Page 839 - Dictionnaire Westphal

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restât la langue sacréejusqu'à l'époque la plus tardive) et à donner une place
prééminenteaux dieux de leurs capitales: Mar-douk en Babylonie et Ashour enAssyrie.
Dans les listes, les dieux sont rangés en deux triadesprincipales: une triade cosmique
(Anou, Enlil, Ea) et une triadeastrale-météorologique (Sin, Shamash, Adad); chaque
triade estcomplétée par une divinité féminine (Bêlit-ilê et Ishtar). Anou,comme
l'indique son nom en sumérien, est le dieu du ciel; dieusuprême, habitant au plus
haut des cieux, il n'est pas favorable auxmortels et, en dehors de Ourouk, sa ville, il ne
recevait guère deculte. Sa femme (Antou) dut céder sa place à Ishtar. Le nom
Enlilsignifie probablement «seigneur du vent», mais, à l'époquehistorique, il est le dieu
de la terre, le souverain des hommes. Songrand temple (E-kur: maison de la
montagne) était à Nippour. Safemme, Ninlil, intercède pour les mortels; son fils est
Ninourta(Ninib). Ea signifie «maison de l'eau»; son nom sumérien (En-ki)signifie
«seigneur de l'inférieur», c-à-d. de l'abîme (Ge 1:2),l'océan souterrain qu'on appelait
Apsou
(ab-zou
=demeure dusavoir). Dieu du savoir, seigneur de l'humanité, Ea
enseigna auxhommes les arts et les sciences, et, en particulier, la divination etles rites
magiques. Sa ville était Éridou (anciennement sur la mer);sa femme, Damkina. Son
premier-né, Mardouk (qu'on appelait aussi Bel,seigneur, cf. Esa 46:1,Jer 50:2 51:44),
le dieu de Babylone,devint le dieu principal de tous les Babyloniens à cause
del'importance de sa ville: on lui attribuait la victoire sur lemonstre Tiâmat et la
création du monde. La femme de Mardouk étaitZarpa-nitoum et son fils Nabou (Nébo
dans Esa 46:1). Ce dernier,dont la ville était Borsippa, était le scribe parmi les dieux;
sonépouse s'appelait Tashmetoum. La souveraine ou mère des dieux, qu'onnommait
Ninmakh,Ninkhursagga,Nintu,etc, appartenait à ce même groupede divinités. La
deuxième triade était composée de Sin (le dieulunaire, adoré à Harran), de Shamash
(le dieu solaire, dont lestemples les plus connus étaient à Larsa et à Sippar) et d'Adad
ouRamman (le dieu des orages, qu'on identifiait avec le dieu Teshoubdes Hittites et le
dieu Amurru des Amorréens); la déesse de ce groupeest Ishtar (l'Astarté des
Phéniciens, appelée Astoreth dans l'A.T.),la déesse de l'amour et de la guerre qui
ordonna une lamentationannuelle pour la mort de son amant Tammouz. (cf. Eze
8:14)Ashour était le dieu suprême des Assyriens. Le culte consistait essentiellement
dans le sacrifice et dans laprière: «Chaque jour rends tes hommages à ton dieu:
sacrifice,prière, digne encens.» La plus solennelle des fêtes annuelles étaitla fête du
nouvel an en l'honneur de Mardouk (quand le roi saisissaitles mains du dieu). Le
séjour des morts, le pays d'où l'on ne revientpas, était comme le Cheol de l'A.T. une
vaste et obscure cavernesouterraine; la déesse Éreshkigal et le dieu Nergal y régnaient
surles morts.
12. Art.
L'architecture babylonienne était massive et monotone: on se
servaitde briques cuites pour les palais et les temples, et de briquesséchées au soleil
pour les maisons particulières; l'ornementationextérieure consistait en moulures de
briques, de figures en relief enbriques émaillées, de tours et de créneaux. Dans la
sculpture, onadmire les statues et les bas-reliefs de l'époque sumérienne(Our-Nina et
Goudéa) et les bas-reliefs et les colosses imposants del'époque assyrienne. Voir les fig.
23 à 31.
BIBLIOGRAPHIE
--L. Delaporte,
La Mésopotamie:
les Civilisations
babylonienne etassyrienne; l'Évolution de l'Humanité, vol. VIII, Paris 1923.--C.-F.
Jean,
La littérature des Babyloniens et Assyriens,
Paris1924.--The Cambridge Ancient