Page 838 - Dictionnaire Westphal

Version HTML de base

l'honneur des divinités (en particulier d'Anu,d'Enlil, de Mardouk, de Ninourta, de
Nabou, d'Ashour, de Sin, deSha-mash, de Tammouz, d'Ishtar, etc.), des prières, des
psaumes depénitence, des lamentations, etc. Les meilleures pages de prose selisent
dans les inscriptions royales (histoire des campagnesmilitaires, annales, biographies
laudatives du monarque), surtoutdans celles de Sennachérib et d'Assourbanipal.
Tandis que, dans lapoésie, l'Assyrie se borna à copier les vieux poèmes
babyloniens(dont la plupart sont d'origine sumérienne), dans la prose desinscriptions
royales et même de la correspondance épistolaireofficielle, l'Assyrie développe un style
original, limpide, parfoisimagé et sonore.
10. Science et magie.
La distinction nette
entre le domaine de la connaissance scientifiqueet celui de la superstition est une des
grandes découvertes du géniehellénique. Il faut pourtant reconnaître que, dans
l'astronomie etdans la médecine, les Babyloniens ont fait des observations exactesdont
se sont servi plus tard les savants grecs; mais, même dans cesrecherches, on ne s'est
jamais complètement débarrassé des entravesde l'astrologie et de la magie.
L'observation de la position et desmouvements des astres avait pour but principal la
détermination desprésages. On tire des horoscopes de la position des planètes à
lanaissance d'un enfant; on interprète la portée des éclipses dans lesaffaires
humaines; on observe les phases de la lune et la position dusoleil pour fixer le
calendrier. Chaque mois commence avec lanouvelle lune; chaque année avec
l'équinoxe de printemps (21 mars) ou(plus rarement) avec l'équinoxe d'automne (21
septembre); pour mettred'accord l'année lunaire avec l'année solaire, on intercalait
untreizième mois. Ce calendrier (et même les noms des mois) fut adoptépar les Juifs
après l'exil, de même que la cosmologie babylonienne,d'après laquelle la terre est plate
et ronde, nageant sur l'océansouterrain et surmontée par la voûte des cieux qui
soutient les eauxcélestes. Les notions de zoologie, de botanique et de physiqueétaient
assez rudimentaires, et la géométrie, l'arithmétique et lachimie poursuivaient des buts
purement pratiques. La médecine ne sebornait pas à l'administration de drogues et à
l'intervention duchirurgien: nombre de maladies étaient attribuées à la
possessiondémoniaque et exigeaient les arts magiques de l'exorciste et descérémonies
religieuses appropriées; il y a toute une littérature surles incantations et sur les rites
par lesquels on obtenait le secoursdivin. La divination se fondait principalement sur
l'interprétationdes phénomènes célestes (astrologie) et terrestres, en
particulierl'examen du foie (cf. Eze 21:26, fig. 87), l'interprétation dessonges (cf.
Joseph et Daniel), des naissances monstrueuses et desmouvements de certains
animaux.
11. Religion.
A l'époque préhistorique, chaque ville se bornait à l'adoration
dudieu local; quand, avant le commencement de l'histoire, les villessumériennes furent
réunies en royaumes, les théologiens groupèrentles principaux dieux locaux en un
panthéon, fixèrent les fonctions etla parenté de chaque dieu, et préparèrent des listes
de divinitésdont des fragments datant du IV e millénaire nous sont parvenus.
Lareligion des Sémites de la Mésopotamie est fondamentalementsumérienne: les dieux,
leurs fonctions et attributs, de même que lesrites et la liturgie du culte, ne subirent
pas de modificationsprofondes dans la religion des Sémites; même le caractère astral
dela théologie remonte aux Sumériens. Les Sémites se bornèrent àtraduire dans leur
langue les noms de quelques dieux et lalittérature religieuse (bien que le sumérien