passe au fonddu coeur: les deux sont nécessaires (Ro 10:9
et suivant
). Paulest bien ici
dans la tradition évangélique: Jésus n'a-t-il pas ditque pour entrer dans le Royaume
de Dieu il faut naître d'eau etd'esprit? (Jn 3:5)
6.
St Paul fait allusion à une coutume
étrange de l'Église primitivedans laquelle on doit peut-être discerner l'influence des
mystèresgrecs: certains se faisaient baptiser pour les morts (1Co15:29). Parce qu'il en
fait un argument en faveur de la résurrectiondes morts, cela ne prouve pas qu'il
approuvait cet usage (qui secontinua assez longtemps dans certaines communautés
dissidentes). Il ne discute pas si les Corinthiens ont raison, il signale cefait et il en
profite pour dire l'inconséquence des chrétiens qui necroient pas à la résurrection et
qui cependant sollicitent un baptêmepar procuration en faveur de personnes décédées
sans avoir étébaptisées. Il apparaît bien ici que les chrétiens de Corinthe, enpratiquant
ce rite, s'écartaient de la notion évangélique etapostolique du baptême telle que nous
avons essayé de la dégager destextes.
7.
Le baptême, administré par immersion et
quelques fois suivi del'imposition des mains, n'était en général conféré qu'à des
adultes:il était précédé d'une instruction religieuse; après un plus ou moinslong temps
de préparation, le catéchumène recevait le baptême. Mais,tout à fait au début de
l'Église chrétienne, les apôtres ont donné lebaptême sans qu'il y ait eu un très long
enseignement: après uneréunion ou une conversation, il leur a suffi, de constater le
désirde devenir chrétien pour qu'ils aient accordé le baptême: le geôlierde Philippes,
l'Éthiopien, Corneille (Ac 16:33 8:36-3810:44-48); ils n'exigent aucune autre garantie.
«On conçoit la hauteet merveilleuse idée qu'ils se faisaient de la grâce divine»(Fallot),
offerte à tous ceux qui la recherchent. La foi ne constituepas un mérite, elle est un don
de Dieu.Aucun texte, dans le N.T., ne prouve d'une façon formelle que lebaptême ait
été conféré à des petits enfants. D'ailleurs, ce baptêmene devait pas paraître
nécessaire à Paul puisqu'il considérait lesenfants comme purs du seul fait qu'ils
avaient des parentschrétiens (1Co 7:14); ils appartenaient à l'Eglise en raison deleur
origine et avant même d'avoir été introduits par une cérémoniespéciale. Il se peut
cependant--mais c'est seulement une suppositionindémontrable--que les familles
baptisées par Paul: celles deLydie (Ac 16:15), de Stéphanas (1Co 1:16), du geôlier
dePhilippes (Ac 16:33), comprissent des enfants; s'il y en avait,ces enfants ont été
baptisés sur le fondement de la foi de leursparents; s'il n'y en avait pas, le mot famille
implique alors lecercle étendu des serviteurs et esclaves--c'était courant
dansl'antiquité--et ceux-ci sont baptisés sur ce fondement: la foi deleurs maîtres. Il est
probable, en tout cas, que le baptême futconféré aux enfants d'assez bonne heure
dans l'Église chrétienne;ceci pour plusieurs raisons:
a)
Si devenir chrétien nous fait
participer à lagrâce de Dieu, établit un lien entre Dieu et nous, et nous met aubénéfice
de l'oeuvre rédemptrice du Christ, il est très naturel quedes parents aient voulu que
leurs enfants aient part à ces privilègeset à ces richesses spirituelles; parlant du
baptême des enfants,Fallot dit: «La femme chrétienne en trouva sans doute la
premièreinspiration dans son coeur de mère.»
b)
Ne se rappelait-on pas l'accueil que