Page 785 - Dictionnaire Westphal

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ASIANIQUES
Le Croissant des civilisations primitive
Sumériens, Mitanniens, Hittites,
Élamites, Rassîtes, Vanniques). Onnomme Asianiques les populations de l'Asie
Occidentale ancienne quine sont ni des Sémites ni des Indo-Européens, et qui
paraissentreprésenter les plus anciennes populations qui aient occupé le
pays.L'archéologie n'a reconnu que peu à peu leur existence et leurvéritable nature.
Nous exposerons les résultats des découvertes quiont eu lieu sur ce terrain, et qui
modifient la conception qu'on sefaisait du milieu où se sont développés les Israélites.
Les premières fouilles en Mésopotamie furent effectuées enAssyrie, sur les sites de
Khorsabad et de Ninive à partir de 1842(1). Elles firent connaître une civilisation dont
les monumentsreprésentaient des individus de type sémitique accentué et dont
lesdocuments étaient rédigés en une langue, l'assyrien, qu'on reconnutbientôt pour
sémitique et apparentée à l'hébreu. Les fouillesexécutées en Phénicie aboutirent aux
mêmes conclusions. Mais toutesles antiquités alors découvertes n'appartenaient qu'à
la dernièreépoque de l'histoire de l'Asie Occidentale, celle à laquelle serapportent la
plupart des événements relatés par la Bible, et l'on nesoupçonnait pas, à ce moment,
qu'on pût remonter plus haut dans lepassé.
LES SUMERIENS.
Les découvertes
ultérieures, dans le sud de la Mésopotamie, mirent aujour des monuments figurés,
appartenant à un peuple qui se nommaitlui-même: Sumérien, et représentant un type
nettement différent dutype sémitique, à tête large, à occiput plat, à nez
exagérémentaquilin, en bec d'oiseau, faisant parfois suite à la courbe de laligne
frontale. Les documents du peuple ainsi représenté étaientrédigés en une langue du
type que l'on appelle agglutinant, oùconjugaisons et déclinaisons sont rendues par
adjonction de suffixesou de préfixes aux mots racines. On a tenté d'assimiler cette
langueà l'un des grands groupes linguistiques connus; la variété destentatives en
montre la difficulté; on a voulu tour à tour rapprocherle sumérien du groupe auquel
appartient le turc, du sémitique et mêmede langages tout à fait primitifs. Les plus
récentes tentatives ont permis d'intéressantsrapprochements avec l'indo-européen, et
c'est de ce côté,semble-t-il, que les découvertes s'annoncent comme devant
êtrefécondes (2). Le déchiffrement du sumérien n'a été possible que parceque les
Assyro-Babyloniens, ayant conservé le sumérien pour laliturgie, ont rédigé à leur
propre usage de véritables traductionsjuxtalinéaires et des lexiques suméro-
akkadiens. Le déchiffrement des textes sumériens a permis de reconstituerl'histoire de
la Mésopotamie pour la période la plus ancienne. Il enrésulte que si, dès le début de
l'histoire, les Sumériens et lesSémites occupent déjà la région des deux fleuves (les
premiers ausud, les seconds dans la partie moyenne du bassin), les
premièresdynasties historiques sont sumériennes; la religion, les loisprimitives, l'art
archaïque sont le fait de Sumer; les Sémitess'infiltrent peu à peu en Mésopotamie,
provenant de l'ouest de laHaute-Syrie; ils subjuguent les Sumériens à leur tour
(dynastied'Agadé, 2850-2650 environ), mais adoptent leur civilisation et,notamment,