de la vérité ne peut être éloignée de cette réalité (Phil. 4:3; Apoc. 20:12-15; 21:27).

 

Mon nom est dans ce livre, je le sais, j'en ai la certitude. Non à cause que j'ai pu faire quelque chose, non à cause que j'ai cru et me suis repentis, non à cause d'aucune parole que je puisse avoir dit. Mais seulement à cause que Dieu dans sa grâce souveraine et sa miséricorde a écrit mon nom sur ses pages. Lorsque je réalise qu'il avait déterminé de se rendre à la croix à cause de mes péchés qu'il prit sur lui comme s'ils étaient les siens, et qu'il le fit à cause que mon nom a été écrit dans le rouleau du livre avant la fondation du monde, alors la reconnaissance soulève mon cœur et je glorifie Dieu d'une ferveur ardente que l'Esprit de sa Sainte Présence fait naître en moi.

 

Si vous êtes vraiment un enfant de Dieu, vous devez faire la même confession. Vous devez réaliser que vous êtes sauvés non à cause de ce que vous faite, mais à cause de ce qu'il a fait. Vous devez savoir que les ténèbres du Seigneur Jésus sur la croix furent encore plus profonde à cause que votre nom a été écrit dans le «Livre de la Vie». Vous devez reconnaître que la colère de Dieu fut plus terrible, que l'agonie dont il a souffert fut plus intense à cause qu'il porta vos péchés en lui sur la croix.

 

On n'a pas à s'étonner pourquoi nous glorifions Dieu pour sa rédemption extraordinaire et incommensurable qu'il a opéré en Christ pour chacun de nous.

 

A Dieu, seul sage, notre Sauveur, soient gloire et majesté, force et puissance, maintenant et pour toujours envers chacun de nous! Amen. (Jude 25)

 

A Christ seul soit la Gloire

 

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