Page 786 - Dictionnaire Westphal

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leur écriture, dont ils se serviront pour rendre leurpropre langue. Pendant tout le
troisième millénaire avant notre ère,nous assistons au duel des Sémites et des
Sumériens; en voici lesprincipales phases. Vers 3000 (début de la période
historique),hégémonie des villes de Sumer (Our, Éridou, Nippour,Lagash,etc.),
quidisparaît devant celle des Sémites d'Agadé (Sargon l'Ancien). Cettedynastie est
renversée par les Gouti, barbares venus des montsZagros, dont l'autorité paraît
simplement nominale sur une partie dupays, puisque sous leur suzeraineté la ville de
Lagash connaît uneprospérité sans égale avec le prince sumérien Goudéa; lors de
l'expulsion des Gouti, une nouvelle dynastiesumérienne régit le pays avec Our pour
capitale (3 e dynastie d'Our);elle est remplacée après une période de luttes incessantes
parPremière dynastie de Babylone qui est sémitique et dont le monarquele plus connu
est Hammourabi. Après quoi le pays de Sumer ne seraplus jamais maître de ses
destinées; il fera partie intégrante del'empire de Babylone, et plus tard de celui
d'Assyrie. Mais tout aulong de cette histoire, nous recueillons des marques de
l'importanceet de l'antériorité de l'art sumérien; la littérature religieusereste
sumérienne et les nom; des dieux sémitiques traduisent ceux desdivinités de Sumer.
Lorsque Hammourabi rédigera le Code de lois quil'a rendu célèbre, il ne fera que
recueillir et mettre en harmonieavec son temps les ancienne? lois sumériennes (3).
L'art, enfin, ne se dépouillera jamais de l'influence de celui deSumer; bien plus, cette
influence se fait sentir loin de laMésopotamie, en Élam, dans la future Assyrie, la
Haute-Syrie, l'AsieMineure et le pays de Canaan; cette particularité seule aurait
mêmepu suffire à nous faire pressentir l'existence, sur toute cette aire,de populations
en affinités ethniques avec celle de Sumer, car uneformule d'art (et partant de
civilisation) ne peut se propager que sielle rencontre les mêmes conditions de culture
et répond auxaspirations de ceux chez qui elle va s'implanter ce qui suppose
unminimum de sentiments communs. Et, de fait, l'art de Sumer est à la base de celui
de l'AsieOccidentale ancienne jusqu'à la fin de son histoire. Quelquestransformations
qu'il ait subies, c'est l'art sumérien qui est lasource de toutes les manifestations
artistiques de la Babylonie, del'Assyrie, de la Haute-Syrie et même de l'Asie Mineure.
Cetteprésomption d'affinités sur tout ce territoire, où l'art est enquelque sorte
commun, s'est vérifiée par les découvertes.
LES MITANNIENS.
Nous savons par les
documents cunéiformes que l'Assyrie, quis'appelait alors le Soubarou, et la Haute-
Syrie étaient recouvertes àl'époque des rois d'Agadé par une population qui remplaça
lesSumériens et s'opposa à l'emprise des Sémites d'Agadé (4). Or, ausecond millénaire,
nous constatons dans la même région la présenced'un royaume appelé le Mitanni,
dont la langue est le nourri; cettelangue, nous la connaissons par les noms propres
qui se trouvent surles documents cunéiformes de l'époque et par certaines lettresd'El-
Amarna (ainsi nommées de la localité d'Egypte où l'on adécouvert la correspondance
échangée entre les rois d'Egypte et lesprinces de Syrie au milieu du II e millénaire
avant notre ère); elleest du type agglutinant, ni indo-européenne, ni sémitique.