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Annulation des

 

Formes de Distinctions

 

par:  Jean leDuc

 

 

TABLE DES MATIÈRES

 

Chapitre 1:

Perversion du Christianisme Conventionnel

 

Chapitre 2:

Les Ministères

 

Chapitre 3:

Le Baptême

 

Chapitre 4:

Le Repas du Seigneur

 

Chapitre 5:

La Dîme

 


 

Chapitre 1

Perversion du Christianisme Conventionnel

 

Toutes Églises conventionnelles se reconnaissent généralement par quatre formes de distinctions qui identifient leurs dénominations:  le Ministère de ses officiers d'administration ou sa forme de gouvernement; le mode d'application du Baptême d'eau; la participation au Repas du Seigneur ou Sainte-cène, nommé aussi l'Eucharistie; et la récolte des Dîmes. Par exemple, les Épiscopaliens sont reconnus pour leur forme de gouvernement, les Baptistes par leur attachement au Baptême par immersion, les Frères Darbystes par leur concept du Repas du Seigneur, et tous par l'usage de la Dîme. Sans ces choses, l'Église comme "Institution" ne peut exister. Pourtant, ces éléments ont toujours été des facteurs de division, de conflits et même de guerres dans le Christianisme Conventionnel. Elles ont aliéné des chrétiens, divisé des familles et même versé le sang de milliers au cours de l'histoire. Il n'y a aucun doute qu'elles font preuve de perversion des enseignements de Jésus sous prétentions d'être basée sur la Parole infaillible de Dieu. 

 

Jacques Ellul (The Subversion of Christianity) nous dresse un bilan historique accablant de la perversion progressive des enseignements de Jésus.  Se fondant sur la pénétration de Kierkegaard qui avait écrit: "le christianisme du Nouveau Testament, tout simplement n'existe pas"; Ellul dit: "Nous devons admettre qu'il existe une distance incommensurable entre tout ce que nous lisons dans la Bible et la pratique de l'Église et des chrétiens".  La seule conclusion que nous pouvons tirer de tout ceci, nous dit A.R. Kayayan (Révolution ou Rédemption), c'est que Jésus Lui-même serait perplexe, alarmé, voire irrité par les nombreuses croyances, pratiques et traditions rattachées à son nom.  Il serait loin d'être impressionné par les Conseils et les Organisations Ecclésiastiques. Il ne le fut jamais d'ailleurs.  Malheureusement la contamination est tellement forte que les chrétiens authentiques ne savent pas toujours distinguer entre une spiritualité purement biblique et une prétention subversive. Le discernement réel est en grand manque chez le Christianisme Conventionnel. Un vrai Chrétien n'a pas besoin d'être Théologien pour voir que ces quatre formes de distinctions ne sont pas nécessaire au salut par la Grâce seule.  Elles deviennent plutôt "des fardeaux pesants et insupportables" (Mat.23:4), imposés par les pharisiens élites du Christianisme Conventionnel; dans le simple but de maintenir l'existence de leur dénomination particulière.

 

Nous savons que tout ne va pas bien dans les églises conventionnelles. La déformation de la foi ne peut que conduire à la détérioration spirituelle et morale.  Les discutions et les débats de ces églises sur les formes de distinctions de leur dénomination, n'ont produit que des efforts paralysants et débilitants qui empêchent la maturation et le développement des fruits de l'Esprit (Gal.5:22).  Tous les chrétiens authentiques sont responsable de prendre position face à ce problème.  Chacun d'entre nous est appelé à reconnaître les "marques" de la véritable Église de Jésus-Christ, les traits distinctifs qui sont propres à l'Église Marginale ( voir: L'Église Marginale: Éclosion de la Grâce ) .


 

Chapitre 2

Les Ministères

 

Dans l'Église primitive nous trouvons différents ministères.  Celui d'Apôtre étant le plus important.  En Grec il signifie "Apostolos", celui qui est "envoyé"; il correspond à notre mot "missionnaire". Celui de Prophète qui en Grec est "Prophètes", celui qui parle ouvertement, qui proclame un message particulier de la part de Dieu; il correspond à notre terme "Prédicateur", sauf dans des sectes extatiques qui se réclament des dons de prophéties. Ceux-ci prédisaient parfois l'avenir, non en transe, mais en pleine possession de leurs facultés. Le ministère d'Évangéliste qui en Grec est "Euangelistes", un messager de «la Puissance de la Grâce», de l'Évangile de la Souveraineté de Dieu dans le "salut par la Grâce seule". Comme les Apôtres, sa fonction était d'aller de lieux en lieux proclamer le message du salut.  Celui de Pasteur qui en Grec est "Poimen", un Berger dont la mission était de prendre soin du troupeau de Dieu, de soigner les blessures spirituelles en encourageant et conseillant les fidèles. Cette désignation se donnait aussi aux Anciens qui étaient les Surveillants ou Gardiens de l'assemblée. La distinction entre Pasteur et Ancien, est que le premier est un don et le deuxième une Charge. Et enfin les Diacres qui s'occupaient surtout des soins à donner aux pauvres, de tous les aspects matériels qui se présentèrent.

 

Dans tous ces ministères, plusieurs avaient des dons miraculeux qu'ils avaient reçu par l'imposition des mains des Apôtres, et qui furent désigné spécifiquement à cette période pour l'édification de l'Église naissante. Celui qui avait reçu un don particulier comme les dons de guérisons, de parler différentes langues (langages) pour annoncer aux différents peuples la gloire de Dieu dans son salut par la Grâce; le don d'interpréter les différentes langues (langages) dans le but de communiquer le message de Dieu aux différentes nations; les dons de sagesse et de connaissance dont les fonctions étaient d'exercer un discernement spécifique à une situation particulière; ne pouvait les transmettre à quelqu'un d'autre. Cette fonction était particulière aux Apôtres mêmes et réservé à cette période transitoire comme signes de leur apostolat. Les dons miraculeux disparurent progressivement avec la mort du dernier Apôtre et l'achèvement des écrits du Nouveau Testament, comme l'atteste abondamment l'histoire du Christianisme authentique.

  

La compréhension de ce qui va suivre est si importante, que nous devons nous arrêter ici pour aviser nos lecteurs de demander au Seigneur un esprit de discernement et de révélation, et de méditer sur ces paroles: "Que notre Dieu, le Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne l'esprit de sagesse et de révélation, dans ce qui regarde sa connaissance" (Eph.1:17); "Ce sont des choses que l'œil n'a point vue, que l'oreille n'a point entendue, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, lesquelles Dieu a préparés à ceux qui l'aiment. Mais Dieu nous les a révélées par son Esprit: car l'Esprit sonde toutes choses, même les choses profondes de Dieu" (1 Cor.2:9,10); Or, Jésus dit: "Je Suis la lumière du monde; celui qui me suit, ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie... si vous persistez en ma Parole, vous serez vraiment mes disciples; et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres... Celui qui est de Dieu, entend les paroles de Dieu" (Jn.8:12,31,47); "Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie; mais quand arrivera ce qui doit être achevé, alors ce qui est partiel sera aboli" (l Cor.13:9,10); "Toute l'Écriture respire de Dieu, et est utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, et pour instruire selon la justice; afin que l'homme de Dieu soit accompli, et parfaitement instruit pour toute tâche convenable" (2 Tim.3:16,17).

 

D'après l'apôtre Paul les dons miraculeux devaient cesser et être aboli pour faire place à quelque chose de meilleur, de plus parfait; quelque chose qui, dans son accomplissement nous révélerait "la foi, l'espérance et l'amour de Dieu" (1 Cor.12:31; 13:8-13). Il est impératif de remarquer ici que Paul n'aurait point mentionné la cessation des dons miraculeux, si ces dons n'étaient point pour terminer. Le fait qu'il le mentionne est d'une importance capitale.  Mais ce qui est encore plus significatif, ce qui est plus surprenant, est que Paul nous stupéfie en mentionnant dans un même contexte les dons et "les ministères": "Et Dieu a mis dans l'Église, d'abord des apôtres, ensuite des prophètes, en troisième lieu des docteurs, ensuite les miracles; puis les dons de guérison, les secours, les gouvernements, les diversités de langue" (1 Cor.12:28).  La révélation étonnante que témoigne l'Esprit de Dieu à notre esprit est que les ministères, autant que les dons miraculeux, ont cessé. Tous les deux étaient désigné pour une période spécifique et transitoire, la naissance de l'Église, que Paul compare à la naissance et la croissance d'un enfant: "Quand j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je jugeais comme un enfant, je pensais comme un enfant; mais quand je suis devenu homme, j'ai aboli ce qui était de l'enfance" (l Cor.13:11). L'Esprit nous révèle d'ailleurs que les langues étaient donné "pour signe" à Israël que le Royaume de Dieu, le Royaume de la Grâce, lui fut enlevé et donné à d'autres qui sauraient en porter fruits (Mat.8:12; 21:43):  "Il est écrit dans la Loi: Je parlerai à ce peuple par des gens d'une autre langue, et par des lèvres étrangères; et ainsi ils ne m'entendront point, dit le Seigneur. C'est pourquoi les langues sont pour un signe...  Car les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse. Mais pour nous, nous prêchons Christ crucifié, qui est un scandale pour les Juifs, et une folie pour les Grecs.  A ceux, dis-je, qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, nous prêchons Christ, la puissance de Dieu, et la sagesse de Dieu" (l Cor.14:21,22: 1:22, 24).

 

Or selon Paul, les ministères et les dons, nécessaires pour établir l'enfance de l'Église, devaient faire place à quelque chose "de plus excellent", quelques choses qui "les surpasserait de loin" (l Cor.12:31).  Cet élément mystérieux dont Paul parle, devait remplacer les prophéties et les langues, et nous donner la connaissance complète et parfaite de la Foi, de l'Espérance, et de l'Amour de Dieu; soumettant toutes ces choses, incluant les ministères, à sa révélation entière du plan de Dieu. Cet élément merveilleux qui devait "être achevé" ou "rendu parfait" est nul autre que le Nouveau Testament qui achevait la Bible et rendait parfait la révélation de Dieu en Jésus-Christ: "Et même le premier ministère, qui a été glorieux, ne l'a pas été autant que le second, qui l'emporte de beaucoup en gloire. Car si ce qui devait prendre fin a été glorieux, ce qui est permanent est beaucoup plus glorieux... Ainsi nous tous qui contemplons, comme en un miroir, la gloire du Seigneur à face découverte, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire, comme par l'Esprit du Seigneur" (2 Cor. 3:10,11,18). Or la Parole de Dieu confirme que "les esprits des prophètes sont sujet aux prophètes" (l Cor.14:33); et Elle-même contient toutes les prophéties et toute la connaissance de Dieu. Entre les deux couverts de la Bible, nous marchons dans l'histoire, nous entrons dans les lieux très-saint du Temple où il ne fut permis qu'aux souverains sacrificateurs d'entrer; nous sommes des témoins oculaires de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus; nous sommes avec les disciples le jour de la Pentecôte lorsque l'Esprit descend comme des langues de feu; nous entendons les prophéties et les prédications des apôtres; et nous sommes présent même au deuxième avènement de Jésus. Tout notre foi, notre espérance et notre amour de Dieu viennent de ses pages. Nous ne pouvons avoir rien de plus parfait, de plus merveilleux; elle est écrite sous la direction du Saint-Esprit, demeure dans notre cœur et notre esprit avec l'Esprit de la Présence de Christ en nous, et sera avec nous pour l'éternité. Contenant le début et la fin de l'histoire de toute la race humaine, nous nous trouvons nous-mêmes entre ses pages. Il est impératif pour nous de la lire régulièrement et de l'étudier pour que ses préceptes se gravent dans notre cœur et notre esprit, afin que l'Esprit de Christ qui habite en nous les fasse surgir dans notre conscience pour nous instruire et nous diriger.

 

Ce qui est significatif pour nous, est qu'elle remplace tous les ministères et tous les dons; car elle devient elle-même le ministère par excellence et le don le plus merveilleux, par le fait qu'elle les contient tous. Ainsi Jésus Lui-même devient "le seul Pasteur et le seul Évêque de nos âmes" (1 Pi- 2: 25). Par le fait de la Présence de Christ et de sa Parole en nous, chaque chrétien devient un apôtre, évangélistes, un prophète, un pasteur, un ancien, et chaque chrétien possède tous les dons miraculeux. Mais, la manifestation de ces choses, est laissé à la discrétion de l'Esprit "qui opère toutes choses en tous" (1 Cor.12:4-7).  C'est à dire, qu'à un certain moment donné, lorsqu'une situation particulière le demande, un chrétien peut être poussé par l'Esprit à accomplir une guérison. Mais qu'il ne s'imagine pas qu'une fois le besoin rencontré, qu'il puisse partir en mission pour guérir tous ceux qui en ont besoin. Nous ne servons que d'outils à l'Esprit pour rencontrer un besoin spécifique pour l'utilité commune du peuple de Dieu. Ceci signifie que l'Esprit manifeste sa puissance en nous que pour répondre à un besoin particulier, puis la retire pour nous employer d'une autre façon. Il agit ainsi pour que nous ne nous glorifiions point de sa puissance, et que nous demeurions dépendants de Lui en toutes circonstances. Ainsi une journée un chrétien peut-être employé pour faire une guérison, mais le lendemain il ne peut même pas guérir un mal de tête. A un moment donné il peut amener une révélation formidable, et par après ne pas savoir où il a mis sa Bible. Mais qu'un chrétien ne s'inquiète point de ces choses, car l'Esprit ne manquera pas d'y laisser savoir qu'il sera employé dans un domaine spécifique, car Il fera surgir dans sa conscience la Parole qui confirmera son appel, et il ne pourra point résister.

 

Dans ce concept de la présence de Christ et de sa Parole en nous, se trouve la liberté des ministères et des dons qui font partie de la prêtrise spirituelle de tous les croyants: "Mais vous êtes la race élue, la sacrificature royale, le peuple acquis; afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelé des ténèbres à sa merveilleuse lumière" (1 Pi.2:9). Ainsi chacun est utile au corps entier, qu'il soit seul, isolé, ou réuni avec d'autres croyants; l'Esprit se sert de tous et chacun selon notre foi, et dans des circonstances que nous nous attendons le moins. La maturité de la foi est l'élément clé ici, car dans une assemblée de croyants, l'Esprit se servira toujours plus de ceux dont la foi fut fortement éprouvée pour prendre soin des autres. Voici ainsi les ministères de l'Église Marginale, tous sont ministres, du plus petit au plus grand; du plus faible au plus fort; du plus pauvre au plus riche; tous sont des vaisseaux de l'Esprit, et tous contribuent à la gloire de Dieu, notre Seigneur et Roi, Jésus-Christ. Or l'Esprit ne se sert pas de tous en même temps, mais de tous en leur temps.

 

Le principe que nous venons d'examiner se nomme "la doctrine de la prêtrise spirituelle de tous les croyants" ou selon d'autres "la prêtrise universelle". Le Christianisme Conventionnel reconnaît cette doctrine avec une certaine crainte. Car l'admettre dans sa totalité, signifierait que ses ministres perdrait leur travail qui, pour certains s'avère être très rentable, considérant que des centaines de leurs membres doivent débourser dix pour-cent de leur salaire régulier, pour les maintenir dans leur position.  A.R. Kayayan confirme cette doctrine en disant: "Le ministère principal de l'Église n'est ni celui de Diacre ni celui de l'Ancien, ni même celui du Prédicateur; mais l'office universel de tout les croyants".  J.T. Mueller fait regrettablement une distinction entre le ministère général de tous les croyants qu'il nomme "le sacerdoce spirituel", et un ministère public ou "ministère pastoral": "La relation du ministère public au sacerdoce spirituel de tous les croyants est donc évidente.  Ils ne sont pas identiques...  Bien que nous soyons tous prêtres, nous ne pouvons ni ne devons tous, pour autant prêcher, enseigner et diriger...  Nul ne doit enseigner publiquement dans l'Église ou administrer les sacrements s'il n'a pas été régulièrement appelé".  Selon Mueller, cet appel ne vient plus de Dieu, mais de la congrégation qui choisie ses représentants: "On ne doit plus s'attendre à un appel direct de Dieu dans l'Église aujourd'hui". Toutefois, Mueller fait ressortir un point très important qui nous concerne tous: "Bien que le ministère public ou pastorat qui est conféré au Pasteur par l'intermédiaire de la congrégation locale soit d'institution divine, il n'est pas nécessaire d'une façon absolue; en effet, tous les croyants sont tenus par le commandement divin, de prêcher l'Évangile, de s'instruire et de s'exhorter les uns les autres par des psaumes et des cantiques spirituels".

 

Or le ministère public ou pastoral de toutes les dénominations, désigné pour enseigner le pauvre chrétien supposément ignorant, est en contradiction directe avec la Parole de Dieu: "Mais vous avez été oints par le Saint Esprit, et vous connaissez toutes choses...  Je vous ai écrit ces choses touchant ceux qui vous séduisent.  Mais l'onction que vous avez reçue de Lui, demeure en vous, et vous n'avez pas besoin qu'on vous enseigne; mais comme la même onction vous enseigne toutes choses, et qu'elle est véritable, et n'est pas un mensonge, et selon qu'elle vous a enseignés, vous demeurerez en Lui" (l Jn.2:20,27); "Mais le Consolateur, qui est le Saint Esprit, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses; et il vous rappellera le souvenir de toutes les choses que je vous ai dites" (Jn.14:26). En ce qui nous concerne en tant que Chrétiens Marginaux: "Il faut plutôt obéir à Dieu qu'aux hommes" (Ac.5:29).

 

C'est en effet l'habitude malheureuse du Christianisme Conventionnel de tout diviser, à partir de Dieu même qu'il divise en trois. De même leurs assemblées sont divisées en trois catégories: a) les initiés qu'on nomme pasteur, ancien ou ministre.  Pour être reconnu dans leur position, ceux-ci doivent faire des études académiques en Théologie et surtout en Psychologie, où ils apprennent à contrôler les sentiments des gens, et à manipuler les situations; b) les Diacres qui ont le rôle de "police de l'assemblée". Ceux-ci s'occupent de placer les gens et de collecter l'argent; ainsi que d'agir en fonction de rapporteur (un stool, un délateur, un morceau de merde en langage vulgaire); c) et finalement, le chrétien régulier, le membre passif qui doit tout gober comme un idiot. Celui-ci est contrôler comme une marionnette, lui disant quand se lever et quand s'asseoir d'une manière répétitive; on en fait même un perroquet, lui disant quoi dire, à quel moment le dire et combien de fois le dire. Ainsi, il subit progressivement un lavage de cerveau qui le pousse à glorifier sa dénomination particulière. Heureusement nous trouvons quelques chrétiens authentique en ce milieu à cause de la proclamation de l'Évangile de la Grâce. Ainsi comme dit l'apôtre Paul: "Il est vrai que quelques-uns prêchent Christ par envie et par un esprit de dispute; et que d'autres le font, au contraire par une bonne volonté... Quoi donc? Toutefois, en quelque manière que ce soit, par ostentation, ou par amour de la vérité, Christ est annoncé; et c'est de quoi je me réjouis, et je me réjouirai" (Phil.1:15,18).

 

Chapitre 3

Le Baptême

 

Le Christianisme Conventionnel attache une importance considérable et même excessive au Baptême d'eau. Tellement que ses Théologiens ont écrit littéralement des millions de pages et étudié autant d'heures, pour déterminer quel est le vrai mode ou moyen de Baptiser.  Ils se sont dépensés et fatigués à cette tâche; et finirent par déclarer consciencieusement leurs études inutiles, impossibles ou inefficaces.  Tous cherchent à raisonner prudemment la pratique inconsistante du mode de Baptême qui détermine leurs dénominations.  Certains baptisent par aspersion ou effusion et d'autres uniquement par immersion.  Ceux qui baptisent par effusion pratique le Baptême des enfants; ceux qui baptisent par immersion refusent le Baptême aux enfants.  Les premiers en font un "moyen de grâce" qu'ils nomment un sacrement; les deuxièmes l'appel une ordonnance et en font un symbole qu'ils utilisent pour impressionner les gens. Mais tous sont coupables d'en avoir fait un instrument de division.  L'attitude de cette situation déplorable est mentionnée par Warren Carr (Baptism: Conscience and Clue for the Church), qui dit: "L'histoire du Baptême est loin d'être plaisante.  Plutôt que de chercher la vraie signification du Baptême, les églises sont coupables de l'avoir déformé, confus et ridiculisé... Employer le Baptême comme un instrument de division reflète une attitude de possession démoniaque". Assurément, le fait que le mot "Baptême" ne fut jamais traduit en notre langue dans la Bible, sauf à quelques exceptions, mais fut translittéré du Grec "BAPTIZO"; a contribué à ce problème.  On veut nous faire croire que les Traducteurs firent ceci intentionnellement pour ne point favoriser une dénomination au-dessus d'une autre.

 

Il nous importe donc de débuter avec le passage clé sur le Baptême: "Et Jésus s'approchant, leur parla, en disant: Toute puissance m'est donné dans le ciel et sur la terre. Allez donc, et enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit; et les enseignant de garder tout ce que je vous ai commandé. Et voici, Je Suis toujours avec vous jusqu'à la fin du monde. Amen" (Mat.28:18-20). Nous savons déjà que ces passages furent utilisés par le Christianisme Conventionnel pour établir sa fausse doctrine de la Trinité Ontologiques. Maintenant il nous dit que, dans ces versets, Jésus a établit "le Baptême d'eau" comme "une institution divine" qui, selon J.T. Mueller, "demeurera en vigueur jusqu'à la fin des temps et qui doit être observée par tous les chrétiens.  L'ordre de baptiser a été donné par le Christ aussi expressément que celui de prêcher l'Évangile". Or nous avons beau vérifier ces versets dans le Français, l'Anglais, le Grec, le Syriaque et le Latin; nous avons beau analyser et décortiquer tous les mots et nous sommes tombé complètement à sec, car nous n'y avons trouvé aucune goutte d'eau nul part. Nous voyons par cela que le Christianisme Conventionnel a l'habitude malicieuse et diabolique de faire dire à la Bible ce qu'elle ne dit pas. Nous savons d'ailleurs selon l'Écriture que Jésus Lui-même ne baptisait pas, mais que ce fut plutôt ses disciples qui pratiquèrent le Baptême d'eau: "Or, quand le Seigneur eut connu que les pharisiens avaient entendu dire qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean: [toutefois Jésus ne baptisait point Lui-même, mais c'étaient ses disciples]" (Jean.4:1,2).

 

Le fait que les premiers disciples de Jésus pratiquèrent le Baptême d'eau n'est pas difficile à comprendre; puisqu'ils avaient tous été des disciples de Jean Baptiste (ou Jean le Baptiseur) auparavant (Jean 1: 35-45).  L'autre fait à remarquer est qu'ils étaient tous des Juifs soumis à la Loi de Moise.  De ces faits ils pratiquèrent le Baptême d'eau qu'ils avaient appris de Jean le Baptiseur, parce qu'il était parfaitement en règle avec la Loi et les prophètes.  Mais Jésus étant l'accomplissement de la Loi et des prophètes (Mat.5:17),annulait par ce fait le Baptême d'eau pour nous qui contenions la Loi par la foi en Lui (Rom.3:31).

 

L'esprit confus du Christianisme Conventionnel n'a pas saisie la révélation que le Baptême d'eau est issu de la Loi de Moise.  Il fait donc face à cette question de Jésus aux chefs religieux de son temps: "Le baptême de Jean était-il du ciel, ou des hommes?" (Luc 20:4).  La réponse à cette question se trouve dans le fait que Jésus fut baptisé Lui-même par Jean.  Considérant que le Baptême de Jean fut pour les pécheurs et que Jésus fut sans péché, nous indique une forte distinction dans ce Baptême qui n'est point connu des hommes charnels.  Dans son ministère de baptiser les pécheurs, Jean reprenait l'enseignement des prophètes, particulièrement celui d'Ézéchiel: "Et je répandrai sur vous des eaux nettes, et vous serez nettoyés; je vous nettoierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un nouveau cœur, je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau: j'ôterai de votre chair le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair; et je mettrai mon Esprit au dedans de vous; je ferai que vous marcherez dans mes statuts, et que vous garderez mes ordonnances et les ferez... et vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu... Et vous vous souviendrez de votre mauvaise voie et de vos actions qui n'étaient pas bonnes; et vous détesterez en vous-mêmes vos iniquités et vos abominations" (Ez.36:25-31).

 

Mais en ce qui concerne le Baptême de Jésus, nous trouvons un détail qui est largement ignoré et négligé, surtout par les Immersionistes.  Ce détail particulier, qui semble insignifiant. est que "Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son ministère" après avoir été baptisé de Jean (Luc 3:21-23). Or selon l'Écriture, le Baptême de Jésus qui inaugura le début de son ministère, fut aussi la fin de la 69" et le début de la 70" semaine prophétique du prophète Daniel: "Tu sauras donc et tu l'entendras, que depuis que la parole est sortie, pour s'en retourner et pour rebâtir Jérusalem, jusqu'au Christ le conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines (pour un total de soixante neuf semaines)" (Dan.9:25).  Il faut se rappeler ici que le mot "Christ" signifie aussi "Messie" ou "Oint", c'est à dire "l'Élu ou le Choisie".  Le prophète Daniel mentionne que Celui qui viendra "pour consumer le péché, pour faire propitiation pour l'iniquité" (9:24) qui "confirmera l'alliance et fera cesser le sacrifice et l'oblation" (9:27) de la Loi de Moise; est Celui qui sera Oint comme le Conducteur d'Israël (9:25); c'est à dire le Messie ou le Christ. 

 

Or. c'est au Baptême de Jean que Jésus accomplit la prophétie de Daniel, et fut oint du Saint Esprit pour débuter son ministère à l'âge de trente ans selon la loi.  Ceci est confirmé d'avantage par l'Écriture qui dit: "Vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée, après le baptême que Jean a prêché; comment Dieu a oint du Saint Esprit et de puissance Jésus de Nazareth" (Ac.10:37,38).  Un des faits révélateurs de Daniel est que le Messie devait exercer les fonctions d'un sacrificateur: "consumer le péché, faire propitiation pour l'iniquité" (9:24). Ce qui veut dire qu'à son baptême Jésus devint notre Souverain Sacrificateur, dont le ministère consistait à s'offrir lui-même en sacrifice pour nos péchés comme l'Agneau de Dieu (Jn.1:29; Heb.8:1,2; 9:11-14; 10:11-18; confirmant ainsi la nouvelle alliance en son sang (Dan.9:27; Mat.26:27,28; Heb.8:6-13).  La Parole de Dieu nous présente donc le Baptême de Jésus comme étant le rituel de la Loi pour son ordination au rang de Sacrificateur.  Or Jésus fut né sous la Loi (Gal.4:4); il fut présenté au temple selon la Loi (Luc 2:21; Lev.12:3); il assista à la Pâque établie par Moise (Luc 2:42; Ex.34:23); il observa les fêtes commandées par la Loi (Mc.14:12; Luc 22:3: Jean.17:10); mais à quelle loi obéissait-il par son Baptême?

 

En vérifiant la Loi de Moise, nous découvrons que celui qui voulait exercer les fonctions de sacrificateur dans la tente d'assignation, devait avoir "trente ans": "depuis l'âge de trente ans et au-dessus, jusques à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui entrent en rang, pour s'employer au tabernacle d'assignation" (Nom. 4:3). C'est à cette loi que Jésus obéit par son Baptême de la main de Jean.  Car cette obéissance à la Loi de devenir "un sacrificateur", impliquait aussi d'être consacré par un rituel de purification très bien connu des Juifs.  Ce rituel fut établi par Moise pour les Lévites, qui furent choisi ou oint d'entre les tribus d'Israël pour devenir sacrificateur: "Prends les Lévites d'entre les enfants d'Israël, et purifie-les. Tu leur feras ainsi pour les purifier; tu feras aspersion de l'eau de purification sur eux" (Nom. 8 :6,7). 

 

Selon la Loi, trois choses étaient nécessaires pour qu'un homme soit accepté comme sacrificateur: 1) Il devait avoir trente ans; et Jésus avait trente ans lors de son Baptême:  2) Il devait être appelé de Dieu comme le fut Aaron (Ex.28:1); ainsi le fut Jésus (Heb.5:4-10):  3) Il devait être aspergé d'eau par un autre sacrificateur (Nom. 8:6,7); et Jean Baptiste qui avait baptisé Jésus fut un sacrificateur.  Ceci est solidement attesté par le fait que Jean hérita, selon la Loi, le ministère de son père Zacharie, qui fut transmissible de père en fils (Ex. 29: 9; Nom. 25: 13; Luc 1: 5-13).  Ainsi Jésus avait la pleine autorité de chasser dehors ceux qui vendaient et achetaient dans le temple, et d'y enseigner et guérir les malades (Mat.21:127); puisqu'il fut Lui-même d'ailleurs le Temple de Dieu (Jn.2:19-21).  Lewis Sperry Chafer (Systematic Theology, Vol.V) nous dit dans sa Théologie Systématique: "Il ne faut pas manquer de réaliser que Jean fut le fils de Zacharie du rang d'Abia, et que sa mère fut une descendante directe d'Aaron (Luc 1:5). Jean fut ainsi un sacrificateur de son propre droit... autant qu'il fut le plus grand des prophètes de l'Ancien Testament, et ce fait est grandement introduit dans son ministère de baptiser".

 

Jay E. Adams (Meaning and Mode of Baptism), nous fait remarquer un fait important sur le droit d'entrer dans le sacerdoce: "En ce qui concerne la question de la descendance ancestrale de Jésus, il semble y avoir une difficulté à première vue qui n'est pas aisément surmonté. Le droit d'entrer dans le sacerdoce fut réservé uniquement aux descendants d'Aaron, et nous savons que Jésus n'y était pas; et qu'il ne fut pas de la tribu de Lévi désignée pour le service dans le temple.  Mais le Nouveau Testament rencontre et surmonte cette difficulté d'une manière qui excite notre admiration.  En se référant à l'Ancien Testament, nous apprenons que Jésus ne fut pas investi dans 1'ordre sacerdotale d'Aaron, mais dans l'ordre de Melchisédech, comme Sacrificateur du monde entier (Psm. 110: 4; Heb. 5: 6)". Ainsi nous réalisons ces paroles de Jésus qui dit: "Avant qu'Abraham fût , JE SUIS" (Jean. 8 :58) ; car il était ce Melchisédech, roi de Salem, qui apporta du pain et du vin à Abraham, étant le Sacrificateur du Dieu Fort, Souverain (Gen.14:18,19).  Ainsi, étant sacrificateur de la lignée d'Aaron, Jean le Baptiste fut le premier sacrificateur à exercer son ministère en dehors du temple de Jérusalem; proclamant ainsi par son exemple que le temps d'être libéré de la Loi était à la main.  Mais aussi comme sacrificateur, il prit la forme de son Baptême des rituels de purification de la Loi; et comme prophète, des enseignements du prophète Ézéchiel.  La forme de son baptême ou son mode d'application, qui selon la Loi est l'Aspersion ou l'Effusion, contredit radicalement la forme du baptême des sectes les plus dangereuses du Christianisme Conventionnel; les Immersionistes. Nous les trouvons chez les Baptistes, les Pentecôtistes, les Frères ou Darbystes, les Mennonites; ainsi que chez les Mormons, les Adventistes du Septième Jour, et les Témoins de Jéhovah. Le fait que Jean le Baptiseur baptisait par aspersion ou effusion pour demeurer en règle avec la Loi, et que Jésus fut baptisé de cette manière est incontestable, étant prouvé par la Parole infaillible de Dieu.  Dire que Jésus fut baptisé par immersion fait de Lui un pécheur qui aurait brisé la Loi et un faux Messie.  Or ceux qui pratiquent l'immersion font de Jésus un menteur, un profanateur de la Loi; et s'attaquent au mode d'application du sang (l Pi.1:2) pour la purification des péchés, car "sans effusion de sang il n'y a pas de pardon" (Heb.9:22).

 

Assez fut dit pour montrer que le Baptême d'eau fut un rituel de la Loi, une ordonnance obligatoire qui était relié à la purification des péchés; et qui fut abolie par le sacrifice de Christ pour nos péchés (Col.2:13,14).  Jean le Baptiste lui-même affirme que le Baptême d'eau était donné comme signe à Israël de la venu de Jésus: "Et pour moi, je ne le connaissais point; mais afin qu'il soit manifesté à Israël, je suis venu à cause de cela baptiser d'eau" (Jean.1: 31).  Ce passage est extrêmement important, car il confirme que le Baptême d'eau a servi de signe à Israël tout le temps de son existence.  C'est à dire que le Baptême d'eau, comme les ministères et les dons miraculeux; servirent de signes à Israël pour une période de quarante ans, de l'an 30 à l'an 70 quand Jérusalem fut détruite par l'empire Romain. Israël fut éprouvé quarante ans dans le désert avec Moise et quarante ans sous le règne de la Grâce du Seigneur Jésus, avant que le Royaume de Dieu lui fut enlevé complètement (Mat.21:43). Ceci explique pourquoi les premiers disciples de Jésus, qui furent des Juifs sous la Loi, continuèrent à pratiquer le Baptême d'eau; car la Loi est demeuré en vigueur jusqu'à la destruction du temple en l'an 70.  La Loi et la Grâce coexistèrent ensemble durant cette période transitoire exceptionnelle; il faut donc user beaucoup de discernement lorsque nous lisons son histoire dans le Nouveau Testament, pour ne point confondre le seul et vrai Baptême de l'Esprit avec sa caricature légaliste issue de la Loi.  Le Baptême d'eau devait faire place au Baptême de l'Esprit; car sous la Grâce il y a un seul Baptême, non pas deux, comme le confirme la Parole de Dieu: "Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul Baptême" (Eph.3:5).  En effet, nous voyons que l'apôtre Paul nous indique que le Baptême d'eau perd de plus en plus son importance dans l'Église primitive, du au fait que le nombre de convertis non-Juifs augmente considérablement: "Je rends grâce à Dieu que je n'ai baptisé aucun de vous, sinon Crispus et Gaius... Car Christ ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour évangéliser" (l Cor.1:14,17).  La Grâce nous libère de toutes formes extérieures de la Loi et ne garde que l'essence spirituelle de ses principes.  Ainsi l'élément essentiel du Baptême d'eau était la purification, être lavé de nos péchés, être délivré, libéré ou marginalisé.  Ainsi toute une gamme de synonymes s'ajoute à la signification spirituelle du mot "Baptême" pour nous définir le Baptême de l'Esprit; chaque nuance étant interchangeable avec le mot "Baptême" d'après le contexte déterminé d'une situation particulière: Laver blanchir, disculper, effacer, expier, purifier, purger, déchargé, innocenter, justifier, déverser, compenser, payer, restaurer, délivrer, libérer, sanctifier, consacrer et engager.

 

Dans l'Évangile de Marc, nous trouvons une situation particulière où le mot "Baptême" est traduit pour une première fois en notre langue: "Et étant de retour du marché, ils ne mangent point qu'ils ne se soient lavés.  Il y a plusieurs autres observances dont ils se sont chargés, comme de laver les coupes, les pots, les vaisseaux d'airain et les lits" (Mc.7:4).  Le verbe "laver" est traduit ici du Grec "BAPTISMOUS" et "BAPTISONTAI".  Or laver une chose se fait de différentes façons; la quantité d'eau n'est pas en question ici, ni le mode d'application. Tremper, mouiller, baigner, plonger, submerger, arroser; ne sont que les effets secondaires de la cause primaire qui est de "purifier" selon les rituels de purification des Juifs qui se faisaient par aspersion et non par immersion.  Mais sous la Grâce, la cause primaire de notre purification est "l'union" avec Christ"; c'est à dire "être remplis" de l'Esprit de Christ qui vient habiter en nous, être complètement saturé de la présence de Jésus.  Or voici ce qui est intéressant, le Dictionnaire Grec-Français de J. Planche nous donne une nuance très significative de "BAPTO" qui est en plein accord avec les paroles de Jésus sur le Baptême du Saint-Esprit, et cette nuance est "REMPLIR".  Les synonymes de "Remplir" nous éclairent d'avantage: "combler, saturer, munir, accomplir, compléter, acquitter, occuper".  Or, Jésus dit à ses disciples avant son ascension: "Car Jean a baptisé d'eau; mais vous serez baptisés du Saint Esprit dans peu de jours" (Ac.1:5).  Voici donc la signification du mot "Baptême", car peu de jours après s'accomplit la promesse de Jésus en ces mots: "Et il furent tous remplis du Saint Esprit" (Ac.2:4).  Jésus nous indique Lui-même qu'être "remplis" de l'Esprit et être "Baptisé" de l'Esprit sont une et même chose.  Les mots "Remplir" et "Baptiser" sont donc interchangeables sous la Grâce.  Être remplis de l'Esprit c'est être Baptisé de l'Esprit, et être Baptisé de l'Esprit c'est être remplis de l'Esprit; il n'y a aucune différence entre les deux expressions.  Ce qui nous remplis d'admiration est que la plénitude de l'Esprit comporte la notion de "libération", d'être "séparé" ou "marginalisé"; c'est à dire d'être "mis à part", d'être "Sanctifié" par le moyen de la foi en Christ.  Voici donc le seul Baptême nécessaire à notre salut; le Baptême d'eau n'est d'aucune utilité sous la Grâce, sauf d'entraver la vérité et nous remettre sous l'esclavage de la Loi.

 

Malheureusement, le Christianisme authentique fut infiltré de faux frères qui, très tôt, pénétrèrent parmi les premiers chrétiens, dans le but de les ramener sous la servitude de la Loi; ce qui continu jusqu'à nos jours: "Et ce fut à cause des faux frères qui s'étaient introduits parmi nous, et qui étaient entrés secrètement pour épier notre liberté, que nous avons en Jésus-Christ, afin de nous ramener dans la servitude" (Gal.2:4).  Ceci est pourquoi le Baptême d'eau à continuer à se propager à travers l'histoire et a causé tant de conflits et de divisions; principalement depuis la structuration de l'Église comme une Institution avec Ignace d'Antioche en l'an 115.

 

Nous savons que depuis très tôt les Cathares ne pratiquèrent point le baptême d'eau ni la Cène ou Repas du Seigneur. Joseph Bingham (The Antiquities of the Christian Church, Vol.1, 1870) mentionne qu'au 3" siècle, Tertullien condamna une femme prédicatrice du nom de Quintilla, qui prêchait dans la ville de Carthage au Nord de l'Afrique un peu avant son temps; tout simplement parce qu'elle s'opposait au Baptême d'eau, proclamant que la foi était suffisante pour sauver les hommes.  Sur ceci, Tertullien écrivit son livre sur le Baptême d'eau pour établir ce rituel inutile comme une nécessité.  Par ce fait, il se proclama l'ennemi de la "Plénitude de l'Esprit" et influença le cours de l'histoire du Christianisme Conventionnel, devenant un de ses champions.  Bingham continu en disant que les Séleuciens et les Hermiens refusèrent le Baptême d'eau, disant qu'il ne fut pas le Baptême institué par Christ, parce que Jean Baptiste avait dit: "Pour moi, je vous baptise d'eau en signe de repentance; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales: Celui-là vous baptisera du feu du Saint Esprit" (Mat.3: 11). Au 7" siècle apparurent les Pauliciens qui rejetèrent le Baptême d'eau, disant que la Parole même de l'Évangile était leur seul Baptême, parce que Jésus avait dit: "Je Suis l'eau de vie".  Selon eux, la foi en Christ et en la Parole de vérité, était tout le Baptême nécessaire pour les hommes.  Nous savons aussi que les Albigeois et possiblement les Vaudois, du moins pour un certain temps, rejetèrent le Baptême d'eau et la pratique de la Cène. Mais ce fut au milieu du 4" siècle, avec Augustin, nous dit K.R. Hagenbach (History of Doctrines, Vol.1, 1846), qu'apparut le concept des "Sacrements":  "A cette période les sacrements furent regardé comme des moyens de grâce par lesquels l'Église Catholique exerça son influence sur ses membres.  Augustin, sans en définir le nombre, voyait en eux l'union mystique de la Parole invisible et transcendante aux éléments visibles: l'eau dans le Baptême, le pain et le vin dans l'Eucharistie ou Sainte-cène".  Ainsi fut concrétisé la perversion de la vérité qui donna naissance à toute sorte de superstitions et qui abouti à l'idolâtrie même.  Augustin affirma que l'Église Catholique était la seule qui, par ses sacrements, possédait les seuls moyens de sanctification; et que sans y participer, il est impossible d'être sauvé.  J.M. Nicole nous confirme d'avantage qu'Augustin est lui-même tombé dans l'erreur dans sa conception de l'Église et des Sacrements.

 

L'influence néfaste du mysticisme d'Augustin se fait ressentir dans tous les coins du Christianisme Conventionnel.  Sur le Baptême d'eau, J.T. Mueller, qui représente la position de l'Église Luthérienne, nous dit:  "Mais l'eau seule ne suffit pas à faire du Baptême un Sacrement.  Comme Luther dit dans son Catéchisme: -Le Baptême n'est pas simplement de l'eau, mais il est l'eau comprise dans le commandement de Dieu et jointe à sa Parole-. Saint Augustin exprime la même vérité de la façon suivante:  - Quand la Parole est jointe à l'élément, l'acte devient un sacrement-"  Voici donc la formule magique par excellence pour faire de l'eau bénite. Nous savons en effet que le mysticisme d'Augustin provenait du Néoplatonisme et qu'il en fut un avide étudiant. Mais ce que nous savons moins est que le Néoplatonisme tirait sa philosophie des pratiques magiques et des enseignements occultes de la religion à mystère de l’Orphisme, dont Orphée dans la Grèce antique fut le maître des incantations magiques. Selon le Dictionnaire Larousse, une incantation est: "une formule magique, chantée ou récitée, pour obtenir un effet surnaturel".  Cette définition entre en plein dans le contexte de la théorie du mysticisme sacramental d'Augustin. Cette union magique provenait d'un certain concept spéculatif d'Augustin qui se nommait "la Christologie Nuptiale". Claude Chavasse (The Bride of Christ, 1940) nous confirme ceci en disant: "Avec Augustin, la Christologie Nuptiale de l'union de Christ avec son Église, atteint son zénith.  Il la tisse en un grand système théologique... Pour Augustin, la chambre Nuptiale de l'union n'est pas le Calvaire, ni la résurrection, ni la Pentecôte; mais la matrice de la vierge où se fait l'union de la Parole à la chair qui, dans la participation de l'union mystique, devient l'union aux éléments... L'ancêtre authentique de l'union de l'Époux à l'âme fut Origène d'Alexandrie; il trouva la source de ce concept dans le Néoplatonisme d'Ammonius Saccas (160-242) un de ses instructeurs.  En effet, le symbolisme de l'union spirituelle de Dieu à l'homme provenait de la religion à mystère de l'Orphisme, et descendit de là dans le Néoplatonisme pour trouver sa place finalement dans la source de la tradition chrétienne.  A cause de ceci, Chavasse nomme Augustin "le docteur et le prophète de la Christologie Nuptiale".  Il faut considérer aussi qu'Augustin fut pour un temps membre de l'Église Manichéenne formée d'un mélange de Mithraïsme et de Christianisme. Or comme nous savons que le Mithraïsme fut une religion à mystère issue du Mazdéisme qui pratiquait un Baptême et une Cène mystiques. Ceci est l'arrière-plan d'Augustin dont la théologie est à la base du Catholicisme Romain et Protestant. On ne peut donc plus s'imaginer pourquoi le Christianisme Conventionnel est si rempli de superstitions concernant le Baptême d'eau et le Repas du Seigneur, dont les éléments ont des propriétés presque magiques.

 

Nous devons porter nos regards maintenant vers certaines sectes du Christianisme Conventionnel, d'où l'hystérie collective engendrée par ceux qui souffrent inconsciemment de neurose et de psychose, se manifeste dans une surexcitation émotionnelle accompagnée de comportements bizarres et de signes stupéfiants, qualifiés par eux de puissances miraculeuses venant de Dieu, qu'ils prétendent avoir reçu par le Baptême du Saint-Esprit. Nous assurons nos lecteurs que leur Baptême de l'Esprit n'est pas le Baptême de l'Esprit authentique, mais plutôt un "baptême des esprits", comme l'affirme le Dr.Kurt E. Koch (Les Ruses de Satan): "Mais ce mouvement soi-disant charismatique déboucha dans un grand bassin de puissances et d'erreurs religieuses, hystériques, hypnotiques et occultes. Cette soi-disant rupture de la glace charismatique [que nous voyons chez les Catholiques Romains et Protestants, comme dans les sectes Pentecôtistes et autres] est devenue une menace et une confusion mondiale des chrétiens authentiques [qui cherche à séduire les élus même, s'il était possible- Mc.13:22].  Les pseudo-charismatiques sont l'élite, l'avant-garde de Satan qui par eux veut attaquer le meilleur noyau de la communauté de Jésus...  Vim Malgo ajoute à cela: Ici aussi il ne s'agit pas d'un baptême de l'Esprit mais un baptême des esprits... Nous voyons ici une fois de plus que les démons se font passer pour Jésus. En plus, il devient clair ici, que le soi-disant "baptême de l'Esprit" est, dans le mouvement charismatique, habituellement la porte d'entrée des démons".

 

Tous ceux qui appartiennent à Christ ont reçu le Saint Esprit (Rom. 8:9), et par ce fait ont tous été baptisés en Lui.  Le Baptême de l'Esprit n'est donc point une seconde étape dans la vie chrétienne comme prétend certains auteurs pentecôtistes comme A. Hofer (Église où es-tu?): "S'il est suffisant d'être né de nouveau pour être sauvé, il est indispensable d'être baptisé du Saint Esprit pour faire partie du Corps de Christ... Un enfant de Dieu qui n'a pas fait l'expérience du baptême du Saint Esprit, qui partage la Cène avec ses frères, ne participera donc pas au Corps de Christ, mais seulement à la vie de son Sauveur".  Il est clair que les Pentecôtistes font une distinction entre "être née de nouveau" et le "Baptême du Saint Esprit".  Mais aucun texte de la Bible présente le Baptême de l'Esprit comme une seconde expérience, nous dit Alfred Kuen (Le Saint Esprit, Baptême et Plénitude), dont le but serait l'attribution de dons spirituels pour le service de Dieu.  Puisque le Saint Esprit est nul autre que Jésus Lui-même dans son existence glorifiée, la seule conclusion possible est que les Charismatiques-Pentecôtistes "prêchent un autre Jésus que Celui de la Bible, et ont reçu un autre esprit que l'Esprit de Christ" (2 Cor.11:4).  Ils semblerait même qu'ils ont reçu "une puissance d'égarement pour qu'ils croient aux mensonges" (2 Thes.2:11,12)".

 

La célèbre Bible Authentique de langue anglaise, la "King-James", traduit l'expression "Saint Esprit" par "Holy-Ghost"; ce qui correspond en notre langage à "SAINTE-PRÉSENCE", cette "présence" étant la "présence de Christ" en nous. Or, le mot "Saint" ici est "HAGIOS" en Grec; il se traduit comme: terrible, sacré, brillant, illustre, admirable, et magnifique.  La nuance de "Brillant" est particulièrement intéressante, considérant ce que nous dit Jacques dans son épître: "tout le bien qui nous est donné, et tout don parfait, vient d'en haut, descendant du Père des lumières, en qui il n'y a point de variation, ni d'ombres de changement" (Jc.1:17). L'apôtre Jean ajoute "Que Dieu est lumière" (1 Jn.1:5); et Jésus confirme ceci en disant: "Je Suis la lumière du monde; celui qui me suit, ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie" (Jean.8:12). Ceci identifie le Saint Esprit comme "la Brillante Présence" de Jésus. Ainsi le Chrétien "brille de la présence" de Christ dans ce monde de ténèbres. Le Baptême du Saint Esprit signifie "être rempli de la Brillante Présence" qui transforme notre vie de jour en jour.

 

D'après Alfred Kuen, le mot "Plein" qui en Grec est "PLERES", nous fait songer à un contenant lentement rempli par une source tranquille et dont les eaux paisibles sont prêtes à s'écouler. Il renferme une idée de force, de sécurité paisible, de plénitude... Il désigne un état de communion forte et habituelle avec l'Esprit.  Rempli de l'Esprit se dit d'une personne "habituellement gouvernée et contrôlée par le Seigneur l'Esprit.  C'est ce que H. Blocher appelle la "plénitude-saturation", une "imprégnation du caractère chrétien par la présence du Saint Esprit", et R.T. Foster "l'expérience intérieure", "l'effusion paisible, continue, intérieure, cachée qui détermine nos vies et le fruit que nous portons". (La plénitude de la Brillant Présence signifie être dans le Jardin d'Éden cultivant les fruits de l'arbre de la vie.) "On reçoit donc, une fois, le don du Saint Esprit, lorsqu'on naît à la vie d'en-Haut, mais l'on est ensuite à plusieurs reprises, rempli du Saint Esprit... En particulier, l'Esprit souverain nous revêtira de puissance à certaines heures de témoignage, d'activité, où cette puissance est nécessaire pour le triomphe de Dieu dans un contexte spécifique. Ce qui prend totalement possession de l'esprit d'un homme le remplit. Un contenant est rempli quand il contient tout ce qu'il peut contenir. Dans un homme plein du Saint Esprit, l'Esprit de Dieu occupe tout l'espace intérieur disponible, ne laissant ni vide, ni place pour le péché ou le Moi. Cette plénitude est marquée par une vie intérieure d'intime communion avec Dieu: foi, amour, connaissance, compréhension des mystères divins, la louange, la reconnaissance ou action de grâce, et par des relations familiales et sociales ayant comme caractéristiques essentielles: l'amour (le renoncement) et la soumission réciproques. Enfin, elle donne au témoignage du chrétien une autorité et une efficacité qu'il n'aurait pas sans cette plénitude de la Brillante Présence qui remplie sa conscience.

 

Dans l'Ancienne Alliance, la circoncision était une sorte de carte d'identité qui prouvait l'appartenance au peuple d'Israël.  Mais aujourd'hui, on entre dans le peuple de Dieu, non par un autre rituel de la Loi, mais par la nouvelle naissance; c'est à dire par la régénération d'en Haut (Jean. 3: 3-8).  Ce peuple nouveau, n'est plus un peuple selon la chair, mais un peuple spirituel.  Ce n'est plus une marque charnelle et visible comme la circoncision ou le Baptême d'eau, qui prouve l'appartenance à ce peuple; c'est une marque spirituelle et invisible: le Baptême du Saint Esprit qui est la Brillante Présence de Christ en nous.  Celui qui est sauvé a la certitude d'avoir été Baptisé du Saint Esprit et d'appartenir au peuple de Dieu.

 

Chapitre 4

Le Repas du Seigneur

 

Celui-ci est connu sous différents noms: la Cène ou dernier Repas, l'Eucharistie ou action de Grâce, la Pâque Chrétienne, l'Agapé, et la Communion.  Rien d'étonnant que dans le Christianisme Conventionnel certains en aient fait un sacrement et d'autres un simple mémorial.  Mais écoutons ce que nous dit le Théologien Réformé, B.B. Warfield, sur ceci: "Depuis près de deux mille ans, le rite appelé Sainte-cène a subi des transformations pour se développer en une doctrine bien complexe.  La célébration cultuelle qui aurait dû unir les chrétiens entre eux est devenue, hélas, l'occasion de les séparer et de produire les plus cruelles divisions.  Au 2" siècle, Tertullien, parlait déjà de la Cène comme étant "la médecine d'immortalité", attribuant ainsi aux éléments du Pain et du Vin un pouvoir automatique, de nature quasi magique.  On comprendra alors à quel point on peut assujettir la conscience des fidèles par l'exercice d'un cléricalisme parvenu à un tel excès.  En réalité, l'Église comme Institution prétend dispenser et distribuer, à l'aide du rite, le salut et la grâce de Dieu.  Bien plus, l'Institution humaine peut créer à volonté le Corps du Christ, celui du Fils de Dieu.  Ce faisant, ne se pose-t-elle pas au-dessus de la Divinité?".

 

Une fois de plus nous voyons la Babylone Mystérieuse du Christianisme Conventionnel divisée en elle-même et remplie de confusion; divisée non dans la vérité, mais de la vérité.  Nous savons d'après "l'Histoire des Doctrines" de K.R. Hagenbach, que cette division débuta avec l'institutionnalisation de l'Église vers l'an 115 avec Ignace d'Antioche, Justin Martyr, Irénée; puis par la suite avec Tertullien et Augustin.  Hagenbach nous dit que ceux-ci "donnèrent une grande importance à la relation mystique de la Parole aux éléments du pain et du vin; ce qui donna naissance à toutes sortes de superstitions dont l'espérance était dans les effets surnaturels produit par la consommation des éléments".  Une telle théorie fait des éléments des véhicules de l'Esprit qui est appelé à venir habiter en eux.  Ainsi nous dit Albert Schweitzer dans son "Mysticisme de l'Apôtre Paul": "C'est avec la Théologie Hellénique d'Ignace et de Justin que l'Esprit entre en relation avec la matière des éléments.  La conception eschatologique de l'apôtre Paul de participer au Corps de Christ fut remplacée par la conception Hellénique".  Albert Schweitzer fait sortir un aspect intéressant du Repas du Seigneur.  Il nous indique que la Cène observée par Jésus et ses disciples, le mardi soir, était le "Banquet Messianique"; dont la notion est comprise dans les célébrations de la Pâque Juive.  Ceci est évident dans le fait que Jésus était le Messie attendu qui fut présent avec eux; et qui était pour être immolé le lendemain, jour de la Pâque, comme l'Agneau de Dieu.  Ceci ce produisit le Mercredi à trois heures de l'après midi, au moment même où l'agneau fut sacrifié dans le Temple.  L'aspect eschatologique des choses à venir, contenu dans ce Repas particulier, se trouve dans ces paroles de Jésus: "Et il leur dit: J'ai fort désiré de manger cet agneau de Pâque avec vous, avant que je souffre: car je vous dit, que je n'en mangerai plus jusqu'à ce que soit accompli le Royaume de Dieu. Et ayant pris la coupe, il rendit grâce, et il dit: Prenez-la, et partagez-la entre vous: car je vous dit, que je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu'à ce que le Règne de Dieu soit venu" (Luc 22:15-18).  Jésus mit l'accent dans ce Repas sur le pain et le vin comme signe représentatif de l'Agneau de Dieu qui était pour être sacrifié pour les péchés du monde; après leur avoir révélé qu'il était l'accomplissement de l'aspect eschatologique du Repas, en bénissant la première coupe qui, dans chaque fête de Pâque, était réservé uniquement au Messie: "Puis prenant le pain, et ayant rendu grâce, il le rompit et leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même aussi, il leur donna la coupe après le souper, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous" (Luc 22:19,20).  L'apôtre Paul reprend ces paroles lorsqu'il s'adresse aux Corinthiens, disant: "Car j'ai reçu du Seigneur ce qu'aussi je vous ai donné: C'est que le Seigneur Jésus, la nuit qu'il fut trahi, prit du pain; et après avoir rendu grâce, il le rompit, et dit: Prenez, mangez: ceci est mon corps qui est rompu pour vous: faites ceci en mémoire de moi. De même aussi après le souper, il prit la coupe en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci toutes les fois que vous en boirez en mémoire de moi. Car toutes les fois que vous mangerez de ce pain, et que vous boirez de cette coupe, vous manifestez la mort du Seigneur qui doit nous accompagner" (1 Cor.11: 23-26).

 

Le message est clair et précis, le "Banquet Messianique" de la Pâque Juive, était nul autre que la proclamation de la mort du Messie et de la manifestation du Règne de Dieu.  Albert Schweitzer nous dit que les disciples maintinrent l'espérance eschatologique vivante, que Jésus était pour revenir de nouveau participer avec eux au Repas Pascal dans l'établissement du Règne de Dieu; en observant régulièrement le "Banquet Messianique" sous le partage du pain et du vin, qui d'ailleurs firent parti d'un repas régulier en ce temps.  Schweitzer ajoute que la Pentecôte fut l'accomplissement du "Banquet Messianique".  Ceci est en plein accord avec la Parole de Dieu qui confirme que la Pentecôte fut le retour de Jésus pour établir le Règne de Dieu, par sa présence glorifiée du Saint Esprit qui vint habiter en eux: "Et je prierai le Père, et il vous donnera un différent Consolateur, pour demeurer avec vous éternellement; savoir l'Esprit de vérité, lequel le monde ne peut point recevoir; parce qu'il ne le voit point, et qu'il ne le connaît point: mais vous le connaissez; car il demeure avec vous, et il sera en vous. Je ne vous laisserai point orphelins: je viendrai vers vous. Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus; mais vous me verrez; et parce que je vis, vous aussi vous vivrez. En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous" (Jn.14:16-20). Il n'y a aucun doute que cette promesse de Jésus de venir habiter en ses disciples, fut accompli parfaitement le jour de la Pentecôte; et que ce fut à ce moment même que le Règne de Dieu fut établi dans les cœurs. Depuis, Jésus revient en chaque personne qu'il convertit à Lui, pour apparaître d'eux corporellement à la fin des temps d'une manière subite et finale. Mais Jésus revenait d'une manière particulière dans cette période transitoire de l'an 30 à l'an 70. Pendant 40 ans sa venue spirituelle était accompagnée de toutes sortes de signes miraculeux qui posèrent la fondation de son "Appel à Renaître" (l'Église), et qui servirent de témoignage à Israël que Dieu avait délivré son peuple de l'esclavage du péché, tout comme Moise avait délivré son peuple de l'esclavage de l'Égypte par toutes sortes de signes et de miracles durant une période de 40 ans. Ainsi le "Banquet Messianique" devint connu en cette période comme "la Pâque Chrétienne", et "le Repas du Seigneur", et fut réservé uniquement à ce moment précis de l'histoire.

 

Mais que signifie t'il pour nous aujourd'hui; et plus précisément, que signifie ces paroles de Jésus: "Faites ceci en mémoire de moi"?

 

Nous disait-il, comme prétend le Christianisme Conventionnel, qu'il faut prendre et manger un morceau de pain et boire une gorgée de vin, comme rituel mémorial de sa mort pour nos péchés; après avoir qu'il avait aboli toutes les formes d'ordonnances cérémonielles par son sacrifice sur la croix (Col.2:14)?  Ceci serait en pleine contradiction avec la liberté d'esprit qu'il nous accorde, pour nous remettre subtilement sous le joug de la servitude des ordonnances de la loi des rituels et des cérémonies: "Tenez-vous donc fermes dans la liberté, à l'égard de laquelle Christ nous a affranchis, et ne vous soumettez plus au joug de la servitude" (Gal.5:1).  En plus, ceci serait nous remettre sous l'esclavage d'un esprit de répétition; ce qui est contraire à l'esprit des enseignements de Jésus (Mat.6:7,8).  Mais le Christianisme Conventionnel persiste à dire qu'il faut obéir aux ordonnances de Jésus que ses Théologiens, Docteurs et Pasteurs interprètent d'une manière littérale excessive.  Certains ont poursuit cette fausse logique en pratiquant "le lavement des pieds" car, disent-ils, Jésus l'a ordonné (Jean.13:14,15); manquant de voir que Jésus donne ici un enseignement spirituel sur l'humilité qu'ils ont grandement besoin.  Peut-être faudrait-il couper notre main ou notre pied, ou encore arracher notre œil (Mc.9:43-47) pour plaire à ces esprits bornés, car Jésus l'a ordonné.  Ils savent très bien que l'enseignement ici est spirituel et non littéral.   S'ils n'observent point littéralement cette ordonnance, c'est tout simplement parce qu'elle ne leur serait point profitable; tandis que celles du Baptême et du Repas du Seigneur contribuent à maintenir l'existence inutile de leur Institution.

 

Contrairement au Christianisme Conventionnel, Jésus n'a pas établi un nouveau rituel après avoir annulé toutes les formes de distinctions, le soir où il a célébré la Pâque avec ses disciples. Les paroles de Jésus "Faites ceci en mémoire de moi" impliquent plutôt l'exemple d'une conduite spirituelle; et non l'établissement d'un mémorial où le pain et le vin deviendrait la présence littérale ou symbolique du Seigneur.  Tous sont d'accord pour dire que par le pain et le vin, Jésus indiquait qu'il allait donner sa vie pour nous; que son corps était pour être brisé et son sang versé pour les péchés du monde, et particulièrement pour ses élus.  Par ces paroles, Jésus confirmait son enseignement antérieur sur l'amour sacrificiel ou "le renoncement à soi": "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande" (Jean.15: 13,14).  Par ses paroles "Faites ceci en mémoire de moi", Jésus indiquait à ses disciples de faire la même chose que Lui; c'est à dire, de renoncer à soi-même, de renoncer à tout ce que nous avons ou tout ce que nous sommes pour un frère dans la foi; de porter les fardeaux les uns des autres pour accomplir la loi de Christ (Gal.6:2).  Car ceci est le commandement de Christ: "Que vous vous aimiez l'un l'autre, comme je vous ai aimés" (Jean.15:12).  Il n'a pas d'enseignement plus clair et plus urgent dans la Parole de Dieu que celui de renoncer à soi-même et porter les fardeaux de ceux qu'on aime avec l'amour de Christ: "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui - même, qu'il se charge chaque jour de sa croix, et qu'il me suive. Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi, la sauvera" (Luc 9: 23,24).  C'est dans cet enseignement que nous trouvons la vrai "communion" des frères qui se nomme "le Repas du Seigneur".  C'est pour cela que l'apôtre Paul reprend les Corinthiens qui méprisaient "l'Appel à Renaître" (l'Église) en faisant honte à ceux qui n'avaient rien à manger, tandis que certains faisaient bonne chère.  Un chrétien authentique ne peut pas se permettre d'être insensible ou indifférent aux besoins légitimes et essentiels d'un autre frère; car il se rendrait coupable du Corps et du sang du Seigneur qui a renoncer à Lui-même pour nous.  C'est pour cela que plusieurs Chrétiens sont devenu faibles et malades, et que plusieurs sont même morts; car ils furent négligé dans leurs besoins par des frères qui osent s'appeler Chrétien (l Cor.11:17-34).  C'est par le partage que nous témoignons de la mort de Christ, car le partage implique le renoncement.  Si Christ s'est donné entièrement à nous, nous devons nous donner entièrement à Lui et aux frères; car ainsi nous partageons le pain de vie en nous donnant de toute notre âme dans le sang de notre existence charnelle que nous devons renoncer.

 

La mort est le grand niveleur; et puisque les chrétiens authentiques portent la mort de Christ en eux, il doit y avoir égalité entre-eux. Aucun n'est une île à lui-même dans l'océan de la vie chrétienne; il nous faut tous apprendre à dépendre des autres, de regarder au-delà des faiblesses humaines qui nous ravagent tous.  Nous sommes tous à certains moments indigne de confiance et blessons ceux que nous aimons; mais notre confiance est en Christ qui change les cœurs, nous console et nous encourage à persister dans l'amour sacrificiel.  L'indépendance est le plus grand des mensonges.  Elle est le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, par lequel le serpent séduisit Ève qui influença Adam à en manger.  Notre liberté en Christ n'est pas une licence de faire ce que nous voulons, de se considérer comme isolé et indépendant; ce qui contribuerait à nous élever au-dessus de tous, de nous dire meilleur que tous.  Mais elle consiste à être soumis à Christ par lequel nous devenons serviteurs de tous dans le partage de la Parole de Dieu et de nos vies mêmes.  Ceci est "le Festin d'Amour" ou "l'Agapé" authentique pratiqué depuis l'Église primitive.

 

L'Encyclopédie Wycliffe de la Bible, nous dit que l'Agapé était le repas commun ou festin d'amour de l'Église primitive modelé d'après le Repas du Seigneur.  On satisfaisait la faim de ceux qui n'avaient rien à manger et on distribuait aux pauvres d'entre les frères les nécessités de la vie.  Le tout incluait le partage de la Parole de Dieu, des conversations édifiantes, des prières et des cantiques.  Tout se faisait dans un esprit de spontanéité qui exprimait l'unité et l'amour fraternel.  Christ était présent en chacun d'eux et tous le reconnaissaient et le servaient dans leurs frères.  Car ainsi est l'enseignement de Christ: "Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir" (Ac.20:35).

 

Ainsi nous concluons en disant que le Baptême est notre "communion" avec Christ, et le Repas du Seigneur notre "communion" avec les frères à travers Christ en nous; ce qui est loin des rituels du Christianisme Conventionnel avec ses sacrements ou ordonnances idolâtres remplies de superstitions et de suppositions.


Chapitre 5

La Dîme

 

La pratique de la Dîme, de donner un dixième de ses gains aux dirigeants d'une église locale quelconque, est le moyen d'exploitation par excellence utilisé par le Christianisme Conventionnel. Plus précisément, elle peut être désignée comme "l'Évangile de la Prospérité", un principe d'intimidation par lequel une direction parasite vole subtilement l'argent des membres d'une assemblée. On l'utilise premièrement pour payer les salaires des Ministres, Pasteurs et Évangélistes, ces paresseux qui ne veulent point travailler honnêtement pour subvenir à leurs propres besoins, et qui maintiennent un ministère inutile et aboli par la Grâce, qui s'opposent à l'égalité et la sacrificature spirituel de tous les chrétiens authentiques. Elle donne à ses parasites prétentieux, un style de vie exubérant au-dessus de la majorité de ceux qui les soutiennent.  Nous voyons cette logique diabolique et insensée dans ce que dit C.D. Maire: "Les ouvriers des Églises: Les pasteurs, les évangélistes, tous ceux qui consacrent tout leur temps à un ministère doivent vivre (comme si le chrétien normal n'a aucun droit de vivre).  C'est un mauvais témoignage s'ils sont mal habillés, mal logés ou mal nourris.  Que dirait-on d'un pays dont l'ambassadeur et ses collègues mèneraient une vie misérable?  C'est hélas trop souvent le cas des serviteurs de Dieu parce que les chrétiens ne font pas leur devoir.  Il est vrai que la pauvreté constitue aussi un témoignage dans ce monde où l'on ne considère que les biens matériels.  Mais il n'est pas juste qu'un pasteur ou un évangéliste soit plus pauvre que les chrétiens qui le soutiennent.  Il ne suffit pas d'assurer le salaire des ouvriers des Églises.  Il faut encore leur donner des moyens de travail.  Les transports coûtent cher.  Bien des évangélistes n'atteignent pas des régions éloignées par manque d'argent!  Les moyens d'évangélisation modernes sont très efficaces, mais ils sont aussi très coûteux.  Donner une partie de ses biens à l’œuvre de Dieu, c'est plus qu'un devoir; c'est le privilège de placer son argent dans la plus belle des entreprises".  Vraiment, Mr. C.D. Maire mérite la médaille d’or pour une telle manipulation. C’est en effet par de tels sophismes qu’on lance du sable dans les yeux de ceux qui veulent justifier leur insécurité en se renfermant dans une Institution ecclésiastique.

 

Le Christianisme Conventionnel construit des bâtiments prestigieux qu'il nomme des Églises, et lance des campagnes d'évangélisation grandioses; pendant que plusieurs de leurs membres ont de la difficulté à se nourrir, se vêtir, et se loger convenablement.  Même à ceux qui n'ont pas de revenu régulier, qui ont de la misère à joindre les deux bouts dans notre société matérialiste, on leur arrache le dixième de tout ce qu'ils reçoivent, qu'il s'agisse de dons ou d'allocations; plutôt que de renoncer à leurs plans somptueux et pourvoir à leurs besoins, afin qu'il n'ait plus d'indigents parmi eux (Ac. 2: 44,45).  Ainsi est-il écrit à quelque part dans un ancien texte: «l'Évangile place parmi les péchés les plus graves, le fait qu'un homme peine l'esprit de son frère. En effet, si tu as vu ton frère, tu as vu ton Seigneur. Que celui qui aime Dieu, aime aussi son frère; qu'il l'aime comme son âme; et qu'il veille sur lui comme la prunelle de son oeil.» Que nul ne dise que ses biens lui appartiennent en propre; car je vous dis en vérité, c'est une honte pour le peuple de Dieu d'avoir des indigents parmi lui. Faites donc la distribution à chacun selon les besoins. Partagez l'un avec l'autre et ainsi vous rendrez témoignage du Royaume avec beaucoup de force, et une grande grâce reposera sur vous.

 

Dans la brochure "La Dîme et les Offrandes", publiée par les Assemblées de la Pentecôte du Canada, nous lisons que la Dîme est "un des principes fondamentaux de la Loi Mosaïque''; et "que remettre la Dîme vient tout naturellement avec la vie dans le Seigneur".  On nous dit "que les enseignements de l'Ancien Testament sur la Dîme s'appliquent tout aussi bien aux chrétiens d'aujourd'hui"; ayant reçu "l'approbation du Nouveau Testament en tant que méthode approuvée par Dieu pour soutenir le ministère de l'assemblée locale et pour poursuivre l'évangélisation du monde à toutes les époques Par conséquent, le fait d'obéir à ce principe divinement établi constitue pour l'homme une obligation, un devoir et une dette sans égard à l'époque à laquelle il vit".  Lorsque demandé: "Le Christ n'a-t-il pas aboli la loi de la Dîme?"; ils répondent. "Non. La venue de Jésus a aboli seulement les lois rituelles et sacrificielles (elles étaient toutes accomplies en lui), mais il n'a aboli aucune loi ou principe divin fondamental.  Jésus avait été éduqué consciencieusement selon les lois de Moise, qui enseignaient la remise de la Dîme".

 

Contrairement aux subtilités raffinées que nous venons de voir, l'Ancien Testament nous enseigne clairement que les Dîmes étaient une offrande, c'est à dire "un sacrifice", qui avaient pour but de maintenir les lois rituelles et sacrificielles de la tribu des Lévites, dont la fonction était d'offrir des sacrifices pour les péchés du peuple d'Israël:  "Vous donc aussi, vous offrirez l'offrande élevée de l'Éternel, de toutes vos dîmes que vous aurez reçues des enfants d'Israël; et vous en donnerez, de chacune, l'offrande élevée à l'Éternel, à Aaron, sacrificateur car c'est votre salaire, pour le service auquel vous êtes employés dans le tabernacle d'assignation" (Nom. 18: 28-31). Que la Dîme fait partie des lois rituelles et sacrificielles de l'ancienne alliance pour maintenir la continuité des sacrifices pour les péchés est amplement prouvé par la Parole de Dieu.

 

Sous l'Évangile de la Grâce, il n'y a plus de loi; sauf la loi de la Liberté et de l'Amour sacrificiel.  Personne n'est obligé de donner quoi que ce soit; mais nous sommes demandé à renoncer à nous même et partager nos biens avec ceux des frères qui sont en besoin.  Nos offrandes deviennent ainsi le signe de notre amour pour Christ, que nous offrons avec joie et admiration.  Ainsi dit la Parole de Dieu: "Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie" (2 Cor.9:7).  L'entre aide et l'hospitalité sont des effluents admirables de la Grâce et de grandes bénédictions pour tous; "Persévérer dans l'amour fraternel. N'oubliez pas l'hospitalité; car en l'exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir" (Heb.13:1,2).

 

N'oublions pas, ce que nous avons reçu de Christ gratuitement, nous devons le donner gratuitement (Mat. 10: 8); à savoir l'Amour, la Foi et la Liberté, dans le partage de la Vérité.  Je présente ici un article intéressant sur la Dîme que j'ai trouvé sur l’Internet et qui est dans le contexte du sujet que je décris:

 

DOIT-ON DONNER LA DIME ?

 

La doctrine de la dîme est largement répandue dans de nombreuses dénominations. Certains semblent même l'avoir remis "au goût du jour" un peu comme un premier pas à faire pour voir se développer un grand Réveil spirituel. Il existe malheureusement très peu d'enseignement (pour ne pas dire aucun à ma connaissance) qui respectent l'intégralité du texte Biblique et prenne en considération les besoins réels de chaque croyant et de leur dirigeant. Il s'agit aussi de faire la lumière sur l'aspect spirituel de la doctrine enseignée en tant que moyen par lequel Dieu bénit le croyant et l'assemblée par un principe de réciprocité. Les implications pour les assemblées d'une relecture du texte Biblique au sujet de la dîme sont loin d'être simples et loin de proposer une solution toute faite, nous indiquerons différentes pistes qui permettront à l'assemblée et à ses dirigeants de répondre à leurs besoins matériels.

 

La dîme est elle une doctrine biblique ?

 

La pratique de la dîme telle qu'elle est enseignée dans les églises est une habitude consistant à donner un dixième de tout son revenu (brut) (c'est à dire de tout ce que l'on gagne chaque mois avant toute autre dépense) au cours d'une réunion de culte. Deux points importants sont à envisager. Dans ces églises la dîme n'est pas seulement un moyen de donner mais aussi de recevoir; la dîme étant considérée comme l'assurance que Dieu répandra sur nous en retour la bénédiction de cet "acte de foi". Dans certaines églises toute personne qui ne donne pas la dîme ou qui la donne à moitié est considérée comme volant Dieu.

 

Au départ il y a deux questions. Il faut d'abord considérer l'Ancien Testament. Qu'est-ce au juste que la dîme et l’enseignement de la dîme est-il vraiment basé sur la Parole ? Ensuite, par rapport à cet enseignement de l'Ancien Testament, que nous dit le Nouveau, c'est-à-dire quelles sont les implications pour nous sous la grâce ?

 

LA DIME DANS L'ANCIEN TESTAMENT:

Il est évident que dans la Loi, la dîme a été établie pour soutenir les Lévites, c'est-à-dire pour leurs salaires. Nombres 18: 21 est bien clair sur ce point: "Je donne comme possession aux fils de Lévi toute dîme en Israël, pour le service qu'ils font, le service dans la tente d'assignation." (Voir aussi Nom18: 9-15) Par contre, nous voyons que c'était là leur seule source de revenus car ils n'avaient pas de droit à la propriété des terres de culture en Israël (Nomb18: 24). Bien que Nom.18: 21 que nous venons de voir indique assez catégoriquement que toutes les dîmes devaient aller aux Lévites, ceci est complété par Deut12: 17-19 qui précise que chaque Israélite pouvait participer directement avec le Lévite à sa consommation : "Tu ne pourras pas manger dans tes portes la dîme de ton blé, de ton moût et de ton huile, ni les premiers-nés de ton gros et de ton menu bétail, ni aucune de tes offrandes en accomplissement d'un vœu, ni tes offrandes volontaires, ni tes prémices. Mais c'est devant l'Éternel, ton Dieu, que tu les mangeras, dans le lieu que l'Éternel, ton Dieu, choisira, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le Lévite qui sera dans tes portes; et c'est devant l'Éternel que tu feras servir à ta joie tous les biens que tu posséderas. Aussi longtemps que tu vivras dans ton pays, garde-toi de délaisser le Lévite." (voir aussi Deut.14: 22-27; 26: 1-4, 11). Première constatation donc d'après ce verset, le croyant doit participer devant l'Éternel à la "consommation" de la part qu'il a mise de coté et cela lui procure de la joie. Mais on peut faire la remarque suivante en affirmant que notre situation présente n'est pas tellement en contradiction avec ce verset car "Le pasteur n'a que son salaire venant de la dîme des croyants; aussi lorsque le croyant paie sa dîme il bénéficie de tous les services de l'église; que ce soit la prédication, la salle, les chaises.... Le croyant participe avec le pasteur à la consommation de la dîme." En se sens on pourrait être tenté de dire que le croyant ordinaire participe alors à la consommation de la dîme tout autant que le pasteur. Mais ce cas ne peut être pris en considération que dans le cas ou les chrétiens se soumettent à cette structure qu'ils appellent "église locale", c'est à dire la plupart du temps une association cultuelle avec une salle, des chaises, l'électricité, des besoins divers etc....

 

Un autre fait mal connu concernant la dîme, telle qu'établie par la loi de Moïse, c'est que tous les trois ans la dîme était partagée entre quatre groupes d'individus soient : le Lévite, l'étranger, l'orphelin et la veuve. (Deut.14: 28-29) "Au bout de trois ans, tu sortiras toute la dîme de tes produits pendant la troisième année, et tu la déposeras dans tes portes. Alors viendra le Lévite, qui n'a ni part, ni héritage avec toi, l'étranger, l'orphelin et la veuve, qui seront dans tes portes, et ils mangeront et se rassasieront afin que l'Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tous tes travaux que tu entreprendras de tes mains." Pendant longtemps dans mon assemblée je n'ai jamais rien vu de pareil. A-t-on déjà vu quelque chose de semblable dans une église ? En dépit de tous leurs "efforts", ils sont bien loin (à ce que je sais) de consacrer 75% des dîmes tous les 3 ans aux étrangers, orphelins et veuves. Peut-être bien, on aura soin de souligner que les assemblées n'ont plus à s'occuper de telles choses puisque les divers paliers de gouvernement s'en chargent bien maintenant. Si c'est vraiment le cas, et que l'on se fie au gouvernement pour la décharge de ces tâches alors il faut admettre que tous les trois ans la dîme soit réduite à 2.5% (et non 10%) car c'est la part qui reste au Lévite. C'est dire que la dîme, cette année là, est divisée en 4 parts égales. Les autres 3/4 du 10% étant destinés aux étrangers, orphelins et veuves. Une autre manière d'administrer cette baisse tri-annuelle de la dîme serait de la répartir sur les trois ans ainsi au lieu de recueillir 10% pendant 2 ans et 2.5% la troisième année l'on recueillerait 7.5% à toutes les années !!! Et ce n'est pas tout, en Deut. 26: 12,13 on répète: "Lorsque tu auras achevé de lever toute la dîme de tes produits, la troisième année, l'année de la dîme, tu la donneras au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve; ils mangeront et se rassasieront, dans tes portes. Tu diras devant l'Éternel, ton Dieu: J'ai ôté de ma maison ce qui est consacré, et je l'ai donné au Lévite, à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve, selon tous les ordres que tu m'as prescrits; je n'ai transgressé ni oublié aucun de tes commandements." En Deut.16: 10-12 on voit encore que la répartition en quatre parts (au Lévite, étranger, orphelin et veuve) est respectée pour l'offrande faite au moment de la fête des semaines (à toutes les années) et c'est vrai aussi pour l'offrande faite au moment de la fête (annuelle) des tabernacles (voir Deut.16: 14-15).

 

La Parole de Dieu semble donc attacher une grande importance à ce que l'argent puisse aller à ceux d'entre nous qui en manquions le plus. D'autres interprètent (Deut. 14: 28-29; 26: 12-13) comme s'il y avait trois dîmes différentes. Une pour le Temple et les Lévites, une pour le roi (1 Sam.8: 15, 17) et la dernière pour les pauvres... C'est dire que tous les 3 ans on ne demandait plus 10% (ou 20%) mais 30% de revenus bruts ! Mais dans les églises on a eu hâte d'attribuer la première dîme aux Lévites (Prov. 22: 3).Que les orphelins et les veuves se débrouillent. Ce dont il est question en Deut.14: 28-29 est au dire des enseignements d'églises une dîme "spéciale" prélevée en plus de la dîme ordinaire. Ce n'est pas vrai du tout. Rien n'indique dans le texte qu'il s'agit d'une dîme supplémentaire. Le texte dit simplement "tu sortiras toute la dîme de tes produits..." Si on veut réellement se conformer à l'enseignement de l'Ancien Testament sur la dîme, les exigences de celui-ci me semblent tout de même claires, ou bien on fait une plus grande part aux pauvres, démunis, etc. dans le budget de notre assemblée, ou bien ou consent à couper la dîme à 7.5% annuellement. Si l'on insiste absolument à parler de dîme qu'au moins ça soit la vraie dîme, celle établie dans l'Ancien Testament et non pas une dîme arrangée pour répondre aux besoins de nos circonstances financières.

 

LA DÎME DANS LE NOUVEAU TESTAMENT

Portons notre attention maintenant sur l'idée que le "principe" de la dîme est supporté par le Nouveau Testament. Qu'en est-il? Tout d'abord, dans le Nouveau Testament on n'en parle pratiquement pas. La concordance française (Chouinard et Cochrane 1980 DEQ) indique que la dîme n'est mentionnée que 9 fois dans le Nouveau Testament contre 33 dans l'Ancien Testament. Évidemment, les chiffres ne veulent pas dire grand chose. (L'Ancien Testament est deux fois plus gros). Il faut voir ça de plus près. Sur 9 versets, 6 ne sont que descriptifs (c'est-à-dire Heb.7: 2,4,5,6,8,9), décrivant un événement historique (Abraham donnant la dîme à Melchisédek), mais ça ne va pas plus loin car le texte n'est accompagné d'aucun ordre ou recommandation à l'égard de la pratique contemporaine. Le point que l'auteur veut noter se rapporte à la fin de l'ère de la loi. Un autre verset, Luc 18: 12 vise le jeune homme riche qui était bien fier de dire, qu'entre autres, il payait sa dîme. On sait tous comment ça c'est terminé... Apparemment Dieu n'a pas été bien impressionné.

 

Les deux autres versets qui restent visent un événement semblable où Jésus parlait aux pharisiens et aux scribes (dans les Évangiles de Matthieu. et Luc). Il s'agit aussi du seul support apparent pour le "principe" de la dîme dans le Nouveau Testament. Les deux versets disent sensiblement la même chose. Matthieu.23: 23 dit: "Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et que vous laissez ce qui est plus important dans la loi, la justice, la miséricorde et la fidélité: c'est là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger les autres choses." (l'autre verset c'est Luc 11: 42) C'est bien peu. Le support biblique est utilisé comme dans de nombreuses sectes qui sortant les versets de leur contexte, font dire à la Parole de Dieu ce qu'elle n'a pas dit par un raisonnement basé sur le récit et non sur un enseignement plus doctrinal, dont la parole de Dieu ne manque pourtant pas. Ce n'est donc pas un support très solide pour le grand "principe" de la dîme. D'ailleurs c'est avec une certaine hypocrisie qu'on joue avec les mots en parlant de "principe" comme s'il s'agissait de quelque chose d'abstrait.

 

Étant donné le peu de support pour la dîme dans le Nouveau Testament on se voit parfois "obligé" de s'abaisser à "enrôler de force" certains versets dans la lutte pour la défense de la dîme. C'est le cas du verset suivant du moins. (1Cor.16: 2) : "Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prospérité, afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour recueillir les dons." A première vue ce verset semble parler de la dîme, mais si on regarde le contexte, on s'aperçoit qu'il traite d'une collecte pour des frères et sœurs souffrant d'une famine en Israël (voir 16: 1) et non pas d'une dîme pour supporter une assemblée locale. D'autres versets, 2 Cor.8: 2-3, ont subi le même sort. Une autre ligne de défense qu'on cite pour défendre la dîme, eu égard au peu de versets qui le mentionnent dans le Nouveau Testament, c'est "l'argument du silence". D'après cet argument que la dîme, ne soit pratiquement pas mentionnée dans le Nouveau Testament n'implique pas qu'elle y soit remise en question. Par exemple le Nouveau Testament ne défend pas explicitement le meurtre, c'est-à-dire que... Quiconque a de la haine pour son frère est un meurtrier, et vous savez qu'aucun meurtrier n'a la vie éternelle demeurant en lui (1Jn.3: 15) mais on sait bien qu'il ne conteste pas ce principe. D'où l'implication que s'il n'y a pas de contradiction, dans le Nouveau Testament, d'un principe déjà établi dans l'Ancien Testament, on peut supposer que le principe demeure valide. A première vue cela peut paraître acceptable mais il y a des endroits dans le Nouveau Testament où l'absence de mention de la dîme devient trop gênante.

 

Tout d'abord si l'on regarde du coté des épîtres de Paul à Timothée et à Tite qui sont, rappelons-le, des lettres écrites d'un pasteur à un autre (ou peut-être plus précisément d'apôtre à pasteur). On ne rencontre rien dans ces lettres au sujet de la dîme, pas un mot. Pourtant ce sont justement des choses qui "se disent bien" entre pasteurs. D'ailleurs on constate de temps en temps ce genre de chose chez nous; un pasteur en visite donne "un coup de main" à son confrère en glissant un mot au sujet de la dîme à travers son sermon, en supposant que le service sera réciproque éventuellement.

 

Tout cela fait plus "objectif" venant de la bouche de quelqu'un d'autre. Pourtant si ces épîtres avaient été écrites par un pasteur de notre époque, il n'aurait jamais pu résister d'y insérer au moins une recommandation de leur enseigner "la joie de la dîme." D'autre part si l'on regarde toutes les autres épîtres de Paul, Jean, Pierre, Jacques et Jude qui sont adressées à des églises, leur exhortant, encourageant et leur consolant, mais qui en bonne partie traitent de l'état de ces assemblées (on pense aux Corinthiens avec tous leurs problèmes) que d'occasions en or pour les rappeler à leur "premier amour" ... pour la dîme. Et pourtant jamais un mot à ce sujet-là dans toutes ces épîtres. Paul, en parlant aux Romains de toutes sortes de considérations très pratiques, leur dit (13: 6-7) "C'est aussi pour cela que vous payez les impôts. Car les magistrats sont des ministres de Dieu entièrement appliqués à cette fonction. Rendez à tous, ce qui leur est dû: l'impôt, le tribut à qui vous devez le tribut, la crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui vous devez l'honneur." ... mais pas un mot sur la dîme ? Si l'on regarde ailleurs que dans les épîtres, il y a d'autres événements, décrits par les Actes, qui, eux aussi laissent à réfléchir sur la "place" de la dîme parmi les premiers chrétiens. D'abord dans les Actes 2: 42 où on note au sujet de l'assemblée de Jérusalem qu'"Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières."

 

Ce verset, on le sait tous, décrit effectivement un idéal de la vie d'une assemblée et curieusement, pas un mot ici au sujet de la dîme... Un de nos pasteurs d'aujourd'hui aurait sûrement noté s'ils étaient fidèles à la dîme, et c'est probable que ce point serait apparu au début de la liste ! Un autre moment de la vie de l'Église primitive où la question de la dîme aurait de nos jours été discuté par les dirigeants d'églises et ne l'a pas été, c'est lors de la conférence de Jérusalem où il était question de l'application ou non dans les églises d'une tradition juive : la circoncision (Actes 15: 1-35). En ce qui concerne la question de l'importance de la dîme dans le Nouveau Testament, ces passages m'apparaissent cruciaux, tout comme savoir ce que le christianisme naissant devait retenir (et imposer) de la Loi de Moise et de la tradition juive. Dans cette conférence tout l'avenir des chrétiens gentils (nous y compris) a été déterminé. C'eût été une occasion rêvée pour discuter de la dîme, et pourtant il n'en est pas dit un mot.

 

Si l'on pense à toutes les règles imposées par la loi de Moïse et en plus de toutes celles inventées par les pharisiens, il est quasi-incroyable que ces apôtres, pourtant presque tous juifs, n'aient imposé aux chrétiens non-juifs, dans leur lettre, que peu de choses. "Car il a paru bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous imposer d'autre charge que ce qui est nécessaire, savoir de vous abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés, et de l'impudicité, choses contre lesquelles vous vous trouvez bien de vous tenir en garde." (Actes 15: 28-29)

 

Nous impose t-on plus que ce que les apôtres on cru "nécessaire"? L'absence, encore ici, de toute mention de la dîme est d'autant plus gênante que l'on peut s'imaginer qu'elle aurait mérité au moins quelques versets à elle seule, si un de nos pasteurs avait écrit cette lettre. Regardons ce que nous dit Jésus dans l'Apocalypse (chap. 2 et 3). Lorsqu'il s'adresse aux Sept Églises au sujet de leurs comportements et attitudes, bien qu'il leur fasse de nombreux reproches et à certains, des louanges, il ne dit jamais un mot sur la dîme. Comment faut-il comprendre ce silence de la part du Seigneur ? Je crois qu'il n'y a que deux alternatives : soit ils étaient tous parfaits sur ce plan-là et que c'est pour cette raison que le Seigneur ne le mentionne pas, soit la dîme n'a jamais été demandée; ni par le Seigneur ni par les Apôtres, et n'a jamais été pratiquée par les premiers chrétiens. Prenons d'abord la première solution. Si toutes ces églises pratiquaient la dîme sans faute, comment se fait-il que le Seigneur ne loue pas au moins une église pour ce bon comportement (comme il le fait sur d'autres points : leur fidélité à la vérité (Apocalyspse 2:2), ou leur détermination à le suivre même dans l'épreuve (Apocalypse 2:9) ?

 

Il y a une alternative que je n'ai pas mise en liste car elle s'élimine d'elle-même. Si on considère que la dîme était enseignée et qu'il se trouvait des églises qui la négligeaient, comment expliquer le silence du Seigneur sur ce point ? Il ne se gène pourtant de mentionner bien d'autres points ! Admettons qu'il s'agisse d'un "oubli" de sa part... Dans les lettres aux églises de l'Apocalypse donc, on ne retrouve ni critiques d'églises négligeant la dîme, ni louanges d'assemblées fidèles à ce "principe". Il n'y a rien qui se rapproche de Malachie 3: 10 (le passage favori de ceux qui imposent la loi de la dîme en faisant naître la crainte du châtiment Divin) ! Parfois le silence parle si fort... Non, si on veut être sérieux, on ne peut croire que la dîme était une chose que le Seigneur ou les Apôtres aient demandée ou enseigné. A mon avis "l'argument du silence" est tout juste un excellent moyen de faire dire n'importe quoi à la Bible, tandis que pour le peu que je connaisse des principes d'exégèse biblique, je sais malgré tout qu'il faut plus d'un verset (précisément au moins 2 ou 3 témoins scripturaires) pour établir une doctrine; et que pour ce faire il faut que ces versets soient supportés par leur contexte. Certains admettent bien que le Nouveau Testament ne dit pas grand chose au sujet de la dîme, il semble qu'on peut "sauver les meubles" en notant qu'il parle plutôt de libéralité... Et "évidemment" la libéralité implique plus que 10% !!

 

Malheureusement cet argument n'est pas très convaincant non plus car si l'on considère que sur huit versets mentionnant la libéralité dans le Nouveau Testament, six parlent clairement de dons faits envers des frères et des sœurs dans le besoin (1Cor.16: 3; 2Cor.8: 2,9: 5,11,13; Heb.13: 16) et non pas à une grosse machine administrative et immobilière. Seuls Rom.12: 8 et 1Tim.6: 18 sont moins précis sur ce point mais s'il faut se fier à l'exemple établi par l'église de Jérusalem (Actes 4: 32-37) la majorité des dons en argent remis à l'église servaient à l'aide des pauvres parmi les chrétiens (et aux salaires des apôtres...), du moins c'est de cela qu'on se vante. Peut-on en faire autant ? Il semble que la vision administrative de l'Église Primitive et celle d'aujourd'hui diffèrent beaucoup. Si on est honnête, à mon avis on ne peut utiliser ces versets pour appuyer l'enseignement sur la dîme sans tordre le sens de la Parole de Dieu.

 

Un autre "gros" argument fait en faveur du "principe" de la dîme dans le contexte du Nouveau Testament, est l'idée qu'il n'a pas été aboli par la Loi car il date d'avant la Loi. Le pamphlet Dîme et Offrandes indique: "..., la dîme a été instaurée par Dieu 430 ans avant la loi; elle a été présentée par la grâce à Abraham, continuée par Jacob, perpétuée sous la loi et endossée par Jésus dans le Nouveau Testament. Par conséquent, le fait d'obéir à ce principe divinement établi constituerait pour l'homme une obligation, un devoir et une dette sans égard à l'époque à laquelle il vit." Comme nous avons pu le voir déjà, le support apporté par Jésus au "principe" de la dîme est des plus minces et, au mieux, indirecte. Si l'on cherche ailleurs dans le Nouveau Testament un support direct pour la dîme on n'en trouve pas. D'autre part si l'on retourne dans l'Ancien Testament, avant l'établissement de la loi de Moïse, il n'y a pas que la dîme. Comme la dîme, la circoncision et le sacrifice d'animaux datent aussi de cette période.

 

Parmi les trois, le sacrifice d'animaux est le plus ancien (il en est question immédiatement après la chute dans Gén.4: 4). Il s'agit du sacrifice d'Abel.

Vient ensuite la dîme qui apparaît au moment où Abraham donne au sacrificateur Melchisédek la dîme du butin de sa guerre contre les rois alliés à Kedorlaomer (Gén.14: 20).

 

En dernier apparaît la circoncision (au moment où Dieu fait alliance avec Abraham dans Gén. 17: 9-14). D'ailleurs ce n'est pas un détail insignifiant que la circoncision ait été établie au moment où fut conclue une alliance entre Dieu et Abraham, car de ces trois institutions juives, seule la circoncision a été le résultat (et le signe) d'une alliance. C'est aussi la seule de ces trois institutions que Dieu lui-même a demandée avant la Loi (il se peut que ce soit aussi le cas pour le sacrifice d'animaux, mais ça n'est pas clair dans le texte de Gén.4: 3-7).

 

A mon sens, ces faits jettent une lumière intéressante sur le débat mentionné en Actes 15, qui a porté sur la circoncision et non pas sur la dîme ou le sacrifice d'animaux qui, eux aussi pourtant, sont apparus avant la loi. Rien n'indique que Dieu avait demandé la dîme de manière régulière avant l'établissement de la loi. Rien n'indique dans la Parole qu'Abraham ait donné sa dîme plus qu'une fois dans sa vie.

 

Jacob, nous indique la Parole en Gén. 28: 22, a promis à l'Éternel de lui donner sa dîme s'il lui donnait du succès dans son voyage. Étant donné que les sacrificateurs ne couraient pas encore les rues, il faut se poser la question: "A qui Jacob a-t-il pu donner sa dîme?" Vraisemblablement ce fut aux pauvres et nécessiteux qui l'environnèrent. Comme Jésus le dit bien d'eux: "Vous les aurez toujours."

 

Job aussi, qui a vécu, comme Jacob, dans l'époque qui précédait l'établissement de la loi, s'est vanté, au cours de son épreuve, d'avoir secouru les pauvres et les nécessiteux (Job 29: 12-17), non pas d'avoir donné sa dîme.

 

Une chose que j'ai déjà entendue et que j'espère ne plus jamais entendre, c'est qu'il est bon de donner sa dîme même si l'on est dans la misère la plus totale. A la défense de telles demandes on cite Jésus qui loua la pauvre veuve en Marc 12: 41-44 qui mit dans le tronc deux petites pièces de monnaie, bien que ce fut de son nécessaire et aussi Paul louant en 2 Cor.8: 2-3 les "riches libéralités" des Macédoniens qui ont donné "au-delà de leurs moyens". Bien sûr qu'ils louèrent ces actes. Gloire à Dieu pour ces pauvres généreux ! Mais je ne peux pas croire que Jésus ou Paul auraient loué ceux qui auraient sollicités ces personnes afin de leur extraire leurs derniers sous. Ceux qui aiment citer cette histoire de la pauvre veuve qui mit ses derniers sous dans le tronc (Marc 12: 41-44) devraient réfléchir aux paroles de Jésus, qui précèdent immédiat ce récit:

 

"Il leur disait dans son enseignement: Gardez-vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et à être salués dans les places publiques; qui recherchent les premiers sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins; qui dévorent les maisons des veuves, et qui font pour l'apparence de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement." (Marc 12: 38-40)

 

Une telle attitude de sollicitation financière sans bornes vient directement à l'encontre du principe établi dans 2 Cor. 8: 12-15: Si l'apôtre dit bien ici de ne pas "s'exposer à la détresse pour soulager les autres...", combien moins doit-il en être question s'il s'agit que de factures et de dépenses d'institutions (dès que les salaires sont payés). Qu'est-ce qui est plus important des frères ou des machines administratives ? Malheur à nous si notre conscience est morte au point d'aller extraire les derniers sous des pauvres pour financer nos projets tandis que rien ne manque à la maison ! Si Jésus ou Paul avaient vu ça, ils auraient probablement repris les paroles d'Ezéchiel (22: 25,27,29):

"Ses prophètes conspirent dans son sein; comme un lion rugissant qui déchire sa proie, ils dévorent les âmes, ils s'emparent de richesses et de choses précieuses, ils multiplient les veuves au milieu d'elle. (...) Ses chefs sont dans son sein comme des loups qui déchirent leur proie; ils répandent le sang, perdent les âmes, pour assouvir leur cupidité. (...) Le peuple se livre à la violence, commet des rapines, opprime le malheureux et l'indigent, foule l'étranger contre toute justice." ou encore plus durement "Malheur aux pasteurs qui se paissent eux mêmes ! les pasteurs ne devaient-ils pas paître le troupeau ? Vous avez mangé la graisse, vous vous êtes vêtu avec la laine, vous avez tué ce qui était gras, vous n'avez point fait paître les brebis...mais vous les avez dominées avec violence et avec dureté" (Ezéchiel 34.4)

 

L'enseignement de la dîme, surtout lorsqu'il est poussé à l'extrême va souvent de paire avec une attitude méprisante et inflexible vis à vis des brebis de l'église. Certains dirigeants prétendent vouloir servir le Royaume de Dieu en usant du pouvoir de l'argent, mais Jésus à dit qu'on ne peut servir Dieu et Mammon (Luc 16.13).

 

Une autre tactique dont usent ces même personnes dans le but d'arriver à leur fin est de tenter par de longs discours sur un principe de donner et de recevoir, de convaincre de manière plus ou moins masquée qu'on ne peur rien attendre de Dieu si on ne donne pas sa dîme:

 

"Il y a en effet beaucoup de discoureurs et de séducteurs auxquels ils faut fermer la bouche. Ils bouleversent des familles entières enseignant pour un gain honteux.." (Tite 2.10-11)

 

La Parole de Dieu dit pourtant qu'on ne peut rien attendre de Dieu si l'on agit par les oeuvres. "Ce n'est point par les oeuvres afin que personne ne se glorifie" (Éphésiens 1.8) et si l'on se glorifie même inconsciemment d'une oeuvre, on n'obtient rien de Dieu car "Dieu résiste aux orgueilleux". On ne peut considérer la pratique de la dîme comme un acte de foi, car la Foi implique l'action de la grâce Divine, et celle-ci n'admet pas de condition, fut-ce la prétention à la participation à cet "acte de Foi" car alors Dieu serait obligé par l'homme d'exaucer chacun de ses désirs dès qu'il le poserait comme acte de Foi.

 

SOUTIEN DES DIRIGEANTS OU SOUTIEN DE L'ASSEMBLÉE ?

Intéressons-nous d'abord à la fonction de direction de l'assemblée (qui selon certains nécessite le prélèvement de la dîme)

 

Il faut préciser d'abord que Bibliquement parlant il existe bien un "don de gouverner" le peuple de Dieu (le terme "gouverner" est ici un terme plus exact que "diriger" qui implique une position supérieure (contrairement à l’auteur de cet article, le mot «gouverner» signifie «discipliner» et se rapporte directement au don de l’Esprit du «contrôle de soi» (Gal. 5: 22; J. L.): Matthieu 23.10 dit "ne vous faites pas appeler directeurs") car Jésus dit "vous êtes tous frères" (Matthieu 23.8). Ce don de gouverner est mentionné en 1Corinthiens 13.28 mais en 7ème position dans la chronologie des dons des ministères. On peut donc tirer 2 conclusions.

 

1°) Le don ou le ministère de diriger n'est pas forcément le même que le dons ou le ministère de pasteur.

2°) Puisqu'il n'est qu'en 7ème position la logique habituelle qui consiste à dire que l'argent doit servir à rémunérer celui qui dirige l'église n'est plus respectée. Que nous dit la Parole de Dieu: tout d'abord qui possède alors le dons de gouverner ?

 

1°) Cela est clairement défini en 1Timothée 3.1. De par son titre même, c'est l'évêque qui signifie au sens biblique"celui qui dirige" (du grec episcopos qui peut aussi être traduit épiscope (Bible de Jérusalem)

2°) Qui peut donc être "honoré" dans l'église ? La Bible dit que Paul et Barnabas firent nommer des anciens dans chaque église et après avoir prié et jeûné, il les recommandèrent au Seigneur). C'est l'établissement des anciens. En 1Timothée 5.17 il nous est dit:

 

"Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d'un double honneur, surtout ceux qui travaillent à la prédication et à l'enseignement." (1Timothée 5.17).

 

Nous voyons donc premièrement que l'église peut être dirigée par plusieurs personnes qui peuvent être nommées lors de la visite d'Apôtres (ici Paul et Barnabas) : ce sont des anciens. Et deuxièmement, ils est envisageable que ces anciens puissent recevoir de l'argent. Mais rien n'indique qu'il soient obligatoirement "à plein temps",, ou que l'argent doive être donné sous forme d'un salaire fixé à l'avance dans le cadre d'une association du culte, ou comme il est question ici indirectement grâce au prélèvement de dîmes sur le peuple de Dieu.

 

Cet argent rentre dans le cadre des offrandes (qui rappelons-le n'ont pas de sommes fixées à l'avance). Les deux fonctions qui peuvent être ainsi honorées sont la "prédication et l'enseignement". Pour ce qui est de ceux qui annoncent le salut aux païens (ministère de la réconciliation) il est dit en Luc 10.4 ne prenez ni bourse, ni sac, ni soulier. Et l'ouvrier mérite son salaire est effectivement aussi employé ici, mais pour "demeurez dans cette maison mangeant et buvant ce que l'on vous donnera " (Luc 10.7)

 

Quelle direction devrait-on prendre maintenant ? Doit-on cesser de soutenir financièrement notre assemblée ? Que nous dit au juste le Nouveau Testament sur ce point ? Le Nouveau Testament nous parle d'une Nouvelle Alliance selon laquelle tous sont sacrificateurs (Apocalypse 1.8) et donc tous auraient selon la Loi, le droit de prétendre recevoir la dîme, car celle-ci était réservée aux sacrificateurs, les lévites qui servaient Dieu jour et nuit.

 

Aux premiers temps de l'église, il n'était pas question de "soutenir une assemblée" mais de mettre tout en commun. "Ils avaient tout en commun. Ils vendaient leur propriété et leur bien et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun" (Actes 2.45). Il s'agit d'un rôle actif dans la participation à l'œuvre de l'Évangile et non l'acte passif de donner sans même savoir la plupart du temps comment est réellement utilisé l'argent. Si on met de coté la doctrine de la dîme, il demeure tout de même ce qui est établi dans 1 Tim.5: 17-18 "...Que l'ouvrier mérite son salaire." Ça devrait être la dernière chose à sacrifier du côté du budget d'une assemblée et non la première. Galates 6: 6-10 dit:

 

"Que celui à qui l'on enseigne la parole donne une part de tous ses biens à celui qui l'enseigne !" (traduction Bible du Semeur) (et non pas fasse part de tout ses biens; passage qui est à mon avis une traduction obsolète) et plus loin:

 

"Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi." Donc il est question surtout des frères en la foi et ensuite de celui qui enseigne, si celui-ci accepte d'être honoré. Ce qui n'est pas le cas de l'apôtre Paul qui s'efforce autant que possible de n'être à la charge de personne (2Corinthiens 11.8). Notons au passage que dans "nous moissonnerons" il est question de ceux qui dirigent comme du "simple croyant". Paul était "faiseur de tentes" (Actes 18.3) et il est probable qu'il continuait à exercer sa profession alors qu'il évangélisait les populations. C'est ce même apôtre qui dans son épître aux Éphésiens exhortait les croyants à travailler de leurs propres mains:

 

"Nous apprenons cependant qu'il y a parmi vous quelques uns qui vivent dans le désordre qui ne travaillent pas mais qui s'occupent de futilités. Nous invitons ces gens là, et nous les exhortons par le Seigneur Jésus-Christ à manger leur propre pain en travaillant paisiblement" (2Thessaloniciens 3.11-12).

 

Cependant; il faut nuancer le point de vue de ne jamais honorer par de l'argent ceux qui ont la charge de l'église, à partir du moment où ils exercent leur charge réellement conduits par le Saint-Esprit. Luc 8.3 nous dit que Jésus était assisté dans son ministère par:

 

"Jeanne, Femme de Chuza, intendant d'Hérode, Suzanne et plusieurs autres qui l'assistaient de leurs biens"

.

L'épître de Tite 3: 13-14 nous indique qu'il faut supporter "de tels ouvriers" :

"Aie soin de pourvoir au voyage de Zénas, le docteur de la loi, et d'Apollos, en sorte que rien ne leur manque. Il faut que les nôtres aussi apprennent à pratiquer de bonnes oeuvres pour subvenir aux besoins pressants, afin qu'il ne soient pas sans produire des fruits."

 

Un autre point que l'on peut considérer dans cette discussion (mais qui est secondaire par rapport à ce que la Parole nous dit au sujet des indigents dans l'église), c'est donc la question des pratiques de support financier dans l'Église primitive en tant que pratique régulière et établie par une règle commune. Y a-t-il des informations historiques qui laissent croire que les chrétiens des premiers siècles pratiquaient la dîme (ou qu'on la réclamait activement) ?

 

Des recherches historiques pencheraient pour une réponse négative. Un commentaire de la "Zondervan Pictorial Encyclopedia of the Bible" par Tenney et Barabas indique que parmi les premiers chrétiens, la dîme n'était pas pratiquée ou enseignée. Ils notent (1977: p. 758, vol. 5) "Dans l'Église Primitive, c'est pendant plusieurs siècles que le Clergé ne fut pas soutenu par un don systématique de la dîme. A l'époque où l'on a commencé à considérer la dîme comme le modèle dans la synagogue juive; cette pratique a été encouragée par la référence à des passages comme : Matthieu 10.10; Luc 10.7; 1 Corinthiens9.7, Mais les pères de l'église ( tels qu'Irénée et Épiphane) ont montré que les arguments extraits de ces textes n'étaient pas valables; mais que c'est plutôt la liberté dans les dons qui était privilégiée" Pour sa part en discutant de la dîme parmi les premiers chrétiens Giles Constable remarque: "'Le fidèle devrait payer la dîme volontairement et spontanément, selon Leclerc, mais nous ne sommes pas en position de citer le moindre texte canonique ou conciliaire précédent le 4ème siècle exigeant le paiement des dîmes" (p. 19) Henri Marion, un auteur français, indique pour sa part: "L'opinion la plus répandue, et qui semble la plus logique, voit l'origine de la dîme dans les prestations volontaires que les fidèles prirent de bonne heure l'habitude de faire au clergé. Mais la générosité des donateurs s'étant peu à peu calmée, les pères de l'Église durent les exhorter à la charité, et pour stimuler leur zèle, leur donnèrent en exemple la loi de Moïse, qui avait fait du paiement de la dîme une obligation pour les Hébreux: nous voyons Augustin, Jean-Chrysostôme, et Thomas, conseiller de payer aux pasteurs une portion des fruits de la terre; mais il n'y a là qu'un conseil et les oblations volontaires ne furent nullement, de ce fait, rendues obligatoire." Apparemment, après le 4e siècle on retrouve certaines indications qui démontrent que les chrétiens donnaient la dîme. Ça peut constituer un certain appui mais il reste que c'est pas très fameux pour des évangéliques car c'est aussi à cette époque que le christianisme s'est identifié de plus en plus au pouvoir de l'empire romain (c'est-à-dire à la ville de Rome et au pouvoir politique romain). C'est à cette époque que le christianisme est devenu religion d'État. Au Moyen Age l'église catholique prélevait la dîme, appuyée par le pouvoir d'État. Même les Protestants et les Juifs y étaient soumis. Plus près de nous les Quakers, qui, sont issues de la Réforme, se sont toujours opposés à payer la dîme à quiconque, même à leurs propres ministres. D'ailleurs on les a persécutés sur ce point et les Anglicains ont levé sur eux la dîme de force et certains sont allés en prison et y sont morts à cause de cette opposition. Les Puritains se sont opposés à la dîme aussi.

 

LA DIME ET LA LOI

Si on décide qu'il faut enseigner et appliquer la dîme il y a un problème sur lequel il faut réfléchir : La dîme, telle qu'on nous l'enseigne, fait partie de la loi, et comme telle, on peut très bien se demander pourquoi les chrétiens ne seraient pas tenus d'appliquer les autres aspects de la Loi aussi ? D'autres aspects moins "payants" par exemple ? Les chrétiens du Nouveau Testament en Galatie ont été confrontés à ces problèmes et l'apôtre Paul leur a écrit ce qui suit et leur précise quelles sont les conséquences d'une telle perspective:

"Ô Galates dépourvus de sens ! qui vous a fascinés, vous, aux yeux de qui Jésus-Christ à été peint comme crucifié ? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : Est-ce par les œuvres de la Loi que vous avez reçu l'Esprit, ou par la prédication de la foi ? (...) Car tous ceux qui s'attachent aux œuvres de la Loi sont sous la malédiction; car il est écrit : Maudit est quiconque qui n'observe pas tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, et ne le met pas en pratique. Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la Loi, cela est évident, puisqu'il est dit: Le juste vivra par la foi. Or, la Loi ne procède pas de la foi; mais elle dit: Celui qui mettra ces choses en pratique vivra par elles." (Galates 3: 1-2, 3: 10-12)

 

"C'est donc pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. Voici, moi Paul, je vous dis que si vous vous faites circoncire, Christ ne vous servira de rien. Et je proteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire, qu'il est tenu de pratiquer la loi tout entière. (Galates 5: 1-3)

 

On doit se demander: S'il en est ainsi de la circoncision qu'on nous donne des raisons bibliques de croire que le même raisonnement ne s'applique pas à la dîme. On a demandé à un rabbin pourquoi de nos jours les Juifs ne donnent plus la dîme. Le rabbin a répondu que la dîme servait essentiellement pour le support des prêtres dans le temple. Étant donné que le temple n'existe plus les Lévites peuvent maintenant gagner eux-mêmes leur vie, d'où ils n'ont pas besoin de la dîme. Le rabbin a ensuite indiqué que partout dans le monde, les synagogues sont supportées par des offrandes et rien d'autre. Il y a lieu de se demander que si même les Juifs considèrent que la Loi ne s'applique plus à eux, pourquoi les chrétiens devraient y être soumis ?

 

D'autant plus que dans la Nouvelle Alliance, la définition d'une loi va plus loin. c'est le joug sous lequel on se place par tradition, chair etc... Voici maintenant deux contre- exemples qui démontrent que l'on peut renoncer en tant que Loi à un principe qui aurait été prescrit avant même que la formulation de la Loi au peuple d'Israël.

 

L'observance des jours des lunes etc ... "n'est pas une loi, on le voit dans le 1er chapitre de la Genèse où Dieu place les luminaires pour marquer les jours. (Genese1.14) mais en Galates 4.10 Paul reprend les chrétiens qui observent les jours en leur disant plus loin que Christ les a rachetés de la malédiction de la Loi. L'exemple qui est pris par lui dans sa démonstration est celui d'Isaac et Ismaël. Ces deux personnages sont antérieurs à la loi. La Loi et la Grâce ou la servitude et la liberté sont des principes qui précèdent le don de la Torah à Moïse. Un autre exemple : la circoncision est également antérieure à la loi et n'est pas respectée dans l'église. Antérieure à la loi, mais pourtant une loi est faite et si on obéit au premier principe (qui est antérieur) on obéit obligatoirement au second. Galates 3.17 dit qu'un accord "déjà établi en bonne forme par Dieu ne peut pas être annulé par la Loi survenue quatre cent ans plus tard". Ainsi le principe de la dîme fit donc automatiquement partie de la Loi. Dans le Lévitique (Lévitique 27.30), la dîme est donnée au sacrificateur. (Voilà bien une loi ?!). Hébreux 7.5 dit même que les fils de Lévi (les sacrificateurs) ont reçu "d'après la loi l'ordre de prélever la dîme sur le peuple" (Hébreux 7.5), Loi qui ne s'applique donc pas au peuple de Dieu actuel. "Car lorsque le sacerdoce est changé, il y a aussi nécessairement un changement de loi " (Hébreux 7.13) Comment pouvons nous dire que la Sacrificature de Jésus Christ ("prêtre selon l'ordre de Melchisédeck" (Hébreux 5.6) implique que la dîme ne doit pas être donnée à des hommes ? Poursuivons ce passage : "celui à qui s'applique ces paroles appartient à une autre tribu, dont personne n'a été attaché au service de l'autel" (Hébreux 7.13)

 

D'autre part, dans la Nouvelle Alliance nous sommes non sous la Loi mais sous la grâce. Mais nous pouvons aussi être sous la malédiction de la Loi si nous tentons d'obéir à un seul commandement de la Loi. Malheur à celui qui n'obéit pas à toute la Loi ! (Galates 3.10) C'est ainsi que l'ont est "déchu de la grâce".(Galates 5.14) Les pasteurs ont-il une sacrificature qui les autorise à prélever la dîme ? Sous la sacrificature de Melchisédeck par exemple ? (à qui rappelons le, selon Hébreux 7.2, Abraham donna la dîme de tout) Impossible ! Son Sacerdoce n'est pas transmissible (Hébreux 7.24) ! On pourrait dire qu'il ne font que représenter Christ en tant qu'intermédiaire ? Impossible, Christ est le seul médiateur (1Timothée 2.5). Les ministères ne représentent Christ sur Terre qu'en tant que membre du corps de Christ au même titre qu'à ceux qui exerce un ministère qui n'est pas un ministère de direction ou d'enseignement "chacun pour sa part" est membre du corps de Christ" (1Corinthiens 12.27), Sont-ils sous la sacrificature des lévites ? Oui mais dans ce cas aussi, comme nous tous dans la Nouvelle Alliance tous sont sacrificateurs (Apocalypse 1.8). Donc tous ont droit à la dîme. En extrapolant ainsi, les croyants passeraient leur temps à s'échanger l'argent qui leur revient autant à l'un qu'à l'autre quelques soient leur fonction dans l'Église !! Ceci n'a aucun sens !

 

Résumons nous :

-La dîme est établie avant la Loi du temps d'Abraham (lire : Genèse 14.20)

-La dîme est reprise par la Loi (lire : Lévitique 27.30)

-La dîme est changée car il y a changement de sacrificature et Christ accomplit le service de l'autel en s'offrant lui-même (Hébreux 7.13)

-Conséquence "Il y a ... suppression d'une ordonnance antérieure à cause de sa faiblesse et de son inutilité" (Hébreux 7.18)

 

CONCLUSION

Peut être certains "leaders" ont-ils besoins d'entendre les paroles de l'apôtre lorsqu'il s'adressa aux anciens de l'Église d'Éphèse (qu'il avait lui-même fondé) (Actes 20: 34-35)

 

"Vous savez vous-mêmes que ces mains ont pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi. Je vous ai montré de toutes manières que c'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir."

 

Ce sont des paroles dures à entendre, mais il faut peut être songer qu'aujourd'hui, l'Église s'est souvent écartée de son appel plutôt que de répondre aux commandements de Dieu. Pour certains, la dîme fait non seulement partie d'une tradition évangélique qu'ils ne tiennent pas à abandonner, mais selon eux, elle constitue simplement un impératif économique. "Nos églises ne pourraient survivre sans elle ? disent-ils". Avec quoi veut-on construire l'Église ?" Mais songez à ceci...

 

"Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ... Si l'oeuvre bâtie par quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense. Si l'oeuvre de quelqu'un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu." (1Corinthiens 3: 11-15)

 

Un jour on devra rendre compte de ce qu'on a fait pour soi-disant "construire le royaume". Si on a si peu d'appuis dans le Nouveau Testament pour la pratique de la dîme au sein de l'église primitive, n'est-on pas dans une situation où l'on place une tradition au même niveau que la Parole de Dieu ? Il faut être assez honnête, je crois, et admettre que l'église s'est écartée de la vérité biblique. En terminant je veux signaler que je suis prêt à admettre malgré tout, il se peut que je me trompe sur certains points, mais que jusqu'à ce jour on ne m'a pas convaincu de changer d'opinion. Je suis prêt à réexaminer mes positions, mais qu'on me le montre dans la Parole !

 

Annexe: Liste des versets sur la dîme.

"Dîme": Gén. 14: 20; Gén. 28: 22; Lév. 27: 20, 30, 32 et 32; Nom. 18: 21, 26; Deut. 12: 17; 14: 22-25, 28; 26: 12; 1 Sam.8: 15 et 17; 2Chron. 31: 5-6 et 12; Néh. 10: 37-38; 13: 5, 12; Matt. 23: 23; Luc 11: 42; Luc 18: 12; Héb. 7: 2, 4-6, 8-9; "Dîmes": Nom. 18: 24, 28 et 30: Deut. 12: 6 et 11; 26: 12; Néh. 12: 44; Amos 4: 4; Mal. 3: 8 et 10.

 

A Christ seul soit la Gloire

 

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